Parfois ça passe, mais souvent ça casse : ce dimanche 27 juin, tandis que la Belgique s’imposait face au Portugal à l’Euro, les responsables politiques défilaient sur les plateaux des chaînes de télévision pour commenter les résultats du second tour des élections régionales, dont le principal vainqueur aura été une nouvelle fois l’abstention. Chez La République en marche et au Rassemblement national, grands perdants de la soirée, on a sorti les rames pour expliquer cette déroute.
JORDAN BARDELLA, SUR TF1 :
« En réalité, les voix de Valérie Pécresse, ça doit être 9 ou 10 % des inscrits. » Et les voix de Jordan Bardella, ça fait combien ?
GABRIEL ATTAL SUR FRANCE 2, HEUREUX D’AVOIR FAIT BARRAGE AU RN :
« J’ai le sentiment du devoir républicain accompli. On a pris nos responsabilités dès le départ. » Tout va bien alors.
SÉBASTIEN CHENU, SUR BFMTV :
« C’est un rendez-vous qui a été manqué. Ce soir, la grande perdante, c’est d’abord la démocratie. » Et le grand perdant, c’est le Rassemblement national ?
AMÉLIE DE MONTCHALIN SUR BFMTV :
« Nous allons continuer, en 2021, à porter des transformations, à ne pas lever le crayon, à ne pas déjà jouer le match de 2022. » Ce que ne fait pas du tout Emmanuel Macron en se rendant, dès aujourd’hui, sur les terres… de Xavier Bertrand.
LA MÊME VERSION MÉTHODE COUÉ, TOUJOURS SUR BFMTV :
« Madame Pécresse disait tout à l’heure d’un air un peu vengeur qu’elle avait battu des ministres en campagne. Moi j’étais candidate en Essonne, je ne me sens pas aujourd’hui battue. » Et pourtant…
MARLÈNE SCHIAPPA, SUR TF1 :
« C’est une grande leçon d’humilité pour l’ensemble de la classe politique. » Et surtout pour LREM, non ?
JORDAN BARDELLA, CETTE FOIS SUR FRANCE 2 :
« Monsieur Roussel, on est plus en 45 là, on a le droit à la parole. C’est pas parce qu’on est pas communiste qu’on a pas le droit de s’exprimer… » Intervention d’Anne-Sophie Lapix : « On va retrouver Renaud Muselier. » Caramba, encore raté !
LEDIT RENAUD MUSELIER, AU BORD DU TERRAIN AVEC FRANCE 2 :
« Le fait d’être le plus efficace possible au service de la région a prouvé son efficacité. » Et l’important, c’est les trois points !
DE MARLÈNE SCHIAPPA, ENCORE :
« Cette élection, nous ne souhaitions pas en faire une primaire de la droite. » Ç’aurait été la défaite de trop…
MARLÈNE SCHIAPPA, DÉCIDÉMENT EN FORME :
« En ce qui concerne le président de la République, j’observe que dans les études d’opinion, il est plébiscité, parce qu’il a tenu bon, sur le sanitaire, sur l’économie, sur la relance. » Et comme l’ont montré ces élections, les études d’opinion sont toujours d’une redoutable fiabilité.
LA MÊME, GONFLÉE :
« Xavier Bertrand a été élu avec les voix de la majorité présidentielle. » Mais sans, surtout.
AURORE BERGÉ, DÉJÀ NOSTALGIQUE SUR FRANCE 2 :
« Tout le monde tire des enseignements sur le résultats des élections régionales, comme si on oubliait ce qui s’est passé en 2017, comme si on oubliait les résultats des européennes. » Le vieux monde, au secours !
STANISLAS GUERINI, SUR FRANCE 2 :
« Il faudra se poser des questions en profondeur, il y a un contexte, il y a des conditions d’élection, il y a aussi une question démocratique plus lourde qui est posée sur nos institutions, sur la défiance vis-à-vis de la politique. » Mais encore ?
QUESTION ADRESSÉ AU DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DE LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE PAR ANNE-SOPHIE LAPIX : LE BLOC DROITE-GAUCHE, ÇA N’EXISTE PAS ?
« Vous pourriez faire cette analyse s’il y avait eu des bascules dans les régions. Si des partis politiques avaient été en capacité de gagner des régions. La réalité ce soir, c’est qu’aucun parti politique n’a gagné de région. » A part le Parti socialiste et Les Républicains, bien sûr.
© Louis Nadau
Source: Marianne
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