Les enseignants de l’UNRWA mis en cause par le groupe de veille « UN Watch »

Évoquant une tolérance à l’égard de la violence et un encouragement de l’antisémitisme en ligne, l’ONG demande aux pays de ne plus financer l’agence pour les réfugiés palestiniens.

Des dizaines d’enseignants et autres employés de l’agence des Nations unies chargée de prendre en charge les réfugiés palestiniens ont publié des posts incitant à la violence ou propagé des théories antisémites du complot sur les réseaux sociaux, partageant également des photos faisant l’éloge d’Adolf Hitler, a noté un rapport effectué par un groupe de veille qui a été rendu public lundi matin.

Ce rapport établi par l’ONG UN Watch a identifié 22 enseignants de l’UNRWA en Cisjordanie, à Gaza, au Liban, et Syrie et en Jordanie ayant publié des contenus incendiaires anti-juifs ou anti-israéliens sur leur page Facebook. Le rapport enregistre plus d’une centaine d’incidents de ce type depuis 2015.

L’organisation recommande avec force aux donateurs de l’UNRWA, notamment aux États-Unis et à l’Union européenne, de cesser de financer l’agence au vu de ces conclusions, affirmant que cette dernière qui est placée sous l’autorité de l’ONU n’a pas sanctionné ses employés les plus problématiques depuis les premiers signalements, il y a six ans.

Le document présente des dizaines d’exemples et de captures d’écran, tous issus de profils publics appartenant à des personnes qui, sur Facebook, s’identifient clairement comme étant des employés de l’UNRWA.

Parmi eux, Nahed Sharawi, originaire de Gaza, qui a partagé une vidéo de Hitler, soulignant des citations du leader nazi qui permettent, selon l’auteur du post, « d’enrichir et d’éclairer les pensées et l’esprit ».

Mohammed M. Alhourani, à la tête d’un dispensaire de l’UNRWA en Jordanie, a promu pour sa part la théorie complotiste selon laquelle le coronavirus a été créé par des Juifs riches.

Il a également partagé l’image de soldats israéliens arrêtant des Palestiniens avec la légende : « Le jour viendra où ils urineront sur la tête [des Juifs] pour les purifier de leur saleté », ajoutant que « [les Juifs] reviendront esclaves, comme ils l’étaient autrefois ».

D’autres professeurs de l’UNRWA ont pour leur part fait l’éloge du massacre de 1929 à Hébron et de celui de 1972 à Munich – qui a entraîné la mort d’athlètes israéliens venus prendre part aux Jeux olympiques – et ont félicité d’autres terroristes.

D’autres ont pu publier des photos d’eux-mêmes avec des armes ou des images d’enfants palestiniens brandissant des fusils, en plus d’incitations à la violence.

Husni Masri, professeur de l’UNRWA en Cisjordanie, a lui partagé une théorie complotiste antisémite affirmant qu’Israël avait créé la COVID-19 pour gêner le culte musulman. Fahed Momo, assistant administratif au sein de l’agence, a cité Hitler.

De nombreux éducateurs auraient aussi nié le droit à l’existence d’Israël.

« Dans le monde entier, des enseignants qui incitent à la haine et à la violence sont régulièrement virés définitivement des classes, et pourtant, l’UNRWA – qui affirme malgré tout n’avoir aucune tolérance pour les incitations à la violence – emploie, en toute connaissance de cause et de manière systématique, des personnalités qui font ouvertement la promotion du terrorisme et de la haine anti-juive », a déclaré le directeur d’UN Watch, Hillel Neuer, dans un communiqué.

Hillel Neuer

« Nous appelons les gouvernements qui financent l’UNRWA à agir de manière à mettre un terme à ce cercle vicieux de générations auxquelles on transmet la haine et l’agression violente contre les Juifs. Nous demandons à l’UNRWA de s’attaquer au problème en son cœur en condamnant publiquement les employés de l’UNRWA qui incitent au terrorisme et à l’antisémitisme, en les démettant de leurs fonctions, et nous appelons l’agence à lancer une enquête indépendante et impartiale sur tous ses personnels », a-t-il poursuivi.

Un porte-parole de l’UNRWA a refusé de commenter les accusations spécifiques présentées dans le rapport, affirmant simplement que l’agence continuerait à prendre au sérieux les allégations faisant état de haine et d’incitations à la violence.

« L’UNRWA affiche une tolérance zéro pour les incitations et pour la haine et elle prend très au sérieux les accusations qui seraient susceptibles de mettre en cause ses employés sur des questions de neutralité et/ou de préjugés.

Tous les membres du personnel de l’UNRWA sont formés de manière à maintenir les principes de neutralité et de non-discrimination et ils sont tenus pour responsables et sanctionnés en cas de violation de ces engagements », a déclaré le porte-parole de l’agence, Sami Mshasha.

Washington avait largement mis un terme aux fonds versés à l’Autorité palestinienne et à l’UNRWA, qui dirige tout un réseau de programmes d’éducation et de médecine en direction des réfugiés de tout le Moyen-Orient, sous l’administration de l’ex-président américain Donald Trump.

Mais l’administration Biden a repris ces financements, ajoutant une somme de 150 millions de dollars en aides économiques.

Israël réclame depuis longtemps la fermeture de l’UNRWA, affirmant qu’elle aide à perpétuer le conflit qui l’oppose aux Palestiniens dans la mesure où l’agence confère le statut de réfugié à tous les descendants des Palestiniens initialement déplacés au moment de la guerre pour l’Indépendance israélienne.

Les partisans d’Israël fustigent également l’agence pour ses manuels scolaires qui, selon eux, font la promotion de la violence. Des groupes de veille israéliens affirment depuis longtemps que le programme scolaire de l’UNRWA encourage la violence et nie le droit à l’existence de l’État juif.

Le secrétaire d’État de Trump, Mike Pompeo, et l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, avaient défendu la cessation du financement de l’URNWA, affirmant que l’agence était responsable de la perpétuation de la pauvreté chez les Palestiniens. Ils avaient ajouté ne pas être sûrs que les millions de dollars distribués servaient réellement aux réfugiés.

L’UNRWA, dont les 28 000 employés sont majoritairement des descendants de réfugiés, offre des services d’éducation et de soins de santé à approximativement 5,7 millions de Palestiniens dans des camps de Jordanie, de Syrie, du Liban, de Cisjordanie et de Gaza.

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1 Comment

  1. Ne faudrait-il pas mieux fermer l’UNRWA qui est plus le problème que la solution ?
    Depuis 70 ans il y a eu des millions de réfugiés dans le monde suite aux guerres et ils n’ont jamais bénéficié d’un tel traitement de faveur

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