De ma longue observation des pays que l’internationale islamique a ciblés dans cette étape de sa conquête du monde, j’ai tiré trois enseignements que rien, nulle part, n’est venu invalider.
Le premier est que les sociétés ciblées se rendent très vite à l’évidence qu’elles n’ont aucun moyen de combattre et de vaincre cet ennemi invisible, infiniment mobile et n’obéissant à aucune norme évidente, trois caractéristiques qui terrifient nos sociétés, bâties sur la visibilité, la prévisibilité et la stabilité. L’islamisme est pour elles comme un fantôme, un poltergeist qui sort d’on ne sait quel néant, frappe sans logique et disparaît dans les ténèbres. Cette menace mystérieuse liquéfie littéralement la société. A ce stade, épuisées, découragées, elles entrent dans un processus de composition puis de soumission relative qui les repose, croyant amadouer l’ennemi, lui cédant toujours plus de terrain, allant au-devant de ses demandes et se faisant éventuellement son avocat. Dans les sociétés résilientes, ce processus dure une dizaine d’années, dans les sociétés permissives comme la France, une année suffit.
Le deuxième enseignement tient au caractère absurde de ce djihad d’un autre âge. Le but de guerre (islamiser des gens, construire des mosquées, ouvrir des commerces hallal, couvrir les femmes de voiles opaques) semble absolument dérisoire au regard des moyens énormes que l’ennemi mobilise pour le réaliser. De le voir tout sacrifier pour si peu, sa vie et celle de sa famille, terrifie la société qui se sait prisonnière du néant, profondément attachée qu’elle est au superflu, au dérisoire, à l’éphémère. La société finit par admirer cet ennemi prodigieux et à se mépriser. Au bout, elle le rejoint, se fait sa complice, veut lui ressembler et mourir au cri d’Allah akbar.
La troisième est que partout les pouvoirs publics ont profité de l’état de désarroi dans laquelle l’ennemi a plongé la société pour s’affranchir des règles démocratiques et étendre leur pouvoir sur elle, devenant ainsi les alliés objectifs de l’ennemi. Se faire élire par les islamistes est devenu banal, leur renvoyer l’ascenseur en leur cédant davantage de terrain va de soi. D’ennemi à combattre, l’islamisme est devenu le partenaire idéal pour formater la société selon les critères de la mondialisation heureuse pour tous, dans laquelle l’islamisme serait naturellement soluble, ayant accompli son œuvre.
L’affaire Mila s’inscrit en plein dans ce schéma d’évolution :
Phase 1 : Mila s’exprime un jour sur l’islam et son prophète avec la verdeur de son âge, gentiment convaincue de son bon droit à l’expression, à la critique et au blasphème. Rires et applaudissements.
Phase 2 : les menaces de mort pleuvent, Mila se cache sous haute protection policière ; elle résiste mais n’en peut plus, elle flanche.
Phase 3 : Arrive le procès des « harceleurs de mort ». Ils sont tous condamnés sans l’être et rentrent dans leurs fiefs fiers d’avoir participé au djihad contre la mécréante Mila. La Justice est contente, elle a rendu la justice au nom du vivre-ensemble dans l’esprit de la bonne composition, et le gouvernement est heureux de voir la raison triompher et permettre au couple Paix et Tolérance de reprendre tranquillement sa conquête du bonheur.
Sur invitation de son recteur (mais à l’instigation de qui ?) Mila va à confesse à la grande mosquée de Paris et ressort avec un beau coran, signe qu’elle est pardonnée, livre dans lequel elle pourrait un jour proche découvrir une lumière qui la changera du tout au tout. Tout est bien qui finit bien et honni soit qui mal y pense.
On pourrait intituler ce conte moderne comme suit : « Mila à la mosquée, les harceleurs à la maison ».
(©) Boualem Sansal
10 Juillet 2021
Cher Boualem,
Avez-vous pensé à ce qu´écrivait Albert Camus sur la révolte, ce fameux « je me révolte donc nous sommes »? Le titre de l´ouvrage de Mila est « Je suis l´expression de votre liberté ». Francis Lalanne, dans ses tribunes, ou encore Fiorinia Lignier dans « Tir à vue », tous dépasse l´aspect individuel tragique de la condition en indiquant la direction d´un nous, tous disent non mais aussi oui.
Ou es-tu, Albert, dans ces moment où tes paroles seraient si actuelles, si prégnantes?
Gérard, l´ami de Nicole – qui vous aimons tous deux.Dans un monde privé de sens et de commune décence orwellienne,vous êtes l´un de ceux qui nous offrent, avec lucidié et avec humour, des raisons de croire en l´homme.
magnifiquement analysé….vous ne me ferez pas croire que vous n ‘avez pas d’ actions à proposer pour « résister » …
Il suffit d’interdire le coran pas plus
He ! On se réveille ! La dénommée Mila ne mérite aucune gloriole !
Comme bien d’autres c’est une adolescente immature et ignorante, d’une addiction maladive aux réseaux « sociaux », exhibitionniste et assoiffée d’autopromotion.
Réseaux qu’elle gratifiait copieusement de ses « opinions » ( ????….) ; à base de propagande lesbienne ; et surtout de manière imprudente à pouvoir être identifiée…
Bien assez pour susciter des contre-attaques en provenance, parfois, de pseudos à connotation musulmane.
Ce à quoi elle a réagi par un langage particulièrement ordurier (« mon doigt dans le cul du prophète »…J’en passe).
D’où une avalanche d’invectives et de menaces.
Donc scolarisée dans un autre lycée pour sa sécurité; en vain. Car, toujours aussi immature (soyons polis), elle a trouvé le moyen de renseigner les « réseaux sociaux » de sa nouvelle adresse scolaire ; d’où le refus de la Direction de continuer à l’héberger. Normal.
Et maintenant on nous présente, à nous tous, la facture de sa protection rapprochée. Mais on n’a rien demandé, nous…
On ignore si elle est vraiment en danger, mais l’affaire Paty est passé par là et les autorités « compétentes » ( ???…) ne prennent aucun risque.
Deux mots sur les « prévenus » dans ce procès.
Ils n’ont RIEN fait sauf PARLER (ou plutôt écrire).
AUCUN n’a dépassé le stade de l’invective, au pire de la menace ; et encore, à distance : par clavier interposé.
AUCUN n’a donné un signe préalable d’une velléité de passage à l’acte.
AUCUN ne s’est approché physiquement de Mila.
D’où les peines assez clémentes arrêtées par le tribunal.
Au fond, Mila vaut bien ses adversaires… C’est la même engeance : immatures, stupides, ignorants, avec rien de mieux à faire que nager dans la crasse des « réseaux sociaux ».
Vous rejoignez mon analyse quand j’écrivais : et si toute cette histoire est montée par Mila pour se donner tribune à bon compte, se montrer partout et chercher où se trouve le micro devant la caméra en attendant qu’un abruti lui offre un rôle pour une scénette
Pour avoir rendu à Mila la possibilité de se réinsérer dans le circuit social en toute sécurité, félicitons à la fois : les instances judiciaires, l’avocat Richard Malka et le Recteur de la Mosquée de Paris.
De l’article-commentaire présenté par Boualem Sansal à ce sujet, je retiens, comme venant de moi, la dernière phrase de son avant-dernier paragraphe, à savoir : Tout est bien qui finit bien et honni soit qui mal y pense.