Un mot me fascine, SIMPLE. La simplicité toujours me surprend. Yves Bonnefoy dit de la poésie qu’elle est la seconde simplicité. Yves Bonnefoy est celui qui a écrit “Qu’on redise pour lui les mots de guérison. Que faut-il à ce cœur qui n’était que silence. Sinon des mots qui soient le signe et l’oraison.”
La poésie est guérison. Simples est l’autre mot donné aux carrés de jardins dans lesquels les moines du moyen-âge cultivaient les plantes à valeur médicinale. Les simples soignent et guérissent.
Les choses les plus simples, chantaient Joan Baez et Maxime Le Forestier. En arabe littéral la simplicité se dit Bassata mais en dialectal tunisien elle se dit sahal (H inspiré) , un mot voisin de Saha (h expiré) qui signifie santé.
Entre expiration et inspiration, le souffle reprend. On doit au moines du moyen-âge les plus beaux manuscrits sur les plantes médicinales. Mais on oublie qu’en cela ils ont été insufflés, inspirés, transfusés par le travail des arabes à qui l’on doit les plus anciens manuscrits sur le sujet. Les arabes eux-mêmes inspirés par les études grecques.
Le monde est simple. Propos inspirés, oxygénés par la publication d’une amie, chère Sara, qui a publié des photos de son carré d’herbes et de senteurs, avec ce commentaire : “Petit inventaire, non exhaustif : mélisse,menthe poivrée, absinthe artemisia à feuillage argenté, basilic pourpre, sauge veloutée, angélique archangélique, aneth, hysope blanche, origan, mauve, romarin des troubadours, thym citron, marjolaine à fleurs mauves, verveine citronnelle, verveine de Buenos Aires, lavande papillon, géranium odorant, capucines, jasmin sambac…“.
Je n’ai rien de tout cela, Dans mes potées, seuls le basilic, le thym, et la menthe embaument la cuisine. Qu’ils vous soignent. Simplement votre.
© Elham Buissière
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