Si Boushra Yahya Almutawakel, photographe yéménite, nous offre Disparition, où elle montre comment le voile condamne les femmes, étape par étape, à la noirceur et à l’invisibilité,
Si elle explique dans des interview comment le voile empêche de bien entendre ou de bien voir, limitant les sens des femmes qui le portent, Elle se définit cependant comme Pro Voile, et consacre bien des projets où elle fait du voile une revendication féministe.
Comprenez que la photographe entend combattre autant les préjugés du monde occidental que l’extrémisme islamique dans le monde arabe.
Elle-même, qui porte le hijab dans son pays “pour des raisons plus culturelles que religieuses”, se découvre quand elle voyage à l’étranger.
Parlant du voile, elle explique : “J’essaye d’exprimer la beauté, le choix, le mystère, l’utilité, le danger, la politique, la peur, la religion et l’aspect culturel”.
L’artiste décline donc le voile dans toute sa diversité, de l’objet de coquetterie à sa forme la plus coercitive, et met donc en scène les hijabs traditionnels yéménites, colorés, coquets, délicats, “artistiques à leur façon”, comme l’abaya noire, tunique intégrale importée du Golfe, dans laquelle elle transforme ses modèles en fantômes invisibles.
A regarder : sa série Hijab, où elle couvre ses modèles – une mère, sa fille et sa poupée – graduellement, du simple foulard au niqab intégral qui fait disparaître ses personnages dans le décor. Les femmes deviennent alors invisibles, interchangeables, déniées.
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