Amsterdam, juillet 1656, soit il y a exactement 365 ans, l’excommunication est prononcée à l’encontre de Baruch Spinoza. Si une révocation de ce « ‘herem » a souvent été évoquée, cet anniversaire est aussi l’occasion de revenir sur la pensée du philosophe, son rapport au monde juif et la nature de la rupture qu’il incarne vis-à-vis de la conception de Dieu.
Un dossier à découvrir sur Akadem
L’anniversaire de l’excommunication de Baruch Spinoza est l’occasion de revenir sur la pensée du philosophe hollandais. Opérant une réforme de l’entendement, Spinoza rompt également avec la transcendance divine : Dieu (ou la Nature) est immanent, de sorte qu’il ne juge plus les hommes. Plus encore, dans le Traité Théologico-politique, il relègue la religion à l’imaginaire, en destitue les prétentions dogmatique et philosophique, afin de fonder une autorité politique autonome qui permettrait la liberté d’expression. Dans quelle mesure Spinoza utilise et rompt à la fois avec les textes juifs? L’excommunication était-elle nécessaire? Mais aussi comment les penseurs juifs ont-ils eux-mêmes renouvelé la pensée spinoziste?
Généalogie du ‘herem
Spinoza excommunié
Stefan Goltzberg – Ruben Honigmann
Akadem, Paris, juillet 2021
https://akadem.org/magazine/magazine-culturel-2020-2021/spinoza-excommunie/45681.php
L’éthique, matière à réflechir
Spinoza n’a pas dit son dernier mot
Henri Atlan – Claude Birman – Daniel Sibony – Michel Wolkowicz – Robert Zittoun …
Schibboleth-Actualite de Freud, Paris,
https://akadem.org/magazine/2018-2019/spinoza-n-a-pas-dit-son-dernier-mot-28-11-2018-105142_4783.php
Sans images ni paroles
Spinoza, un talmudiste pas très orthodoxe
Jonathan Aleksandrowicz – Gilles Hanus
Akadem, Paris, octobre 2018
De Spinoza au sionisme: les chemins de la modernité juive – Cours N°2/5
La prophétie de Spinoza
David Banon
Université Populaire du Judaïsme, Tel-Aviv, février 2019
L’invention de la liberté
Le clan Spinoza, Amsterdam 1677
Maxime Rovere
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, paris, octobre 2017
Penseurs juifs de l’universel – Cours N°2/8
L’Ethique de Spinoza, une pensée émancipatrice
Centre communautaire de Paris, Paris, décembre 2005
De Spinoza au sionisme: les chemins de la modernité juive – Cours N°1/5
Spinoza, du rabbin au rebelle
David Banon
Université Populaire du Judaïsme, Tel-Aviv, janvier 2019
Le ‘herem, de Jéricho à Spinoza – n° 33
Be’houkotaï: l’art juif de l’anathème
Sophie Bigot-Goldblum
Akadem, Paris- Jérusalem, mai 2019
Politique, religion, écritures (3/4)
Spinoza et la singularité du peuple juif
Stanislas Breton
, Paris, mars 2005
Le Judaïsme a-t-il une pensée politique? – Cours N°2/3
Religion et politique: Maïmonide, Spinoza et Mendelssohn
Yann Boissiere
Mouvement juif libéral de France, paris, mars 2017
Source: Akadem
En l’occurrence « Herem » se traduit plutôt par « bannissement » que « excommunication ».
Vue la formulation sévère et agressive du décret rabbinique dans le cas de Spinoza.
Etant donné les conditions à Amsterdam de l’époque ce verdict le condamnait à une solitude absolue et à la mort social, civile et professionnelle.
Ainsi que toute personne (surtout tout membre de la communauté juive) qui aurait un quelconque lien avec lui. Dont sa famille…
Spinoza s’en est sorti moyennant son métier d’opticien (polisseur manuel de verres de lunettes) ; ce qui nous a valu ces ouvrages de génie qui font de lui, encore aujourd’hui, le « philosophe des philosophes ».
Son nom restera connu pendant encore des siècles.
Mais qui connait celui du rabbin ayant formulé le « herem » ?
Effacé à jamais….Et pour cause.
Ces tentative de récupérer son souvenir en tant que « philosophe juif » sont donc ridicules. Sachant surtout que le « herem » est toujours en vigueur, n’ayant jamais été levé.
Ce qui donne un aperçu du niveau déplorable de la communauté rabbinique qui pendant ces siècles n’a rien oublié et rien appris.