Cette exposition a pour ambition de porter un tout nouveau regard sur l’un des artistes les plus connus au monde : Pablo Picasso. Il s’agit de montrer, derrière l’image bien construite du « mythe » Picasso, les freins auxquels son statut d’ « étranger » le destinait à l’aide de documents, de films d’archives, de photographies mais aussi d’œuvres d’art pour la première fois réunis grâce à un important travail de recherche mené par l’historienne Annie Cohen-Solal.
Dans la France du XXe siècle, marquée par des vagues de xénophobie, il eut le tort d’être, tout à la fois, de naissance étrangère, un ami des anarchistes puis des communistes, et un artiste avant-gardiste.
Selon un parcours chronologique scandé en quatre parties (1900-1918/ 1918-1940/1940-1945/ 1945-1973), l’exposition présente ses différents statuts : « anarchiste surveillé » ; expatrié cosmopolite, leader de l’avant-garde Cubiste ; peintre mondain ami des aristocrates et des bourgeois ; artiste polyvalent intégré au cercle surréaliste ; réfugié politique espagnol ; communiste engagé ; résident privilégié et artiste global et enfin chef de tribu méditerranéenne en son royaume.
Comment imaginer aujourd’hui que le plus grand artiste du XXe siècle fut l’objet de rapports émis par les renseignements français de 1901 à 1954 ? Qu’il dut rendre compte un temps de ses moindres déplacements ou renouveler sa carte de résident tous les 2 ans ? En 1940, alors reconnu internationalement, il se voit même refuser la naturalisation française. Autant de déboires qu’il taira de son vivant pour se concentrer sur ses œuvres, invitées aujourd’hui à témoigner pour lui.
L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels de la part du Musée national Picasso-Paris, du Musée Picasso de Barcelone et du Musée Picasso d’Antibes. D’autres institutions prestigieuses (Centre Pompidou-Mnam, MAMVP, collection Masurel-LaM) tout comme des musées étrangers et des collections privées, également sollicités, apportent leur concours pour compléter ce rassemblement inédit de chefs d’œuvre et de documents. Ainsi, seront présentés tout à la fois œuvres de l’artiste et documents d’archives pour dévoiler que, dans le cas de Picasso « étranger » en France, la situation existentielle de l’artiste précède et conditionne même toute sa démarche de création artistique.
PICASSO, L’ÉTRANGER
Du 4 novembre 2021 – 13 février 2022
En collaboration avec le Musée national Picasso-Paris
Musée national de l’histoire de l’immigration
Palais de la Porte Dorée
293 avenue Daumesnil 75012 Paris
www.histoire-immigration.fr
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