Rudy Rochman, activiste militant pour le droit d’Israël à se défendre, et particulièrement présent sur les réseaux sociaux, Andrew Noam Leibman, cinéaste, et Edouard David Benaym, journaliste franco-israélien, avaient été arrêtés dans une région séparatiste du sud-est du Nigeria alors qu’ils tournaient un documentaire : les autorités nigérianes du Département des services de l’État, après les avoir interrogés dès le 9 juillet, les avaient incarcérés pour contact avec des séparatistes biafrais.
Pour rappel, les 3 hommes étaient au Nigeria depuis le 6 juillet pour filmer We Were Never Lost , documentaire sur les communautés juives dans des pays africains tels le Kenya, Madagascar, l’Ouganda et le Nigeria.
Leur faute ? Nos cinéastes avaient apporté des cadeaux pour les communautés qui les accueillaient, en l’occurrence la synagogue du village Igbo d’Ogidi, les Igbo se considérant comme une tribu perdue d’Israël. Le leader Igbo Eze Chukwuemeka Eri les avait reçus et les israéliens lui avaient offert un tableau Shiviti fabriqué à Jérusalem.
Mieux : l’équipe de tournage étant venue avec d’autres offrandes symboliques de la culture juive, ne voyez-vous pas que l’un des cadeaux était un rouleau de la Torah, œuvre de Solomon Souza, artiste britannico-israélien, ledit rouleau ayant été offert à une autre communauté Igbo.
C’est là que la police secrète du Nigeria, alertée par les images des cinéastes offrant une Torah et détournées par des membres de groupes politiques non étatiques, les aurait cueillis pendant l’office du vendredi soir pour les placer en garde à vue à Abuja : un prétendu lien avec une connotation politique autre avait été dès lors établi, faisant de nos 3 cinéastes des soutiens de groupes séparatistes biafrais.
Voilà comment le projet d’une série documentaire conçue pour informer les téléspectateurs sur l’existence de communautés juives méconnues d’Afrique, de Chine, d’Inde ou d’Afghanistan a été détourné.
Pour rappel, une déclaration unilatérale d’indépendance par le peuple Igbo en 1967 avait déclenché une guerre civile brutale longue de 30 mois et qui avait fait plus d’un million de morts.
Pour rappel encore, conscients de la sensibilité politique entourant le tournage de la communauté Igbo, les 3 réalisateurs avaient posté sur la page Facebook We Were Never Lost un message en guise d’avertissement : Nous ne prenons pas position sur les mouvements politiques car nous ne sommes pas ici en tant que politiciens ni dans le cadre d’une quelconque délégation gouvernementale.
Les voilà, grâce aux efforts conjugués de l’Ambassade de France et d’Israël au Nigéria, libérés depuis mardi soir après avoir été remis par les services secrets nigériens aux services secrets Américains, transportés au Centre Habad pour la nuit de mardi à mercredi et arrivés ce matin Jeudi à l’aéroport de Tel-Aviv via la Turquie. Ils affirment avoir été nourris avec les repas casher que leur livra le centre Habad local.
Sarah Cattan
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