Il n’existe sans doute pas de douleur plus terrible que la perte d’un enfant, probablement cent-mille fois pire que la conscience de son propre décès. Consentir au sacrifice d’un fils pour le pays était habituel au début du siècle précédent même si la souffrance n’en était pas moins vive.
Aujourd’hui, cette situation est exceptionnelle et par conséquent d’autant plus insupportable que synonyme de solitude voire d’incompréhension dans la douleur.
Disons tout de suite que « papa, c’est pour la France » est une parole qui recouvre et annihile toute la médiocrité de l’époque, les débats télévisés imbéciles, le matraquage sondagier, les pitreries du Grand-Guignol, voire même la résignation d’un peuple qui ne se montre pas toujours à la hauteur de son histoire, surtout en ce moment.
La conscience de cette souffrance paternelle (et évidemment maternelle) abolit tout le reste. Tout père de famille ne peut pas ne pas ressentir dans sa chair ce que vit en ce moment le père de Maxime Blasco, 34 ans et partager son chagrin du fond du cœur.
M. Blasco donne un sens à cette souffrance ou la transcende à juste titre en la plaçant au service de la France. On aimerait que les dirigeants qui a tort ou à raison font le choix du sacrifice de la vie de jeunes Français pour la lutte contre le terrorisme islamiste en Afrique, se montrent, par leur comportement, au moins dignes de ce sacrifice, de cet exemple de l’accomplissement du devoir et de son cortège de malheur.
« Les père de famille, ces grands aventuriers du monde moderne » (Péguy).
© Maxime Tandonnet
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