La Corniche, c’est le nom d’une petite colline surplombant la mer après Sidi Bou Said et avant La Marsa, banlieue de Tunis.
C’était le nom d’un restaurant juif tunisien dans une rue du faubourg Montmartre. Mon ami Victor Raccah l’avait créé et sans doute baptisé ainsi. Un décor simple avec une dominante de bleu et de blanc.
Ensuite ses clients s’étaient éloignés du faubourg et c’est le XVIIéme arrondissement de Paris qui était devenu leur quartier de prédilection.
Boulevard de Courcelles, à l’angle de la rue de la Neva, « La Corniche » s’installa dans un beau local avec une grande terrasse. Plus de 40 ans après, « La Corniche » arrête son activité et vont lui succéder une brasserie ou alors une succursale d’une trattoria bien connue à Neuilly.
Pendant ce presque demi siècle, c’est notre ami Alain, sa sœur et son beau frère qui ont eu la charge de ce restaurant. Leur accueil était toujours chaleureux, seuls les gens qui aiment les gens font d’excellents commerçants ! Déjeuner, dîner chez eux était une fête : très bon, pas cher avec des produits de saison et de qualité.
Sur les murs, épinglées des photos des équipes de sport judéo-tunisiennes des années 50 et tous les convives y ont jeté un coup d’œil à chaque visite. « La Corniche » resto des Tunes de Paris était un lieu de rendez vous amical et un vrai lieu de mémoire.
Notre génération s’en va. Nos descendants, après avoir été attirés par les professions médicales, sont maintenant plutôt tournés vers la finance ou la tech ! La restauration à l’ancienne avec ses marges dévorées par les charges salariales ne les attire plus.
Reste la nostalgie d’une époque, celle de l’essentiel de notre vie : Paris, la bataille pour gagner sa vie puis pour conquérir l’aisance, les rencontres chaleureuses avec nos anciens voisins de quartiers ou de bancs d’école.
Notre jeunesse qui a filé et puis le sourire d’Alain heureux de nous revoir.
Salut Alain ! Tu mérites une douce retraite et nous emporterons ton souvenir très longtemps.
André Simon Mamou