Bon
Mardi
Je vais exceptionnellement parler de moi…
Cette chronique commence du reste avec un « je » qui augure d’une analyse qu’on peut considérer comme autocentrée…
Que vous me pardonnerez, j’espère, car je suis déjà bien affectée de cet outrage à mon humilité…
Bref
Le monde est entré dans ma chambre.
Oui oui vous avez bien lu…
Le monde est entré dans ma chambre…
Attention, hein !
J’ai dit LE monde… pas Du monde…
Je ne suis pas du genre à étaler publiquement les piétons, cyclistes et autres automobilistes qui ont traversé mon lit le temps d’un feu rouge ou d’un stop un peu plus long…
Non
Je veux dire par cette image que j’ai maintenant la télé dans ma chambre…
Enfin, depuis longtemps un poste trônait sur une étagère, mais maintenant il fonctionne…
Après moult discussions et interventions , un décodeur accompagne désormais ma télé et lui donne ses lettres de noblesse : je veux dire l’image et le son.
C’est fou ce truc…
Un bouton, un autre, et les frontières explosent, des milliers de gens fracturent mon intimité, des beaux, des laids, des Français, des étrangers, des hommes, des femmes, des souriants, des revêches…
J’ai même eu la visite du Président hier soir…
Il était grave et solennel…
Heureusement ma chambre était rangée, sauf une petite robe rouge nonchalamment étalée sur mon lit, mais heureusement il ne l’a pas vue…
Ou il a fait semblant, mais ça n’a pas perturbé son discours…
Mais la question que je voulais vous poser est la suivante.
Voilà.
Il m’arrive maintenant de regarder des films ou des téléfilms, mais une irrépressible envie de dormir me cogne en général au milieu du film, me fermant les paupières malgré ma résistance…
Pour résumer, je dors.
En général les cris du commissaire qui a débusqué l’assassin me réveillent en sursaut et hagarde, je comprends que j’ai raté le milieu du film, celui qui conduit du cadavre au meurtrier…
Las!
Cette perte de conscience est impitoyable et seule la musique tonitruante qui accompagne le succès du commissaire en charge de l’enquête me conduit à ouvrir péniblement les yeux…
Ma question est donc la suivante :
Etes-vous aussi victime de cette intrusion de Morphée dans votre espace de téléspectateur concentré, ou suis-je la seule à sentir le ramollissement cérébral de 21 h 30, qui m’écarte inexorablement du monde des vivants ?
Le Président, qui me connaît bien, avait choisi un horaire raisonnable pour me parler…
Mais j’étais occupée à remplacer le poulet et les frites détestés de mon jeune invité par des coquillettes et des œufs…
Un petit garçon sur la planète déteste le poulet et les frites !!!
Macron bien évidemment l’ignorait, et il a énoncé ses décisions pendant que j’égouttais les pâtes, ce qui m’a obligée à récupérer le produit de son discours plus tard dans la soirée en évitant les menées de Morphée pour me faire choir…
J’ai quand même compris que les non vaccinés allaient morfler…
Tests payants obligatoires pour intégrer la vie de la cité, quand on n’a pas de pass sanitaire permettant une vie sociale et culturelle satisfaisante…
Pas de vaccination obligatoire – sauf pour les soignants – mais une vie compliquée pour les non vaccinés …
La France ne deviendra pas le théâtre d’une nouvelle affaire Dreyfus entre pros et antis vaccins, elle pourrira juste un peu la vie de ceux qui confondent liberté et respect de la collectivité…
Un anachorète peut vivre sans vaccin…
Le citoyen d’un pays démocratique ne le peut plus…
Delta a appelé ses potes Epsilon et Lambda, ils envisagent un tourisme planétaire à la rentrée…
Une arrivée massive de mutants, comme au cinéma…
Pourquoi ne pas envisager d’installer des tentes de vaccination dans les rues, les lieux publics, les endroits passants où on pourrait se faire piquer sans les fastidieux rendez-vous qui entravent peut-être la bonne marche de la vaccination ?
Un vaccinodrome s’est ouvert dans le centre commercial de So Ouest, et la queue qui s’allongeait en dit long sur un accès facilité qui pourrait être la clé d’une remontée de l’enthousiasme vaccinal…
La vie communautaire implique droits et devoirs…
Celui de se protéger en protégeant les autres en est un…
Dans notre société boiteuse agressée par le virus, on propose une thérapeutique propre à alléger la pression hospitalière…
Alors ceux qui disent nan nan on ne connaît pas les effets de Pfizer sur nous- mêmes et notre descendance ne pourront plus aller au cinéma, au restaurant, au théâtre, au stade…
Ben merci bien, hein…
En tout cas Macron le président a présidé…
Ouffff
Que cette journée signe la joie des bals et des flonflons…
Sans se rendre compte qu’on est tous embastillés par ce virus dont il est urgent de se libérer…
Je vous embrasse
© Michèle Chabelski
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