Dans l’émission « Quotidien », l’écrivain a révélé les trois premières mesures qu’il prendrait s’il était élu à l’Élysée. Un indice de sa candidature ?
Michel Houellebecq se fait rare dans les médias, mais Quotidien a réussi à obtenir des nouvelles de l’auteur de Soumission. Pour leur chronique « Tous candidats » où ils proposent à des personnalités de la société civile de s’imaginer dans les habits de président de la République, l’émission présentée par Yann Barthès a réussi à obtenir les réponses du Prix Goncourt 2010.
Dans son mail, l’écrivain semble avoir pris l’exercice très au sérieux. Il détaille trois propositions qui « vont toutes dans le même sens, à savoir l’évolution de la France vers un régime démocratique », justifie-t-il.
En guise de première idée, Michel Houellebecq milite d’abord pour « la création d’un référendum d’initiative citoyenne effectif ; serait soumise au vote de la population toute proposition de loi ayant recueilli un nombre suffisant de signatures, qu’on pourrait fixer à 1 % du corps électoral », et ajoute : « Un corollaire sera la suppression du Parlement, devenu inutile. »
Rendre électives les fonctions de procureur et de juge
Dans sa seconde proposition, l’écrivain défend « le vote de la partie dépenses du budget du pays par les citoyens ». « Chaque citoyen pourrait indiquer le pourcentage du budget national qu’il souhaite affecter aux différents ministères. La moyenne des pourcentages sera calculée, ce qui permettra de répartir les budgets », détaille-t-il, avant d’ajouter comme préalable : « La création d’une liste figée, non modifiable sauf par référendum, des ministères. »
Enfin, dans son ultime proposition, Michel Houellebecq se prononce pour « rendre électives les fonctions de procureur et de juge », à l’instar du modèle américain. L’auteur des Particules élémentaires prend le soin de préciser que « des conditions de diplôme seraient requises pour se présenter à ces élections ».
Michel Houellebecq conclut son mail en écrivant : « Décidément, il vaut mieux que je m’exprime par écrit. En vidéo, je n’aurais probablement pas pensé aux remarques en italiques. » Le Prix Goncourt 2010 n’a jamais fait mystère de sa passion pour la politique. Plutôt classé à droite, il avait dans un entretien réalisé le 31 mars 2011, à l’Institut français d’Israël à Tel-Aviv, déclaré : « Il y a quand même un surcroît revendicatif de la part des musulmans depuis quelques années, on ne peut pas le nier. » Dix ans plus tard, Michel Houellebecq avait également pris position dans Le Figaro contre l’euthanasie: « Je vais, là, devoir être très explicite : lorsqu’un pays, une société, une civilisation en vient à légaliser l’euthanasie, il perd à mes yeux tout droit au respect. Il devient dès lors non seulement légitime, mais souhaitable de le détruire ; afin qu’autre chose un autre pays, une autre société, une autre civilisation ait une chance d’advenir. »
https://www.lepoint.fr/politique/michel-houellebecq-si-j-etais-president-24-09-2021-2444584_20.php
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