Steeve Suissa: Amir sera « Le Nageur d’Auschwitz »

J’ai rêvé depuis longtemps de vous raconter l’histoire du Nageur d’Auschwitz…
1ères répétitions et premiers pas d’acteur pour Amir dans le rôle d’Alfred Nakache,
Émotions.

C’est Steeve Suissa qui annonce ainsi son prochain spectacle: amir dans le rôle-titre, celui d’Alfred Nakache, le Nageur d’Auschwitz.

Alfred Nakache, né en 1915 à Constantine et mort en 1983 à Cerbère dans les Pyrénées-Orientales, est un nageur et joueur de water-polo français. Surnommé « Artem » (le poisson), il est aussi connu sous le surnom de « nageur d’Auschwitz », où il a été déporté durant la Seconde Guerre mondiale.

Cadet des onze enfants d’une famille juive de Constantine, Alfred sera licencié à la Jeunesse Nautique constantinoise. En 1933, il participe à ses premiers championnats de France, et déménage à Paris à la fin de l’été.

Aux championnats de France 1934, il est sélectionné en équipe de France pour une rencontre junior contre les Pays-Bas. Il ne peut participer aux championnats d’Europe suivant parce qu’il n’est pas éligible en tant que Français né hors du « sol français » et pas encore licencié dans un club en France. Néanmoins, il participe à l’équipe du tour de France nautique.

Il est licencié au Racing Club de France de 1934 à 1936 et inscrit en 1934 au lycée Janson-de-Sailly.

Il participe aux rencontres préparatoires des Jeux olympiques d’été de 1936.

Il est licencié au CN Paris de 1937 à 1938 et quittera son premier club parisien à cause d’injures racistes et antisémites. Il réussira en 1939 l’examen pour devenir professeur d’éducation physique et intègrera l’École normale d’éducation physique, futur Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, comme son épouse Paule, également juive, avec qui il s’est marié en 1937.

Alfred Nakache, en tant que juif d’Algérie, sera déchu de sa nationalité française. Professeurs et juifs, lui et son épouse s’installent avec leur fille en zone libre. Il se rapproche des réseaux de résistants juifs comme l’Armée juive, en aidant notamment à la préparation physique des recrues.

D’abord en vue pendant l’Occupation pour ses records où il devient rapidement l’un des nageurs les plus titrés du pays, il est progressivement dénoncé par la presse collaborationniste par antisémitisme. Il est finalement interdit de bassin lors des championnats de France de Toulouse en 1942.

Arrêté suite à une dénonciation par la Gestapo le 20 novembre 1943, Alfred Nakache sera retenu captif à la Prison Saint-Michel de Toulouse puis au camp de Drancy, depuis lequel il est déporté avec sa femme Paule et leur fille de deux ans, jusqu’à Auschwitz, par le convoi n° 66 du 20 janvier 1944.

Un officier affecte Alfred Nakache à l’infirmerie. Là, il détourne alors des aliments pour les malades et rencontre Noah Klieger, rescapé lui aussi et qui deviendra un célèbre journaliste sportif en Israël.

Aidé par une constitution physique exceptionnelle, Alfred résiste aux mauvais traitements, y compris à l’humiliation imposée par les gardiens qui l’obligent à aller chercher avec les dents un poignard qu’ils ont jeté au fond d’un bassin de rétention d’eau prévu pour les incendies.

En janvier 1945, le camp est évacué dans le cadre des marches de la mort. Alfred Nakache participe à l’une d’elles, au cours de laquelle les survivants des camps d’extermination sont menés dans des camps d’internement. Il se retrouve à Buchenwald, que l’armée américaine libère en avril 1945.

À son retour de déportation, il témoigne : « Je sors de la tombe. Il faut avoir vécu la vie de ces camps pour s’imaginer ce que c’était. Quand on fera le compte des rescapés et des manquants, on aura du mal à en croire les chiffres. De 85 kilos, je suis tombé à 61, et je ne dois la vie qu’à ma volonté d’en sortir, de ne pas manger d’immondices ou de cadavres malgré la faim. Je pèse actuellement 70 kilos ».

Ce n’est qu’en 1946 qu’il aura la confirmation de la mort de son épouse et de sa fille.

Après une fin de carrière à La Réunion, il mourra en 1983 : sur sa tombe sont gravés les noms de son épouse et de sa fille disparues.

De nombreux bassins français portent son nom.

L’État d’Israël lui décerne à titre posthume en 1993 le Trophée du Grand exemple, au Musée du sport juif international.

Le meeting international Alfred-Nakache (ou Vittel Cup) a été créé en l’honneur du nageur d’Auschwitz, sportif au palmarès impressionnant.

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