Ce Chant des Partisans de notre ami, amoureux de la vie, Axel KAHN, m’émeut beaucoup. Il a consacré un moment de sa vie au combat contre le cancer et cette chose atroce s’est vengée…
Nous sommes tous et toutes des Combattants à vos côtés, cher Axel…
Il faut lire votre dernier ouvrage pour avoir une leçon de vie, admirer votre courage et partager votre positivité.
Vous n’êtes pas seul, vous avez accompli un bel ouvrage.
La lutte contre les fléaux, les cancers, les virus, doit continuer, plus que jamais. C’est l’affaire des scientifiques.
Mais notre affaire à nous, les Humanistes, est de faire cesser ce climat de haine, d’antisémitisme qui est allé jusqu’à tuer. Comme si l’histoire de la Shoah n’avait rien appris aux hommes.
Notre siècle doit être celui des Lumières et de la confiance en des valeurs de vie et d’ouverture.
Nous devons apprendre la tolérance, le langage de l’autre, car il est celui qui nous habite.
Le désir est le désir de l’autre, a écrit LACAN.
En ces temps, nous traversons une grande crise morale, politique, socio-économique.
Le covid est venu se rajouter.
Mais nous assistons, depuis des années, à un moindre intérêt pour la vie sociale, le besoin d’avancées sociales, et pour le domaine de la pensée de façon générale. L’homme s’est renfermé sur lui-même, pensant à la consommation maximum des biens et services pour sa propre jouissance. La société s’est individualisée et a recherché un moindre véritable épanouissement, limité à cette notion de jouissance…
Les sociologues, les psychanalystes surtout, l’ont perçu, analysé.
C’est là une réalité contraire à la notion de progrès.
Une pensée, une société, ne se développent pas avec du rétrécissement, avec la limitation, avec l’enfermement sur soi.
Le résultat, on l’a vu, a été le populisme, la montée du racisme, de l’antisémitisme, et surtout l’affaiblissement de l’intérêt des jeunes en particulier pour la vie politique…
Les sondages ont montré que les jeunes sont prêts à voter pour l’extrême droite.
Ils ne savent pas grand-chose de la Shoah, et encore moins s’ils adhérent aux idées révisionnistes, négationnistes.
Et on constate un certain ralliement à ces mêmes idées populistes chez une partie des ouvriers… Ce qui est un comble. Là, l’effritement des Partis de Gauche est dramatique.
Une dictature, un populisme s’épanouissant quand il y a un relâchement, un affaiblissement des partis d’opposition : Ce phénomène se constate de par le monde.
L’homme social est en errance, tout comme l’homme, dans sa vie privée, est en repli sur lui-même.
Alors, le climat s’est montré en pleine tourmente, et les vendeurs de bien-être sur commande, ou les politicards de deuxième zone, affabulateurs de promesses vaines ont fait flores.
Hélas, sur un terrain, glissant, l’homme doit avoir des repères solides… Un équilibre cuirassé
Et nous, les psychanalystes, nous sommes les métronomes de ce glissement.
On en est même arrivé à contester l’efficacité de la psychanalyse, seule discipline à prendre l’homme comme sujet d’étude … L’homme dans sa vérité, à savoir comme sujet de l’inconscient.
Et alors les marchands ambulants de bonheur ont joué de l’insatisfaction qui se présentait avec un visage à découvert.
Là, il faut savoir essayer d’analyser, se faire les Montaigne, les Montesquieu, les Lettrés de notre société. Tenter d’en être les observateurs lucides mais optimistes, grâce à un cœur ouvert à l’autre et une mentalité de marcheur.
Vous l’avez, cher Axel… Marcher pour contourner les obstacles.
Marcher pour s’ouvrir les yeux sur d’autres contrées et pour voir…
Pour voir ce qui se passe, partout, en avant.
Mais aussi en arrière, derrière les voiles.
Car il faut faire l’effort de regarder dessous, dans les replis, dans les peurs et les désirs de chacun…
Là, c’est une autre découverte, celle de l’homme qui est habité par le langage, mais qui ne le sait pas.
Qui est aliéné à l’autre, mais qui ne le sait pas.
Qui se laisse persuader par des convictions erronées, des Préjugés.
Mais qui en est la première victime.
Alors, oui, le Bonheur, c’est une belle idée, une Promesse même, mais l’homme est-il apte à le construire.
Tant de paramètres entrent en jeu et peuvent le détourner.
On peut toujours s’en faire l’apôtre, pour convaincre de sa nécessité.
Vous êtes de ceux qui avez professé cet optimisme.
Il en fallait des optimistes, par ces temps. Il en faut, c’est sûr.
Partout, brûle un feu, pour détruire l’homme.
Partout, brûle un feu pour assécher la terre.
Partout on entend des cris, de fureur et des larmes.
Partout, la terre a des secousses et se liquéfie.
Oui, partout, l’homme est fait pour apaiser, faire taire ces cris et faire avancer les progrès dans tous les domaines.
Et vous êtes un de ces Hommes. Il est là, l’optimisme.
Ne pas courber l’échine dans un monde en violence,
Mais résister, toujours résister,
Encore, pour vaincre ce qui nous paraît inatteignable,
Et là, l’homme fait son job
Pas le job, pauvre hère
Et devient l’être responsable
Créé pour être un petit créateur, dans la limite de l’espace qui lui a été imparti
Et là, tous les hommes sont libres, égaux, fraternels
Et ne sont plus les victimes des intérêts économiques des politiques étatiques, qui, parfois, oublient l’intérêt de tous
Et ont construit des mondes où l’homme est oublié
Il en est qui le savent… Ce sont les penseurs, les analystes… Et il faut les écouter.
© Dominique itzkovitch
Psychanalyste, Politologue, Dominique Itzkovitch a créé le THINK TANK DEVENIR, qui se veut un centre de réflexions interdisciplinaires sur les grands problèmes de société et de démocratie face à un monde en perte de valeurs démocratiques et en butte à des questions majeures de société.
Désolé, je n’ai pas réussi à aller jusqu’au bout du commentaire de D.I.
Je crois qu’Axel Kahn se serait contenté de souhaiter à ses contemporains d’être raisonnables et se conduire correctement les uns envers les autres, en toutes circonstances.