La chute de Kaboul au mains des talibans survient en plein coeur de l’apathie estivale. Elle est une tragédie largement sous estimée et relativement peu commentée qui marque un moment décisif dans l’histoire du XXIe siècle. Tout a commencé le 11 septembre 2001, à l’aube de ce nouveau millénaire. En représailles de l’attaque des Etats-Unis, une coalition occidentale sous l’égide de ces derniers prend d’assaut l’Afghanistan, d’où furent commandités les attentats. Le régime du mollah Omar qui protégeait Ben Laden est renversé, les talibans chassés de Kaboul où un régime pro-occidental puissamment encadré par les Etats-Unis et leurs alliés se met en place. Aujourd’hui, la reprise de Kaboul par les talibans qui livre le peuple Afghan à l’un des régimes les plus barbares de l’histoire contemporaine marque la plus tragique défaite du monde occidental en ce XXIème siècle dont les images rappellent étrangement la chute de Saïgon en 1975. Sans doute est-ce là atroce à dire, mais c’est la stricte vérité: la reprise de Kaboul, la fuite honteuse des forces américaines et de leurs alliés, prolonge les attentats du 11 septembre 2001 et scelle une victoire posthume de Mollah Omar et de Ben Laden, c’est-à-dire du mal absolu en ce XXIème siècle. Les talibans adossés à l’ambigu Pakistan restaurent une plateforme de terrorisme planétaire à la face du monde occidental plongé dans la torpeur de l’été. Cette fois-ci, personne n’ira les déloger. Nous entrons dans une nouvelle ère qui s’annonce épouvantablement sanglante et profondément instable, menaçant le monde occidental affaibli par la lâcheté, la culture de la haine de soi. Il faudrait en prendre conscience: la page d’un nouveau cauchemar est en train de s’ouvrir. © Maxime Tandonnet |
Haut fonctionnaire français, ancien conseiller à la Présidence de la République sur les questions relatives à l’immigration, l’intégration des populations d’origine étrangère, ainsi que les sujets relatifs au ministère de l’Intérieur, Maxime Tandonnet, contributeur régulier du FigaroVox, a notamment publié André Tardieu. L’incompris (Perrin, 2019).
« Tout a commencé le 11 septembre 2001 », nous dit l’auteur.
NON. Et il devrait le savoir.
Sans vouloir remonter à Mathusalem, la décennie 1980 était, en Afghanistan, celle d’une tentative massive d’occupation militaire soviétique (on ne disait pas trop « russe », à l’époque).
L’URSS finissante de Brejnev et de ses successeurs cherchant à défendre les marches sud de son empire.
Défendre contre qui ? Contre ce qu’ils considéraient (justement…) comme des tentatives de déstabilisation orchestrées par l’Occident, dont le bras armé, disaient-ils, fut la CIA.
Cette dernière n’appréciant pas trop d’être contrée, « on » mobilisa, au Pakistan voisin, des Taliban (pluriel de « talib » en Arabe, étudiant d’une école coranique), viscéralement hostiles à l’URSS et au communisme « sans Dieu ».
« On » les installa en Afghanistan où ils menaient la vie dure aux soviétiques jusqu’à leur départ (et, in fine, l’effondrement de l’URSS ; victoire de la CIA par K.O. donc).
L’enracinement des Taliban en Afghanistan est donc largement la conséquence des manœuvres occidentales, notamment américaines.
Rappelant (autre sujet mais pourtant le même) que l’avènement de Daech en Irak est la conséquence de l’occupation idiote de ce pays (2003) par les USA de l’abruti GW Bush, marionnette inconsciente de ses « conseillers ».
(j’abrège ; merci Chirac pour ne pas être tombé dans le piège).
Et que les défaites cuisantes franco-américaines en Indochine avaient pour cause la présence des deux pays occidentaux là où ils n’avaient rien à faire.
Bref, bon débarras, l’Afghanistan. Aucun regret.
Ce qui est tres grave c est que la reconnaissane mondiale du regime taliban lui permettra de devenir pleinement acteur du droit international et l autorisera a passer des conventions bilaterales avec plusieurs etats,notamment le Pakistan,qui popurra le faire beneficier du parapluie nucleaire de la fameuse « bombe islamique ».