Evénement en novembre : exposition  » Picasso, L’Étranger  » au Musée de l’histoire de l’immigration

Cette exposition a pour ambition de porter un tout nouveau regard sur l’un des artistes les plus connus au monde : Pablo Picasso. Il s’agit de montrer, derrière l’image bien construite du « mythe » Picasso, les freins auxquels son statut d’ « étranger » le destinait à l’aide de documents, de films d’archives, de photographies mais aussi d’œuvres d’art pour la première fois réunis grâce à un important travail de recherche mené par l’historienne Annie Cohen-Solal.


Dans la France du XXe siècle, marquée par des vagues de xénophobie, il eut le tort d’être, tout à la fois, de naissance étrangère, un ami des anarchistes puis des communistes, et un artiste avant-gardiste.

Selon un parcours chronologique scandé en quatre parties (1900-1918/ 1918-1940/1940-1945/ 1945-1973), l’exposition présente ses différents statuts : « anarchiste surveillé » ; expatrié cosmopolite, leader de l’avant-garde Cubiste ; peintre mondain ami des aristocrates et des bourgeois ; artiste polyvalent intégré au cercle surréaliste ; réfugié politique espagnol ; communiste engagé ; résident privilégié et artiste global et enfin chef de tribu méditerranéenne en son royaume.

Récépissé de demande de carte d’identité datant de 1935 © archives de la préfecture de Police de Paris

Comment imaginer aujourd’hui que le plus grand artiste du XXe siècle fut l’objet de rapports émis par les renseignements français de 1901 à 1954 ? Qu’il dut rendre compte un temps de ses moindres déplacements ou renouveler sa carte de résident tous les 2 ans ? En 1940, alors reconnu internationalement, il se voit même refuser la naturalisation française. Autant de déboires qu’il taira de son vivant pour se concentrer sur ses œuvres, invitées aujourd’hui à témoigner pour lui.

Pablo Picasso, Femme qui pleure, 18 octobre 1937
Musée national Picasso-Paris

L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels de la part du Musée national Picasso-Paris, du Musée Picasso de Barcelone et du Musée Picasso d’Antibes. D’autres institutions prestigieuses (Centre Pompidou-Mnam, MAMVP, collection Masurel-LaM) tout comme des musées étrangers et des collections privées, également sollicités, apportent leur concours pour compléter ce rassemblement inédit de chefs d’œuvre et de documents. Ainsi, seront présentés tout à la fois œuvres de l’artiste et documents d’archives pour dévoiler que, dans le cas de Picasso « étranger » en France, la situation existentielle de l’artiste précède et conditionne même toute sa démarche de création artistique.

Pablo Picasso, Tête de femme, 1929-1930 Musée national Picasso-Paris

PICASSO, L’ÉTRANGER
Du 4 novembre 2021 – 13 février 2022
En collaboration avec le Musée national Picasso-Paris

Musée national de l’histoire de l’immigration
Palais de la Porte Dorée
293 avenue Daumesnil 75012 Paris
www.histoire-immigration.fr

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