Michel Rosenzweig. Une comparaison obscène, déplacée, abjecte, outrageante, stupide, insultante, dégradante, inacceptable

Bon, ça suffit, depuis de matin je ne vois que ça, ce mème qu’une personne a cru bon de balancer sur les réseaux sociaux.

Qu’est-ce qu’un « mème »?  Les mèmes internet se présentent sous la forme d’une image décalée accompagnée d’un texte humoristique ou sarcastique écrit en lettres majuscules et en gras.

Celui que j’épingle aujourd’hui représente l’entrée du camp d’extermination d’Auschwitz. Sa devise a été remplacée par « Le pass sanitaire rend libre« .

Je suis fatigué de tenter d’expliquer aux personnes qui adhèrent à ce genre de comparaison que celle-ci n’a strictement aucune légitimité et qu’elle est offensante.

Ce  détournement d’un fait historique unique et singulier dans l’histoire contemporaine est totalement inacceptable.

Alors je le répète encore et encore, les personnes non vaccinées ne sont pas les nouveaux Juifs d’aujourd’hui prêts à être entassés dans des wagons à bestiaux avant d’être exterminés dans des camps de la mort.

Si je dénonce ici régulièrement l’apartheid sanitaire que j’ai d’ailleurs annoncé il y a six mois, je ne peux en revanche souscrire à cette comparaison et accepter cette dérive intellectuelle qui est un vrai naufrage de la pensée.

Tout ne se vaut pas

Tout ne se vaut pas.

Cette comparaison est obscène, déplacée, abjecte, outrageante, stupide, insultante, dégradante, inacceptable.

L’idéologie victimaire qui la sous-tend  participe d’une récupération historique qui banalise la solution finale en mettant sur le même pied deux situations qui n’ont strictement aucun rapport.

Il n’y a pas d’égalisateur victimaire, c’est un fantasme politique et idéologique utilisé par ceux qui le revendiquent afin de justifier leur combat contre la figure du grand oppresseur universel qu’ils pensent avoir identifié.

Il leur faut dès lors une référence, un paradigme qu’ils sont convaincus d’avoir trouvé dans cette représentation émotionnelle et symbolique.

Or, la discrimination, la ségrégation, la stigmatisation, la désignation, l’enfermement ne conduisent pas nécessairement à l’extermination industrielle.

La période que nous vivons est truffée de références à la période 39/45, certes.

Certains aspects esthétiques, langagiers, symboliques, renvoient au régime national-socialiste.

Certes encore.

Mais la comparaison s’arrête à ces ressemblances et à ces analogies qui sont d’ailleurs intéressantes à analyser.

Conclusion : ce petit texte n’est pas destiné à produire un débat, tout simplement parce qu’il n’y a plus rien à débattre sur ce thème en ce qui me concerne.

Ce que nous vivons est déjà assez pénible et grave, inutile d’en remettre une couche qui n’apporte strictement rien aux échanges.

Par conséquent, les personnes qui souhaitent continuer sur cette voie peuvent le faire, mais de grâce pas chez MOI.

Elles trouveront quantité d’ « amis » sur les réseaux sociaux qui s’abreuvent à cette source.

Les non-vaccinés ne sont ni les Juifs d’hier ni les Juifs d’aujourd’hui.

Ils ne sont que des personnes ayant fait un choix individuel dont ils assument les conséquences.

Mais ces dernières ne relèvent en aucun cas de l’horreur ineffable, indicible que Jankélévitch nommait L’imprescriptible.

© Michel Rosenzweig

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1 Comment

  1. Comparaison toute légitime! Du grand art!
    Tout comme la grande presse américaine, déjà juive à l’époque annonçait dès le début du vingtième les soi-disant 6 millions de morts juifs, l’artiste qui a produit ce montage photographique est un visionnaire pur et dur! C’est dans l’audace que l’on reconnaît les véritables artistes! et d’ailleurs, rien ne nous dit qu’il n’est pas juif!

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