“Durant cet entretien avec l’auteur, la seule qualité reconnue à l’actuel chef de l’Etat sera son intelligence supérieure. Aussitôt nuancée : “S’il est très intelligent, ce n’est pas pour autant un intellectuel, il est plus Patrick Bruel et Eddy Mitchell que le Panthéon. […] Il n’est pas très cultivé, il a une culture populaire“.
Ce propos de l’ancien président de la République concernant l’actuel ne m’a guère surpris. C’est un lieu commun dans toute la classe politique et médiatique: il est “très intelligent” ou d’une “intelligence supérieure“.
Il ne se trouve sans doute pas un député ou un élu pour démentir ce qui constitue un véritable axiome de la “France d’en haut” (politico-médiatique) en ce moment. Dire le contraire, ou nuancer le propos apparaît comme une imbécillité voire une hérésie. Non seulement il est intelligent, mais il est l’intelligence-même, nonobstant tous les autres défauts qui lui sont généralement reconnus.
On en revient à l’éternelle question: qu’est-ce que l’intelligence? Et à fortiori l’intelligence supérieure?
A mes yeux, elle n’existe pas vraiment (sauf extrêmement rares exceptions du côté des génies créateurs). Ce qui s’en rapproche le plus dans la vie courante: la curiosité intellectuelle, avoir envie d’apprendre et de comprendre, l’humilité de celui qui commence à dire comme Socrate et Montaigne, tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, mais aussi une manière de sentir le monde où l’on vit, de percevoir intuitivement ce que ressentent les autres et les mouvements du monde.
Quand les politiques en général (ou leurs valets), parlent de la “grande intelligence” ou intelligence supérieure de l’un des leurs, ils parlent d’autre chose que ce que, moi, j’appelle intelligence. Ce qu’ils appellent “intelligence” est plus proche de la notion de ruse, de capacité à accomplir des mauvais coups et également de la capacité de séduction.
Leur idée de l’intelligence se confond ainsi avec la désinhibition, l’absence de surmoi et de toute limite intérieure, l’ivresse narcissique qui ne connaît aucune borne. L’intelligence supérieure telle que la conçoit M. Hollande – la sienne aussi – est l’attitude qui consiste à n’avoir aucun état d’âme à “tuer le père”, liquider ses plus proches amis, mentir au point de ne même plus s’en rendre compte, et se contredire du matin au soir, prendre les gens pour de la piétaille indéfiniment séductible et manipulable.
Elle se reconnaît – cette intelligence supérieure dont parle l’ex-président – à l’impression que tel ou tel individu ne reculerait devant aucune perspective, aucune apocalypse, aucun fleuve de larmes ou de sang pour la jubilation du paon dans l’extase collective. Bref, ils voient de “intelligence supérieure” (la leur) dans ce qui n’est qu’ apothéose de la vanité et sa traduction dans les gestes et les paroles.
© Maxime Tandonnet
Haut fonctionnaire français, ancien conseiller à la Présidence de la République sur les questions relatives à l’immigration, l’intégration des populations d’origine étrangère, ainsi que les sujets relatifs au ministère de l’Intérieur, Maxime Tandonnet, contributeur régulier du FigaroVox, a notamment publié André Tardieu. L’incompris (Perrin, 2019).
Nous y voilà avec une définition de l’intelligence (notamment « supérieure ») qui arrange l’auteur de ce texte, taillée sur mesure pour lui (enfin…il semble le croire) mais que les autres cités ici (dont François Hollande) ne partagent pas du tout.
A ce tarif-là appelons une table « chaise » et on aura un nouveau langage que personne ne partage.
Macron EST intelligent. Supérieure à quoi, son intelligence ? Probablement à la moyenne. Ce qui par définition n’a rien de révolutionnaire s’agissant d’un président de la République.
Macron a bénéficié de formations solides dans plusieurs domaines ; certains utiles à l’administration des affaires publiques ; il suffit de connaitre son parcours scolaire pour s’en persuader. MAIS il est loin d’être le seul….Même Hollande….
Macron apprend vite ; il est doté d’une excellente mémoire. Il suffit de voir ses « grands débats » avec plusieurs dizaines de maires simultanément pour s’en convaincre.
ET ce disciple de Paul Ricœur ne peut pas manquer de curiosité intellectuelle.
Il est jeune et en excellente santé physique, apparemment mentale aussi.
ET, contrairement à ses prédécesseurs, il n’a pas attendu d’être à l’Elysée pour travailler dur et gagner beaucoup d’argent. Bien au contraire : il y perd… Pour avoir été associé-gérant en fusions-acquisition, grassement rémunéré, chez Rothschild, avant de toucher à la politique.
Indéniable, tout ça. Désolé pour l’auteur de cet article qui en est TRES loin (ce qui pourrait expliquer sa rancœur…).
Mieux vaut ça que le contraire à la place qui est celle de Macron. MAIS est-ce suffisant pour s’y maintenir ?
Pas en France, pays peuplé de 67 millions d’apprentis-Guillotins.
Il le sait, Macron. Sa candidature en 2022 à ce job de cinglé suicidaire n’est donc toujours pas une certitude.
J’en connais un qui piaffe du côté du Havre.
L intelligence decrite par Hollande semble etre la forme generalement admise en France actuellement :
Etre capable de repondre a la demande de l enseignant pour se rapprocher au maximum du resultat attendu : c est pour cela que les forts en math tiennent la corde dans notre monde .
A ce titre Macron est certainement ” intelligent ” on peut etre certain qu il a brillament suivi le cursus scolaire imposé et qu il comprend parfaitement les formules mathematiques et les constructions des flux financiers , malheureusement , pour sentir la culture française ou evaluer les sensations d un peuple globalement deboussolé , il faut disposer d une intelligence a caractere ” humain ” , et cela ni ses professeurs , ni Brigitte ne lui ont enseigné …