Quand je publiais « Apartheid sanitaire sous l'(in)signe du Covide« , le 1er janvier de cette année (https://www.tribunejuive.info/…/michel-rosenzweig…/), j’étais dans une anticipation réaliste dont l’échéance me paraissait raisonnablement proche.
Je ne m’étais, hélas, pas trompé.
Six mois plus tard, le jeune Président de la République française Emmanuel Macron faisait lundi soir une allocution, la huitième, pour annoncer un virage à 90 degrés dans sa politique sanitaire autoritaire toute verticale comme venue de ce lieu céleste d’où le Dieu Zeus décide de lancer ses coups de foudre vengeurs et punitifs.
Mais, n’est pas Zeus qui le veut, il faut toujours se méfier des copies en leur préférant l’original. Les sociopathes toutes catégorie confondues ont définitivement pris le pouvoir.
Ainsi, cet apartheid sanitaire, impensable hier pour certains, s’instaure aujourd’hui en excluant les personnes non-vaccinées de la vie sociale dès le 1er août : accès aux cafés, aux restaurants, aux théâtres, au cinéma, aux avions, aux trains, et plus inquiétant, suppression de l’accès aux hôpitaux que peu de médias évoquent. S’agit-il de l’accès aux visites, ou plus largement, de l’accès aux consultations, examens et urgences ? Je n’ai à cet instant aucune réponse à cette question étrangement passée sous silence, sauf erreur de ma part. Mais si c’est le cas, osons croire et espérer que cette disposition illégale sera censurée par le Conseil constitutionnel. Dans le cas contraire, cette décision serait la plus grave de la série de restrictions d’accès aux non-vaccinés puisqu’elle porterait atteinte aux droits et besoins fondamentaux (la santé, l’alimentation, la sécurité.)
Pour le moment, les secteurs de l’alimentation sont épargnés. Mais pour combien de temps ? Notons qu’au minimum, l’accès aux visites sera restreint et conditionné au pass sanitaire. Quant à l’obligation vaccinale pour l’ensemble des 70 professions retenues, elle constitue le premier échelon de l’avancée et de la progression inexorable vers une obligation vaccinale générale de toute la population.
Ainsi, l’extension du domaine de la folie sanitaire hygiéniste est fulgurant au coeur de cet été si particulier où partir et circuler est devenu un véritable casse-tête et un labyrinthe duquel il est parfois difficile de trouver la sortie. Conséquence : voyager ou prendre des congés dans ces conditions est devenu une entreprise contraignante, dissuasive, voire même rédhibitoire, ce qui pourrait bien être le but recherché par les autorités, obsédées par la succession possible d’une ultime reprise de l’épidémie.
L’étau de la toile sanitaire se resserre autour des droits et accès aux services de la vie de tous les jours, aujourd’hui le pass sanitaire, mais demain ce sera le pass vaccinal, car tel est l’objectif recherché et visé, subordonner l’entièreté de nos activités à ce régime de l’identité numérique par l’intermédiaire de l’argument sanitaire sécuritaire au nom de la santé et de l’intérêt collectif.
Car l’époque actuelle est celle du retour du religieux et des sacrifices qui l’accompagnent rituellement. L’individu est ainsi sacrifié sur l’autel du collectif et avec le consentement massif de ce dernier.
« The army is wanting YOU »
Depuis maintenant un an et demi, c’est la valse des signifiants pour tenter de caractériser ce régime sanitaire : dystopie, totalitarisme, globalitarisme, autoritarisme, dictature, tyrannie. Ce qui caractérise le plus cette époque, c’est précisément l’indétermination symbolique signifiante et l’absence de termes adéquats pour décrire la réalité dans laquelle nous avons basculé de manière si brutale.
Car en réalité, nul ne sait vraiment et seul le recul historique nous le révélera. Une grande partie de la population approuvera ces mesures adémocratiques par conformisme, par conviction, par peur, par facilité. Une autre restera rebelle, en colère, révoltée, récalcitrante, résistante.
La fracture sanitaire hygiéniste viendra s’ajouter aux fractures précédentes, sociales, politiques, identitaires, religieuses, géographiques, idéologiques et c’est la France tout entière qui finira par produire des bruits inquiétants comme ceux que l’on entend en marchant sur un plancher usé depuis trop longtemps.
J’ai toujours pensé que la survenue de cette syndémie fonctionnait comme un révélateur de tous les dysfonctionnements sociétaux, mais aussi qu’elle était le catalyseur d’un processus de délabrement et de destruction qui était déjà à l’oeuvre depuis de nombreuses années. Freud disait déjà dans les années 1920 que la civilisation n’était qu’une mince couche de vernis recouvrant le monde souterrain des pulsions grouillantes et qu’en définitive, c’était elles qui nous gouvernaient inconsciemment. La couche de verni civilisationnel est à présent suffisamment craquelée pour laisser apparaître les crevasses, les fossés, les ravines, la naissance de gouffres, et les démons pulsionnels peuvent à présent se libérer et se montrer au grand jour en s’exprimant sans retenue, autorisés et encouragés par le biopouvoir: pulsions totalitaires, autoritaires, délatrices, contrôlantes, surveillantes, discriminantes, volonté de punir, de contraindre, d’enfermer, de restreindre.
À cet égard, je ne peux que constater l’étrange silence des psychanalystes et des philosophes, à quelques très rares exceptions près. La plupart et non des moindres se sont déshonorés en se rangeant dans le camp du Bien sanitaire, soit par opportunisme soit par conviction, soit encore par lâcheté. Mais je pourrais tout aussi bien faire le même constat chez les juristes et les constitutionnalistes, les écrivains, les artistes, le monde du cinéma.
Le monde d’hier restera dans nos mémoires, mais ses brigades dormantes veillent. Leur réveil risque d’être brutal.
© Michel Rosenzweig
Photo Les Photovores
Michel Rosenzweig, philosophe de formation (histoire de la philosophie, ULB) et psychanalyste, s’intéresse à la géopolitique, et notamment aux enjeux relatifs à la montée de la nouvelle judéophobie inscrite dans l’idéologie de l’islam politique radical et conquérant. Il a, par ailleurs, travaillé dans le domaine de la recherche sur les psychotropes (drogues légales et illégales, médicaments) pendant de nombreuses années, en se spécialisant dans la gestion des consommations, des comportements à risques, des dépendances et des addictions, et a publié à ce sujet: Notamment Drogues et civilisations, une alliance ancestrale, préfacé par le Prof. Bernard Roques de l’Académie des Sciences de Paris, De Boeck Université, Paris Bruxelles, 2008.
Rosenzweig écrit pour Metula News Agency, Guysen news international et Causeur.
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