Freddy Eytan – Mahmoud Abbas est-il un partenaire pour la paix

Le vieux chef palestinien est-il capable de mettre fin au conflit avec Israël ? Tourner enfin la lourde page du passé, renforcer la confiance pour coexister et assurer un avenir radieux aux deux peuples, comme vient de le demander le Président Rivlin dans son pressant appel à l’ONU.

Pour l’heure, la réponse est malheureusement négative car comment expliquer le dernier discours haineux à Ramallah, au moment même où le chef de la diplomatie, Yair Lapid, inaugure en grande pompe, l’ouverture d’une ambassade israélienne à Abou Dhabi et un consulat à Dubaï. Comment Abbas peut-il rejeter cet événement historique ? Affirmer que les accords de normalisation entre Israël et certains pays arabes sont une “illusion” qui ne mènera à rien. Et de poursuivre : “Le monde commence à voir Israël pour ce qu’il est, un État d’occupation et d’apartheid. L’opinion publique internationale est témoin d’un changement progressif dans la reconnaissance de la narrative palestinienne.”

En réalité, Abbas pense comme le Hamas et persiste à croire que toute la Palestine, « du fleuve à la mer », avec Jérusalem comme capitale, lui appartient. Il ne changera pas, de son vivant, de narratif et ne renoncera jamais au « retour » des réfugiés palestiniens. Sa terrible peur est d’être ciblé comme traître à la cause palestinienne.

Mahmoud Abbas (kremlin.ru)

Comment donc accepter l’incohérence, l’absurdité, et l’illogisme flagrant ? Pourquoi la communauté internationale persiste à croire que les dirigeants palestiniens souhaitent vraiment la paix et la coexistence alors que leurs discours nous disent le contraire et appellent à la haine et à la lutte armée jusqu’à « la libération de toute la Palestine » ; autrement dit, jusqu’au jour où le dernier sioniste quittera son foyer national ! Leur combat n’est donc pas seulement une lutte armée pour qu’Israël se retire des Territoires et de Jérusalem-Est, mais de pouvoir éradiquer l’idéologie sioniste et mettre fin à l’Etat de la nation juive.

Les propos d’Abbas sont prononcés bien entendu et comme de coutume en arabe. Comment donc les Israéliens peuvent faire confiance à un chef palestinien belliqueux, indésirable même dans la rue palestinienne ? Un récent sondage révèle que 8 pour cent seulement de la population en Cisjordanie soutient Abbas. Pourtant, il est toujours présenté comme un leader représentatif de tous les Palestiniens, un dirigeant modéré par les Occidentaux. Modéré par rapport à qui et à quoi ? Au Hamas ? Au Hezbollah ? A Bachar el Assad de Syrie ou Ibrahim Raisi, le nouveau président iranien.

Impopulaire, désespéré, vieilli, et malade. Entêté pour poursuive sa propagande d’incitation et de délégitimation, Abbas préfère donc plonger son peuple dans la misère et la désolation, mais en s’assurant que sa propre famille et ses proches poursuivent un train de vie confortable. Peu importe pour lui la mauvaise gouvernance, la corruption et les malversations, les milliards d’euros reçus sans justificatifs par les donateurs, les pays arabes, les ONG et les instances internationales.

Abbas s’accroche péniblement au pouvoir et rate à chaque fois les grands rendez-vous de l’Histoire et les bonnes opportunités. Puisque le prétexte Nétanyahou n’existe plus, pourquoi donc refuser la médiation de l’administration Biden et son souhait de relancer le processus de paix. Comment refuser de dialoguer avec un gouvernement israélien dont siègent des ministres militants de la « Paix maintenant ».

C’est clair, Abbas, 86 ans, n’est plus capable de diriger le peuple palestinien. Son bilan est catastrophique car il n’a rien obtenu de concret durant toutes ces années au pouvoir. Ses multiples voyages à l’étranger, ses nombreuses démarches devant les chancelleries et les organismes internationaux, et notamment à l’ONU, toutes ses promesses concernant la création imminente d’un État indépendant, et ses différentes Intifada ont toutes été vouées à l’échec

Son refus systématique de reconnaître l’État Juif, de s’asseoir sans conditions préalables avec le nouveau gouvernement Bennet-Lapid, de renoncer à la médiation américaine, et de s’aligner sur les positions pragmatiques des Egyptiens, des Marocains, et des Emirs du Golfe persique, l’écarte des pays modérés sunnites et le place dans le même front du refus avec les radicaux islamistes et l’Iran.

Cette conduite irresponsable et dangereuse risque de plonger son peuple dans la ruine et l’abîme, et toute la région dans une insécurité totale et permanente.

Comment peut-il être un partenaire crédible, un leader honorable et sincère, favorable à la coexistence judéo-arabe et à une paix viable entre Palestiniens et Israéliens ?

L’occupation israélienne » n’est qu’un vieux prétexte ! La stratégie des dirigeants palestiniens n’a pas évolué depuis la création de l’OLP en 1964 et la publication de sa charte ! C’était trois ans avant la guerre des Six Jours, donc « l’occupation » n’existait pas ! La stratégie palestinienne a seulement évolué sur la forme et tactiquement pour gagner des gages et la sympathie de la communauté internationale. Sur le fond elle demeure la même : ne faire aucune concession et obtenir un Etat palestinien sur un plateau d’argent.

 

Le CAPE de Jérusalem   jcpa-lecape.org

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