Le Temps des Voeux. Shana Tova, Amis français, israéliens, et d’Ailleurs

Le temps des vœux. Pour un Juif de France, Il en est deux. C’est un temps délicieux et infiniment chargé, pour ce Juif de la diaspora, que d’entrer dans ce temps des fêtes qui s’ouvre avec Rosh Hashana pour se clore avec Le Grand Pardon, après la traversée des 10 jours redoutables.

Un temps délicieux, car quel que soit notre degré de croyance ou d’observance, ce temps des fêtes est marqué par les rituels que l’on sait, par nos madeleines à Nous : nos mères cuisinaient ou cuisinent encore. Les menus sépharades flirtent avec les plats ashkénazes, tout cela pour finir aujourd’hui dans un coloré melting pot, un doux flirt, un peu le balagan.

Nous sortons déjà les taliths. Chacun a sa kippa. Même ceux que l’on appelle « Les Juifs de Kippour » et pour qui j’ai une infinie tendresse : souvent ils seront à la syna, accourus juste à l’heure, mais ils seront là, eux aussi, Juifs autant que les Observants: Cessons, mes amis, ce hit parade du « bon et moins bon Juif ».

Un temps infiniment chargé, écrivais-je, car ces deux dernières années, plus qu’aucune autre auparavant,  n’auront épargné personne de par le monde ; Covid faisant, la légèreté vitale que l’on mesure lorsqu’elle nous a quittés s’est peu à peu évaporée, et chacun reprend sa route, une ou deux blessures au cœur en plus. Que de solitudes. Que de corps portés en terre sans avoir été accompagnés.

Nous avons tous perdu des êtres proches et la Communauté a perdu des amis fervents : quelques noms me viennent à l’esprit, de Claude Goasguen à Claude Barouch, en passant par Daniel Fahri mais encore Barel, fils d’Israël, victime du terrorisme.

Un temps infiniment chargé, car l’antisémitisme est là. Encore et toujours. Et nos media français se salissent à s’en faire l’écho, sous couvert d’un antisionisme décomplexé auquel la sacrosainte Liberté d’expression donne la voix.

Un temps infiniment chargé, car la Justice française s’est déshonorée en ne faisant pas comparaître aux Assises l’assassin de Sarah Halimi, et que la Commission d’Enquête parlementaire ne refera pas le procès ni ne répondra aux questions obsédantes.

Un temps enfin infiniment chargé car demain s’ouvrira le procès des attentats terroristes islamistes commis en France en novembre 2015.

Un temps infiniment chargé sur le plan international où l’actualité ne laisse personne optimiste.

Il est pourtant des bonheurs qui arrivent toujours pour ponctuer les temps difficiles. Un mariage, une naissance croisant la perte d’un être chéri.

Des retrouvailles : les fêtes de cette année n’auront pas la saveur triste des jours confinés.

Et puis… Tribune juive est heureux et fier de rentrer à son tour à la maison : nous voilà en effet dès aujourd’hui imprimés pour moitié et distribués pour la première fois en Israël ! Merci à Israël de nous accueillir. Comme le chanta Perret au sujet de Jacques Brel C’est notre nouvelle adresse, et comme l’écrivit tout récemment Naomi Ragen : Notre rêve est devenu notre adresse. Bienvenue à nos lecteurs Israéliens : qu’ils nous écrivent nombreux et nous fassent part de leurs attentes.

Shana Tova 5782 la France Et Israël

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