La Kabylie compte ses morts. Solidarité de la population intérieure et de la diaspora
Les nouvelles sont alarmantes. Chaque jour apporte son lot de nouvelles victimes. Un deuil est à peine estompé qu’on annonce de nouveaux décès. La mort frappe, étend ses tentacules monstrueux à travers les maisons, les villages, les hameaux écartés. Aucun endroit n’est plus sûr face à la faucheuse qui cherche à se repaitre inlassablement de vies humaines.
Les hôpitaux sont saturés, les malades suffocants attendent dans les couloirs transformés en vastes mouroirs pour ces malheureux dont les poumons sont atteints dans l’intimité des alvéoles et qui ne peuvent alors plus absorber l’oxygène de l’air à sa concentration naturelle. Il leur faut de l’oxygène concentré. Mais il y a pénurie de concentrateurs et de bouteilles d’oxygène. Il n’ y a pas suffisamment d’usines de production d’oxygène médical dans toute l’Algérie.
La population kabyle s’organise. Des industriels et des bienfaiteurs offrent leur argent pour acheter des concentrateurs, et installer des usines de production d’oxygène. Des collectes sont organisées, les populations offrent leur argent. Les comités de villages organisent, mettent au point les mesures barrières, demandent la vigilance, proposent d’amener les denrées alimentaires aux habitants pour leur éviter les déplacements en cette période périlleuse.
La diaspora, très inquiète, n’est pas en reste de ce louable effort. En France ou au Canada, des collectes sont organisées, via le net ou des associations représentatives des villages, de communes ou de régions. Cet argent sera acheminé vers les hôpitaux pour les aider à se doter en équipement.
Au niveau national, la situation est aussi alarmante. Via les médias sociaux et la presse, on prend la mesure de la gravité de la situation. Au cimetière El Alia près d’Alger, les morts se suivent, fauchés par ce virus qui semble échapper à tout contrôle. Des médecins appellent à l’état d’urgence sanitaire. Vaccinations, mesures barrières, fermetures de tous les endroits de regroupement doivent être impérativement appliquées. Et parer d’urgence au manque d’oxygène médical.
Pensée aux disparus de mon village et de toutes les autres victimes de ce virus et à leurs familles. Pensée aux bénévoles qui aident, organisent, remontent le moral. Pensée aux travailleurs de la santé, vrais héros de cette tragédie dont on ne voit pas encore la fin…
© Mustapha Amarouche
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