Prix du Documentaire historique
Ce Prix récompense un documentaire historique diffusé au moins une fois entre juillet 2020 et juin 2021.
Une sélection de 12 films a été établie par un jury présidé par l’historien Dimitri VEZYROGLOU. Un Grand Prix, le Prix de Georges Duby et une mention spéciale ont été décernés. Le Grand Prix est doté de 5000 euros grâce au soutien de la DPMA, le Prix Georges Duby, doté d’une somme de 2000 euros avec le soutien de la chaîne Toute l’Histoire.
Les projections des films primés auront lieu pendant le festival.
Palmares du Prix du documentaire historique 2021
Grand Prix 2021 : Une histoire d’amour sous l’occupation italienne d’Audrey Gordon
France, 2021, 52 min, Nilaya Productions, France Télévisions
Un homme, une femme… et la guerre
Federico écrit une longue lettre à son fils Mario. Il raconte à l’enfant sa rencontre avec sa mère Rima, durant la Seconde Guerre mondiale, au cœur des montagnes. À travers cette histoire d’amour, Audrey Gordon, réalisatrice et historienne française, revient sur un épisode méconnu : l’occupation italienne en France et la protection des Juifs dans les Alpes.
En 1939, Federico a 34 ans lorsque la guerre éclate. Le 10 juin 1940, il entend Mussolini déclarer la guerre à la France et la Grande-Bretagne, aux côtés d’Hitler. La bataille des Alpes se conclut par la victoire des Italiens. La France se retrouve divisée. Une zone est occupée par l’armée allemande. La zone dite libre est placée sous le gouvernement de Vichy et une bande de territoire, soit treize communes, sous le joug italien.
Federico rejoint les Alpes provençales occupées par l’armée italienne jusqu’en septembre 1943. Il patrouille pour surveiller la frontière avant de devenir chef de détachement.
Rima Dridso Levin vit alors à Nice, en zone libre, en famille, après avoir quitté l’Allemagne. Dès janvier 1942, les rafles se multiplient. L’armée italienne arrive à Nice, y protège les 25.000 Juifs et s’oppose à Vichy. Les Juifs seront répartis entre différentes stations alpines.
Voilà Federico muté à Saint-Martin-Vésubie. Les événements feront se croiser les trajectoires de Rima, la Juive russe réfugiée, et de Federico Strobino .
La force du film d’Audrey Gordon réside d’abord dans son écriture, qui donne toute sa place à cette histoire individuelle et singulière, tout en l’inscrivant dans le contexte historique particulier d’une région ballotée par la guerre.
C’est aussi dans la mise en scène d’extraordinaires archives photographiques que le film parvient à un équilibre remarquable entre le récit d’histoire et une matière romanesque d’une grande humanité, écrit Dimitri Vezyroglou.
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