L’école dite de “la réussite pour tous” a mis en circulation des meutes de crétins sous-doués (qui en d’autres temps auraient au moins eu vaguement conscience de leur insuffisance, congénitale ou pas, d’ailleurs) à qui on a commis l’erreur de donner une confiance en soi absolument inébranlable, une sorte de foi en tungstène sur leur valeur intellectuelle et leur irremplaçabilité.
Je ne parle même pas des diplômes et cursus en monnaie de singe mais qui donnent tout de même une grande suffisance à ceux qui croient les avoir obtenus de haute lutte. Ils ne sont évidemment concernés par aucune forme de doute et comme les zombies plus ou moins radioactifs, il est difficile désormais de les anéantir, encore que je m’y emploie tous les jours avec un certain succès.
Il y a de l’ivresse dans ce travail infini pour repousser l’armée jamais vaincue des Lémuriens. Leur destruction par le Logos, si c’est encore possible, est pourtant nécessaire. La Bêtise arrogante et inculte n’a pas été humiliée à temps.
Chacun fut jugé sensationnel et détenteur d’une singularité remarquable, a priori. Il eût fallu leur représenter qu’il n’étaient rien. La sinistre “bienveillance” prônée par les pédagogistes (et relayée par la société et les médias : “Reste qui tu es”, “tu es merveilleux, ne change rien” -atroce, cette dernière expression- “Quel bijou tu fais ! etc.) a donné une effrayante assurance à des gens qui finalement… n’eussent dû jamais en avoir.
Il aurait fallu ne pas hésiter à leur faire honte, parfois. Car il est des cas où contrairement à ce qu’affirme Nietzsche, l’humanité consiste à ne pas épargner la honte à qui devrait être honteux.
Pour les plus minables d’entre eux, la stratégie qui consistait à se faire oublier ou à longer la muraille grise était pourtant, je le crois, celle qui était pour eux porteuse de la plus grande chance de survie dans ce bas monde et en tout cas au jour du Jugement.
On ne devient (vaguement) un homme qui peut parler un peu sans être immédiatement ridicule, qu’au terme d’une ascèse et d’un travail sur soi exceptionnels. Au commencement il y a le néant, et ce néant n’appelle à aucune prosternation.
Nous combattons, nous, tous les jours, notre néant et si nous demeurons ridicules, du moins nous le savons.
© Antoine Desjardins
Quand on voit un demeuré comme Jean Michel Aphatie on se rend compte que le problème de l’école et des universités françaises remonte à loin (vu l’âge de ce triste personnage). Même si ce désastre éducatif et universitaire ne cesse de s’aggraver à la manière de ce qui se passe outre Atlantique. Bonne journée à tous
L’échec de l’école française est celui de l’esprit prétendument révolutionnaire de 1789 et de ses bonnes intentions dont est pavé le chemin de l’enfer.
La plus célèbre étant « liberté, égalité, fraternité ». Joli ; MAIS à bien y regarder c’est une contradiction dans les termes, une vue de l’esprit.
La fraternité, comme l’amour ou la haine, est un sentiment. Strictement individuelle et personnelle, indifférente à toute contrainte, règlementation ou législation elle ne peut être imposée. Du point de vue de la gouvernance collective c’est un vœu pieux.
Liberté et égalité sont contradictoires ; à vouloir les deux on n’en a aucune.
Si on accorde la liberté à mille personnes égales en tous points rien que pendant dix ans, elles s’éloigneraient de l’égalité en fonction de leurs différences d’aspirations, de caractère et d’aptitude (sans oublier la chance…).
Plus la durée serait élevée, plus l’inégalité augmenterait et de manière exponentielle.
Le système scolaire français s’étant accaparé, pour des raisons historiques, idéologiques et politiques, depuis 150 ans de la posture du gardien et fer de lance des « idées républicaines », il s’efforce à l’impossible : liberté ET égalité.
Mais à l’impossible nul n’est tenu ; ce qui explique la démission de l’école « de la République ».
En démocratie les gouvernants ont peur de l’ombre du peuple, ce troupeau « citoyen » réputé méchant, stupide et suicidaire. Ils prétendent donc imposer l’égalité ; mais vue la gravitation terrestre il est infiniment plus facile d’abaisser tout le monde que d’élever ceux qui se trouvent en bas…Cette prétention revient donc automatiquement à niveler par le bas ; à savoir couper les têtes qui dépassent.
D’où la peureuse lassitude généralisée devant toute tentative d’encourager l’excellence, automatiquement « élitiste » car l’apanage d’une minorité et donc de nature à attiser le courroux du « peuple ».
L’école dite « républicaine » s’est transformé donc en fabrique de crétins ; et ça continue.