Sarah cattan. « La Cuillère de la Liberté ». « Suite » et bientôt « Fin » d’un film médiocre

Ça ne s’invente pas: « La cuillère de la liberté », nouveau symbole de la Résistance palestinienne.

L’envie est grande de conter à ceux auxquels elle aurait échappé l’affaire au passé. Mais soyons raisonnables et modérons nos certitudes : seuls 4 des six prisonniers palestiniens évadés de la prison de haute sécurité de Gilboa ont été capturés. Les 2 derniers ne sauraient attendre et gageons que les distributions de bonbons cesseront derechef, tout comme l’autocongratulation du Hamas ou du Hezbollah libanais notamment.

Autant leur évasion avait été spectaculaire, autant leur arrestation ne faisait guère de doutes : c’est dans la nuit de vendredi à samedi que les nouveaux héros des palestiniens ont dû regagner leur geôle.

Pour rappel, leur évasion lundi matin via un tunnel creusé sous l’évier d’une cellule et débouchant à l’extérieur du pénitencier fut un coup de tonnerre dans l’Etat hébreu connu pour son haut niveau de surveillance.

Les guignolos n’étaient guère des anges : membres du Jihad islamique ou ancien chef de la branche armée du parti laïc Fatah. Des décennies de taule au palmarès. L’un d’eux étant présenté comme … l’architecte de l’évasion, terme cocasse lorsqu’on sait que la chose se fit … à l’aide … d’une cuillère.

Tsahal, Shin Beth et IPS: aucune force n’avait été négligée pour la réussite de cette chasse aux cerveaux, laquelle par son côté rocambolesque provoqua l’embarras des autorités israéliennes et conféra le statut de héros à nos 6 hommes.

Fin de cavale pour les ingénieux artisans au mode opératoire qu’on croirait tiré d’un film de Hollywood.

Nombre de commentateurs citèrent Les Évadés, le Shawshank Rédemption de Frank Darabont, film datant de 1994 dans lequel un homme s’évade de prison via un tunnel qu’il mit des années à creuser.

Certains commentateurs n’ont pas hésité à fustiger depuis Israël le laisser aller inquiétant observé dans le pays et Shmuel Trigano  a évoqué à raison sur Radio J un Etat hébreu empêché par ses supposés amis, l’UE et les Etats Unis, de réagir aux agressions palestiniennes et soumis unilatéralement à la doctrine  de la « proportionnalité » afin de mesurer l’exercice de son droit à la légitime défense dans une guerre asymétrique : une drôle de guerre menée par intermittence: des cibles de guerre sont détruites, mais les dirigeants et les civils sont épargnés. Israel livre des vivres à ses ennemis, admet que le Katar déverse des millions de dollars au mouvement terroriste tout en subissant les salves des ballons incendiaires et les missiles erratiques, sans oublier la condamnation internationale.

[…] Du coup, ce que l’on voit c’est que la « proportionnalité » a pour revers la disproportionnalité pour Israël seulement…

Pour sa part, face à cette évasion qu’il qualifiait de surnaturelle dans un pays où la sécurité était d’une importance majeure, Jacques Benillouche évoquait dans Temps et Contretemps sa perplexité quant aux moyens utilisés  (des clous pour creuser ledit tunnel)  et s’interrogeait sur l’incompétence ainsi mise à jour de la direction de la prison ou, pire, sur une aide qui aurait été apportée aux terroristes.

En tout état de cause, on sait que les six prisonniers partageaient une cellule et utilisèrent une cuillère rouillée qu’ils cachaient derrière une affiche. Le gardien de quart lors de l’évasion se serait endormi et les gardes assis devant les neuf écrans plasma n’ont rien détecté.

Une de nos lectrices réagit sur Temps et ContreTemps: Si on était un 1er avril en France, on dirait : Poisson d’avril ! Tellement c’est abracadabrant de la part d’un pays où la question sécuritaire est cruciale, et note la gravité de ladite évasion qui connoterait une faille de l’Etat hébreu.

https://benillouche.blogspot.com/2021/09/six-prisonniers-palestiniens-evades-de.html

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2 Comments

  1. Après les négligences structurelles ayant entraîné la mort de 47 personnes parmi les religieux ayant rendu visite récemment au tombeau d’un rabbin qu’ils vénéraient, enterré à Méron, nous apprenons les négligences importantes constatées dans la prison d’où s’échappèrent six prisonniers dangereux.
    On espère que les personnes attitrées de responsabilités publiques se souviendront en permanence de la confiance que leur font les usagers …

    • Vous avez raison, Shlomo Khalifa, de citer ici l’affaire de Méron même si en premier regard elle semble hors sujet, étrangère à la fuite des prisonniers.
      Dans les deux cas il s’agit de défaillances systémiques, d’irresponsabilité et de négligence coupable de la gestion de la chose publique.
      On se demande si ce n’est pas généralisé.
      Car, si tel est le cas, cela s’appelle libanisation.

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