Qui veut la peau de Gantz?
Après une période de grâce et de bénédictions à l’international, le gouvernement de Naftali Bennett, Yaïr Lapid et Benny Gantz a mangé son pain blanc. Il est dorénavant pris sous le feu des critiques, de l’extérieur comme à l’interne.
Mieux ou pire, alors que mon bras droit décide, Gantz pour le coup, mon bras gauche (Avoda, Meretz) lui tire dans les jambes. Après la désignation de 6 ONG qui contribuent au financement des opérations terroristes du FPLP, dont la mort de la jeune Rina Schnerb âgée de 17 ans, les chancelleries occidentales, non sans un fort parfum d’hypocrisie digne de Talleyrand, réclament à présent des « explications ».
il semble que ce soit à la demande de la Squad antisémite que Blinken (Juif) s’est mis à exiger des “preuves”. Non seulement tout le monde suit le joueur de flûte américain en chantant : Macron, UE, ONU, j’en passe et des pires, mais, on assiste à une véritable cacophonie gouvernementale : avec, en tête le Ministre de la Diaspora, Nachman Shaï, puis Merav Michaeli aux Transports, qui admonestent Gantz.
Le tenant de la Défense ne fait jamais que suivre des directives établies il y a près de trois ans par l’actuel ambassadeur à l’ONU, Gilad Erdan, pour démontrer où menait le boycott d’Israël. Erdan a été l’un des rares à droite (Likoud) à avoir repris, les yeux fermés, du service pour son pays avec cette coalition en forme de manteau d’Arlequin.
A la suite de la mort de la jeune fille, un rapport appelé Terrorists in suits et communiqué à toutes les chancelleries en février 2019 avait posé le diagnostic :
http://www.gov.il/BlobFolder/generalpage/terrorists_in_suits/en/De-Legitimization%20Brochure.pdf
Ces “explications” devraient, depuis le temps, faire l’unanimité. Le rapport démontrait les jeux de double-casquettes d’anciens terroristes devenus responsables «d’ONG », selon le principe des technologies à double-usage médical, civil et militaire/létal, qui permettent au Hamas de fabriquer des missiles.
Un racisme condescendant qui ne dit pas son nom
C’est au fondement de toute démonstration du “double-jeu” (ou mensonge) palestinien, de ce que mon ami et maître Manfred Gerstenfeld z’l définissait comme le “racisme humanitaire” : ambulances transportant des bombes humaines, simples tuyaux d’acier changés en fusil-mitrailleur Carlo ou Qassam… Le racisme tient du fait que les Occidentaux infantilisent les Arabo-musulmans en les traitant comme « irresponsables » de leurs actes et donc comme des peuples mineurs ou inférieurs dépourvus de conscience (ou d’âme).
Si on ne détecte pas ces tours de passe-passe, des civils seront victimes de bombes humaines. C’est d’une logique élémentaire, mon cher Watson, comme durant la Seconde Intifada. Mais Joe Biden est certainement trop jeune pour s’en souvenir…
Là où rien ne va plus, c’est quand cette coalition jurait à qui mieux-mieux que la discipline du multipartisme serait suivie à la lettre et qu’on laisserait au placard tout penchant idéologique afin de se concentrer sur les dossiers sous un angle aussi pragmatique que possible. Que reste-il de nos amours?
Obama-le-retour par l’escalier de service?
C’est encore le même refrain, quand le Département d’Etat, avec Anthony Blinken à sa tête, à qui 12 pays européens s’empressent immédiatement d’emboîter le pas, condamnent en chœur l’annonce de la construction de 3000 logements dans la Zone C -sous souveraineté israélienne- des territoires disputés de Judée et Samarie (concédons l’appellation « Cisjordanie » pour les sous-doués en hébreu antique, puisque dispute il y a)…
On ne peut passer sous silence les pressions qu’exerce aussi Washington afin de rouvrir un Consulat américain rue Agron, en plein centre-ville de Jérusalem, au profit de l’Autorité Palestinienne. Là encore Biden est un peu vert, mais on sait que les Etats-Unis utilisaient cette lucarne, via les renseignements palestiniens, pour anticiper sur les projets d’implantations israéliennes et tenter de les faire avorter, comme le pratiquait Obama.
En un mot, on a l’impression soudaine d’être retourné en pleine « guerre froide » 2009-2016 entre l’Amérique d’un précédent Président (BHO) et l’ancien gouvernement Netanyahu, aux variantes près que Bibi tenait fermement le gouvernail, alors que sous Bennett, on a parfois l’impression qu’on ignore s’il y a un pilote et lequel, dans l’avion.
Si Bennett vous dit que Lapid ne passera pas l’hiver…
Et voilà que la chaîne 12 lâche un nouveau pavé dans la mare : “Je pense que la rotation (en août 2023) n’aura pas lieu”, a déclaré Bennett à la Douzième chaîne News, lors d’une réunion à huis clos.
“Il y a de fortes chances que le gouvernement se dissolve entre le vote du budget et le moment du changement de pouvoir, pour diverses raisons”, a-t-il déclaré.
Interrogé sur le reportage, le bureau du Premier ministre a confirmé que Bennett avait fait cette remarque, mais a déclaré que le Premier ministre honorerait néanmoins la rotation.
Dans un communiqué, Lapid a déclaré: “Bennett et moi n’avons qu’un objectif – adopter un budget et renforcer le gouvernement. Je ne me laisserai pas distraire par des fuites et des enregistrements visant uniquement à porter préjudice.
“Ils ne réussiront pas à détériorer la bonne ambiance au sein du gouvernement. Nous continuerons à travailler ensemble pour le bien de l’Etat d’Israël”, a-t-il déclaré.
Dans des enregistrements qui ont fuité en Israël, la Ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked a traité Lapid d’homme « superficiel », après ses sorties accusant la droite de l’assassinat de Rabin. Elle dit aussi que chaque semaine, il attaque Naftali Bennett. A l’intention de Gantz, elle confierait que celui-ci est « pire que Lapid » (ce qui n’est pas peu dire) et qu’il finirait par être responsable de la chute de ce gouvernement, à force de se croire (ou de se vouloir) Premier Ministre.
La Ministre Shirley Pinto s’exprimant en langue des signes a dû se battre contre une charmante collègue de coalition lui infligeant, sans autre forme de procès, que la question de l’accessibilité (des personnes à besoins spécifiques) était la portée d’entrée vers le « communisme »…
Admettons que tous ces bruits de couloir nous mette la puce à l’oreille. Même si on a horreur d’écouter aux portes.
Le cap mis sur le vote du budget est salvateur pour le pays, notamment pour la force de frappe de Tsahal, en Syrie, c’est sûr, peut-être en Iran si la situation l’exigeait (1, 5 milliard récemment affecté)… Il y a le nécessaire financement de la crise Covid et de ses conséquences économiques. Et tous les autres postes cruciaux du pays. Ce gouvernement n’aurait alors pas été inutile, qu’on lui préfère ou non un précédent.
On peut en déduire, soit que certains le pensent vraiment, soit, en tout cas, que ces rumeurs servent au moins à mettre un coalisé récalcitrant en garde qu’il ne trébuche avant l’heure. Pour le coup, Yesh Atid (« Il y a un avenir ») reste souvent second dans les sondages, avec environ 14 sièges estimés. Mais cela le met loin derrière le Likoud avec 30-35 fauteuils pressentis.
Nous pouvons aussi parier que Yamina ou Tikva Hadasha (Nouvel Espoir) ne prendraient pas le risque d’une dissolution, sans quelque gage de refonte avec certains transfuges à droite, qu’ils proviennent du Likoud ou de partis religieux. Il y a guerre fratricide avec le Foyer Juif de Smotrich et Ben Gvir, ce n’est donc pas là qu’il faudrait chercher recomposition.
Les suggestions de Bennett et Shaked surviennent alors qu’ils sont parfois crédités de 4 à 6 sièges, sur le fil du rasoir du seuil d’inéligibilité… Ils pourraient bénéficier de l’absolution de Kippour si et seulement s’ils forment la force d’appoint dont nul à droite ne pourrait alors se passer pour franchir l’autre seuil de 61 sièges d’une majorité suffisante à la Knesset.
La question à un million de dollars est donc de déceler les scénarii d’avenir possibles à droite, y compris avec l’idée de se passer des services des encombrants membres fréristes de Raam, sous l’égide de l’habile mais retors Mansour Abbas…
Sous Bibi le Retour, sans Bibi poignardé par quelque Brutus (Edelstein, Barkat, Katz), ou un autre Spadassin, à la Hiloula du Rav Bar Thelémy ?
… La suite à la prochaine élection.
Marc Brzustowski
Il faudrait le retour de Bibi .
Bibi est “forcé” de revenir. On aura perdu du temps, mais, finalement, il va sortir renforcé.
Les échecs préparent les retours…
Trump aura, lui aussi, sa chance, et en fait, il est très important que ces deux-là soient sur le pont pour affronter la tempête qui approche.