Invalides : qui à part des militaires ? Discipline, ordre, rythme, cadence, harmonie, maîtrise. Rituel. Construction. Hiérarchie.
Dans un monde de désordre et de laideur obligés, de chienlit sabbatique programmée, de slogans et contre-slogans gueulés, de pillages et d’entropie, on se dit parfois qu’il n’y a plus que les militaires qui soient capables d’organiser une cérémonie au millimètre comme on a vu aux Invalides.
Grandeur, Respect des distances, synchronie parfaite, musique belle et bien jouée, dignité.
Rien de trop. De la pudeur, de la maîtrise.
Qui à part les militaires ? Oui, Qui, à part nos soldats, sait encore faire voir de la méthode, de la subordination intelligente au groupe, de la maîtrise de soi, c’est-à-dire de la force ? Qui sont les meilleurs pour nous faire sentir aujourd’hui, à contre-courant et c’est tant mieux, l’importance du rite et du protocole, assis sur un sentiment de grandeur authentique et non pas frelaté ?
J’aime cette chorégraphie, ces pas retenus.
Les autres liturgies, devenues parfois peu solennelles par accommodement à l’esprit débraillé du temps, dispersées à tous les vents des multiples idoles, font parfois pâle figure.
Je ne suis pas militariste ardent ou belliqueux mais encore moins anti-militariste : je vois la beauté et la noblesse quand elle saute aux yeux et je suis friand d’émotion domptée et réglée.
Il n’y avait que des militaires, hommes et femmes de rigueur et de sacrifice, qui puissent rendre cette cérémonie digne.
Belmondo était bien plus que Belmondo : une France qu’on aimait et qui s’enfuit.
Comme on vit dans un pays où le sport national consiste à taper et injurier tout ce qui porte un uniforme, je voulais dire par le présent propos ma reconnaissance à ces gens.
© Antoine Desjardins
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