Aujourd’hui: Maison Zola – Musée Dreyfus s’ouvrent au public

Émile Zola et Alfred Dreyfus réunis dans un lieu historique? Chose faite puisque la Maison Zola et le Musée Dreyfus ouvrent leurs portes.

Dans les Yvelines, la ville de Médan a inauguré mardi en présence du Président Emmanuel Macron le premier musée consacré à l’Affaire Dreyfus et installé dans la demeure d’Émile Zola, Père du célèbre J’accuse publié dans L’Aurore.

Concernant la Maison de Zola, ce bureau monumental avec, inscrite en lettres peintes sur la cheminée, la devise « Pas un jour sans une ligne » : « Tous les jours il montait à 9 heures avec son chien Pimpin, et il écrivait jusqu’à 13 heures, avec comme objectif d’écrire quatre pages de manuscrit.

Un rituel qui dura 24 ans et que nous raconte son arrière-petite-fille.

Le projet de rénovation de la maison de l’écrivain s’était logiquement accompagné de l’ambition, portée par Pierre Berger et Elie Wiesel, d’ériger un Musée Dreyfus, adjoint à la maison de l’écrivain, faisant des deux hommes liés de leur vivant par une lutte sans concession pour la vérité et la justice une forme de Mémoire commune.

C’est aujourd’hui jeudi que le lieu de 300 m2 a ouvert ses portes au public, lequel aura accès à quelque 500 documents destinés à perpétuer la mémoire du capitaine : objets, manuscrits, photographies, affiches, brochures, mais encore chansons, projections lumineuses, destinés à perpétuer le souvenir d’Alfred Dreyfus, victime d’une machination judiciaire et antisémite datant de 1894 avant que d’être réhabilité 12 ans plus tard. Parmi ces documents, un fac-similé du célèbre faux bordereau qui avait incriminé le Capitaine, ainsi que de nombreuses affiches antisémites ou insultant l’auteur du « J’accuse », le tout permettant de comprendre les stratégies des dreyfusards et des antidreyfusards.

Ce document appartient à une série de caricatures datant des années 1899/1900 et visant à prouver l’immoralité de la cause dreyfusarde. Cette collection s’intitule le Musée des Horreurs. Les planches n°4 et n°6 représentent respectivement Emile Zola et Alfred Dreyfus, le premier assimilé à un porc tandis que Dreyfus le sera à un serpent.

Dans une optique pédagogique, le lieu recevra des scolaires et abordera les questions relatives à l’antisémitisme, au racisme, mais encore au fonctionnement de la justice et au rôle des media, sans occulter la place des intellectuels en démocratie, a déclaré le Président de l’Association Maison Zola-Musée Dreyfus, Louis Gautier.

Pour rappel, fermée depuis 2011, la Résidence où Emile Zola passa de longues années est devenue, après avoir été convertie en annexe de l’hôpital Necker-Enfants malades puis Ecole d’infirmières et enfin Musée depuis 1987, un site classé et protégé, et désormais restauré  après dix ans de travaux subventionnés par le ministère de la Culture, la Dilcrah, Pierre Bergé, ou la Fondation pour la mémoire de la Shoah entre autres.

Si depuis la mort de Zola en 1902, un hommage lui fut rendu chaque année en octobre en ses jardins,  notons que pour le centenaire de sa mort en 2002, le Président Chirac était venu apporter à Médan l’hommage de la Nation toute entière à Émile Zola, au vu de ses combats toujours actuels. « N’oubliez rien de ces combats passés, car ils disent que le monde dans lequel nous vivons, comme notre pays, comme notre République, ne sont pas des acquis« , a déclaré pour sa part le PR lors de l’inauguration.

Il y a dans ce musée ce qui est inséparable entre ce qui fait la nation et ce qui fait la République française : des idéaux, un amour de la langue et ce goût pour la vérité et la justice« , a-t-il poursuivi, plaidant que si rien ne réparerait les humiliations subies, a minima il convenait de ne jamais les laisser oubliées, aggravées ou répétées.

Informations pratiques

– Maison Zola – Musée Dreyfus

Ouvert du mercredi au dimanche de 10h00 à 17h30, sur réservation.

26 Rue Pasteur 78670, Médan / Tel : 01 39 75 35 65


Dreyfus nommé Général?

Interrogé par le Grand rabbin de France sur cette manière de réparer l’affaire Dreyfus en nommant l’Homme Général à titre posthume, le PR, opposant le risque de revisiter la hiérarchie militaire ou l’histoire avec le regard d’aujourd’hui, en ouvrant une possibilité au Président de la République de restaurer ou dégrader quiconque en fonction des temps, a reconnu la spécificité du cas Dreyfus, pour lequel une telle nomination viendrait reconstituer la carrière qu’on a suspendue. Il a conclu que ce serait à l’institution militaire de le faire plus qu’au Président…


A noter : chaque année, le Musée donnera Carte Blanche à un artiste pour qu’il présente sa vision de l’Affaire. Bob Wilson,  plasticien  et metteur en scène, est le premier artiste invité.

www.maisonzola-museedreyfus.com

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3 Comments

  1. Des insultes antisemites envers qui que se soit sont ignobles et doivent etre severement reprimees.

    Mais il faut aussi rester dans la verite

    Monsieur Dreyfuss n a pas ete innocente mais gracie

    Aujourd hui il serait totalement impossible de reouvrir un trinunal en recherche de verite historique car des personnes ont fait disparaitre depuis fort longtemps les scellés contenant les preuves à charge contre monsieur Dreyfuss
    Ayant étudié cette affaire durant des années et lu des centaines d articles pour et contre à ce sujet je me suis donc fait une opinion qui m est personnelle et qui ne regarde que moi

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