Dans la Série Nostalgie, Les Juifs de Belleville. Tout un programme…
C’étaient les années 1950…
C’était au temps où l’internet et les téléphones portables n’existaient pas… et où très peu de personnes avaient le téléphone tout court… même pas Yiddish pour tous, pas la peine puisque tous ces Juifs d’Europe Centrale parlaient le yiddish…
Mais nos parents communiquaient…
Et savez vous comment ?
Un endroit incontournable, le Boulevard de Belleville…
C’étaient les réseaux sociaux avant Facebook. Il y avait l’Agence matrimoniale, l’ANPE, l’agence immobilière… etc…
Pas besoin de RV, papa, fier de montrer ses filles pomponnées, tous les dimanches matin nous y emmenait…
Tous emmenaient leur progéniture, fiers et heureux d’avoir pu échapper à ce désastre…
C’était joyeux, on parlait yiddish et, le principal, on y trouvait toujours ce que l’on venait chercher… Sous le manteau, on y trouvait de tout… (shidekh, linge de maison, bijoux, tailleur sur mesure)
Et le yiddish était présent partout…
Les hommes en petits groupes (pas de femmes) discutaient ferme…
Attention on ne se mélangeait pas:
les shister avec les shister (cordonnier)
les shnayder avec les shnayder…
le kvir avec le kvir…
On parlait politique bien sûr… Les communistes disaient que le Naye Press était le meilleur journal et les sionistes Unzer Vort…
Chaque parti avait sa petite banderole et parfois même ces Messieurs en venaient aux mains en s’insultant, en yiddish bien sûr, tellement plus savoureux…
Et puis il y avait ceux qui jouaient aux cartes ou aux dominos, ceux-là étaient assis aux Lumières de Belleville, le café du papa de Régine…
Un monde et une période inoubliables pour ceux qui l’ont vécue…
Nous, les enfants, sommes encore là pour que nos enfants sachent que ce monde a existé et le leur rappeler pour ne pas l’oublier …
A guitn ouvent tayere fraynt…
© Daniele Ajzenberg
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