Olivia Cattan, depuis Israël: Steve Suissa, L’artiste de la Démesure

Lorsque je regarde Steve Suissa, ce n’est pas seulement le réalisateur, le metteur en scène, le scénariste, le présentateur de l’émission religieuse sur France télévision “Berechit” ou encore le créateur du Festival français de théâtre à Tel Aviv que je vois mais l’homme qui se cache derrière tous ces masques, celui qui vous parle avec gravité de la fragilité de la vie et de cette urgence à se lancer dans de nouvelles aventures culturelles mais surtout humaines.

Celui qui m’intéresse, c’est celui qui vous regarde avec ses yeux bleus d’enfant blessé vous parlant de son immense amour de la culture et de son besoin absolu de transmission…

Celui qui m’émeut, c’est celui que j’ai rencontré, à peine arrivée en Israël, et qui accepta de mener à mes côtés les Ateliers théâtre pour les enfants autistes.

Celui qui me sidère chaque jour, c’est cet infatigable marathonien aux multiples projets qui vous embarque avec lui dans son tourbillon d’émotions sans demi-mesure.

Voilà donc qui est Steve Suissa, un ogre qui dévore la vie, un créateur aux multiples talents qui court après ses rêves de gosse cherchant un sens à sa vie, un boxeur qui a toujours la rage au ventre et se bat pour faire avancer ses projets mais aussi ceux des autres, considérant l’Art et la Vie comme un sport d’équipe.

Même si à la cinquantaine florissante, Steve Suissa a déjà tant accompli, rien ne semble lui suffire, le contenter ou l’arrêter, comme si cet autodidacte d’origine marocaine et tunisienne avait encore besoin de prouver que ses parents avaient tort de ne pas croire en sa vocation adolescente.

Il est donc impossible de définir Steve Suissa en le limitant à un seul être puisqu’il est tout à la fois, Passeur et Bâtisseur, Idéaliste et Rêveur, mais encore l’Ami fidèle et bienveillant.

Et c’est au travers des grands thèmes qu’il a choisi de donner chaque année à son Festival de théâtre à Tel Aviv, le Courage, l’Identité, la Transmission, le  Dépassement de soi, que nous comprenons peut-être mieux après quoi court Steve Suissa.

© Olivia Cattan