Louis Ferdinand Céline, ses manuscrits, j’écoute à l’instant l’émission sur France-Inter, une nausée me prend.
D’emblée me prend l’idée que le monde littéraire est pourri.
Le ton pris est celui du sensationnel (la guerre entre héritiers et détenteurs des manuscrits), de l’appât de gain (combien estimer son oeuvre découverte) et des hésitations sur le fait de savoir s’il a été collabo ou pas. Quand même.
C’est étrange que les discussions autour d’un homme et de son oeuvre prennent le ton et la couleur, entre le café et le croissant, de ce qu’a été la vie de l’homme et son oeuvre, chez Céline peau à peau.
Céline a écrit “Lâche définitivement, je suis lâche“.
Lâches sont les intervenants. Discussion de salon ahurissante, surréaliste. Des intervenants qui quelques jours auparavant s’insurgeaient contre la pancarte antisémite de la manifestation anti pass.
Ils restent trop près de Louis-Ferdinand Céline, et s’engluent dans la confusion et le risque de se retrouver sur le terrain stérile de le soutenir ou non.
Si je garde de Céline qu’il pourrait représenter simplement l’idée de la nécessité d’écrire, si je reconnais sa nécessité d’écrire, ce droit-là, je me reconnais la nécessité de ne pas le lire. Je n’ai rien à apprendre des pourris. Je ne me reconnais pas dans ce monde où la littérature est une excuse pour le goût de l’immonde.
Adeptes de la liberté de l’expression, passez votre chemin.
© Elham Bussière
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