Le vengeur masqué prend quelques guerres de retard…
Au cours des deux dernières années, le chef du Hezbollah a propagé des menaces de vengeance contre Israël, mais à maintes reprises, cela s’est terminé en queue de poisson. Comme si tout cela ne suffisait pas, la colère contre le Hezbollah grandit en plein l’effondrement du Liban. Lorsque l’organisation s’est opposée à l’enquête sur l’explosion dans le port de Beyrouth, la manifestation a même dégénéré en faisant des morts (au moins 6 tués et 30 blessés). Est-ce la période la plus difficile pour e géérant des affaires iraniennes au Liban, alors qu’il disposait de la dissuasion la plus stable au Moyen-Orient ?
05 novembre 2021 09:53
De tous les slogans qui ont cours au Moyen-Orient, une chose au cours des dernières décennies est restée constante et stable : Hassan Nasrallah n’a qu’une parole ! Quand il menace, il tient. En tant qu’Israélien, ce n’est jamais aisé de dire cela, parce que cela implique des larmes et du sang, mais c’est la vérité. Vous serez donc probablement heureux d’apprendre que récemment Nasrallah a commencé à dévisser, et pas seulement quand il profère des menaces contre Israël – mais aussi dans l’arène intra-libanaise.
Voici quelques exemples des mauvaises dispositions de Nasrallah, qui était jusqu’à récemment le champion d’Asie Mineure en matière de menaces contre Israël : août 2019, Israël tue deux membres de l’organisation au sud de Damas, alors qu’ils tentaient de lancer des drones explosifs sur Israël. La vengeance de Nasrallah s’est transformée en farce : l’escouade antichar (missiles russes Kornet) de l’organisation a tiré sur Avivim et a raté sa cible.
Un an s’est écoulé et un membre du Hezbollah nommé Ali Jawad a été tué dans la banlieue de Damas. Nasrallah a, dans le passé, défini une équation claire : tout membre du Hezbollah qu’Israël élimine en Syrie, nous nous vengerons en tuan-t un soldat de Tsahal. Mais les constats sont là. Plus d’un an s’est écoulé, la vengeance ne vient pas et la facture ne fait que grossir – dans l’opération Gardien des Murs, un autre membre de l’organisation a été tué par des tirs de Tsahal à la frontière avec le Liban, le fils d’un général de brigade du Hezbollah. Nasrallah a également menacé de se venger de cela, et en attendant – Nada.
Guerre sous le radar | oui, mais une autre fois
Mais voulez-vous entendre ce qui est pire pour Hassan ? Même quand il pense s’être vengé comme il convient, ça tourne vraiment mal pour lui. Rappelez-vous qu’au cours de l’été, il y a eu des reportages signalant des organisations palestiniennes tirant sur Israël depuis le sud du Liban ?
Israël a répondu à l’échange de tirs et Nasrallah, qui voulait faire comme si son organisation n’était pas liée à l’incident, a envoyé des séides pour tirer des missiles sur Israël, mais ils devaient ti/rer les missiles depuis un village druze et les villageois n’ont pas adhéré à l’idée, ont confisqué le camion bourré de munitions et le milicien envoyé s’est salement fait rosser avant d’être libéré à grand renfort de pressions sur l’armée libanaise.
Tout se passe alors que Nasrallah se trouvait dans la période la plus sensible de sa carrière de terroriste international. Au Liban, les tribunaux ont commencé à enquêter sur l’explosion dans le port de Beyrouth, et le juge qui mène l’enquête, Tarik al-Bitar, n’est pas vraiment bien venu pour le groupe de Nasrallah.
Tout d’abord, al-Bitar est un chrétien, ce qui est déjà une grenouille difficile à avaler pour Nasrallah et ses amis. Pire que l’appartenance ethnique, al-Bitar est dépeint comme quelqu’un qui veut vraiment savoir à qui appartenait les milliers de tonnes de nitrate d’ammoniac qui ont explosé et ont fait des ravages au Liban. Le Hezbollah, qui contrôle le port de Beyrouth, ne veut pas qu’un étranger perçu comme hostile au mouvement le contrôle.
Nasrallah dit constamment que le Hezbollah et ses partisans n’ont rien à cacher et qu’ils n’ont rien à voir avec la catastrophe du port de Beyrouth. Alors de quoi Hassan a-t-il peur ? Ces dernières semaines, la campagne de Nasrallah contre l’enquête s’est intensifiée : des menaces et des discours enflammés contre le juge al-Bitar et il y a quelques jours, le point culminant est atteint : une manifestation « innocente » des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal contre l’enquête s’est transformée en une fusillade contre le Hezbollah en pleines rues de Beyrouth.
Sept Libanais ont été tués dans l’incident et des dizaines (30 environ) ont été blessés. Nasrallah s’est empressé d’accuser le politicien chrétien Samir Geagea, peut-être d’essayer de sortir le démon ethnique de la bouteille, mais il a oublié que n’importe qui pouvait porter des accusations sans fondement.
Malheureusement, Nasrallah n’est toujours pas près de se qualifier pour la prochaine guerre avec Israël. Il tire toujours les ficelles au pays des cèdres et profite de la main puissante de l’Iran. Mais contrairement à notre perception selon laquelle Israël est la plus grande menace pour Nasrallah et le Hezbollah, c’est précisément la situation interne au Liban qui pourrait conduire à la chute de Sayyed Hassan.
L’exigence de révélation de la vérité sur tout ce qui touche à la catastrophe du port de Beyrouth fait consensus et la population amasse des témoignages croisés au pays du cèdre sur la responsabilité de la milice chiite ; Alors juste avant que le Hezbollah ne perde sa dignité dans la rue libanaise, Nasrallah joue son va-tout : il s’assure que tout le monde comprenne que le Hezbollah est le défenseur du Liban et que quiconque essaie de lui faire du tort est un traître. Bref, ça ne va pas être ennuyeux au Liban dans un futur proche. Il nous reste à voir qui va baisser les yeux le premier.
Par Roy Kaïs
« Menaces qu’il ne peut honorer » est en Français approximatif. On n’honore pas une menace. On la met en œuvre ; à l’exécution ; l’honneur est hors sujet.
L’article étant traduit de l’Hébreu (par qui ?…) notons qu’en Hébreu c’est : איומים שנגמרים רע (menaces qui se terminent mal) ; voire איומים ללא כיסוי (menaces sans provision).
Sur le fond, Nasrallah et le Hezbollah sont le faux nez de l’Iran. Le chaos libanais affaiblit peut-être Nasrallah, mais il transforme les libanais en otages et le Liban et ilot iranien à la frontière nord d’Israël.