OPINION. Depuis plusieurs décennies, les commentateurs observent une « droitisation » de l’opinion publique. Mais cette tendance électorale semble davantage montrer un changement de paradigme historique qu’un basculement politique.
L’exaspération gagne toute cette majorité de la population française qui ne se reconnaît pas dans ses dirigeants européistes soumis aux exigences de commissions qui n’ont pas reçu l’assentiment d’un peuple théoriquement souverain. Le temps semble venu pour une révolte d’ampleur contre des bureaucraties et des technocraties indifférentes au sort des plus pauvres, et qui n’ont pour projet pour ces derniers qu’une assistance qui se réduit en peau de chagrin et une surveillance généralisée.
La gauche de Jean Jaurès et de Léon Blum avait représenté cette révolte et porté haut le drapeau des luttes sociales. Mais aujourd’hui que se passe-t-il ? Pourquoi la gauche continue-t-elle de s’enfoncer dans les limbes de l’oubli, rejoignant ainsi un Parti communiste exsangue et dépassé ? Pourquoi la gauche se fait-elle avaler par l’islamo-gauchisme alors qu’en même temps, la droite, pour ne pas se faire dévorer toute crue par le rassemblement national, se fait lentement avaler et digérer par le boa LREM ? La société française se droitise ? Pour quelles raisons la réalité semblerait aujourd’hui de droite ?
L’heure n’est plus à l’utopie d’un monde réconcilié dans lequel les pauvres cessent d’être pauvres grâce au combat pour une société égalitaire d’une élite de révolutionnaires ou de démocrates sociaux. Pourquoi ? La réalité est au rapport de forces, au choc des empires et des civilisations, à des interventions militaires, à la prévalence de la sécurité sur la liberté. Comme l’écrivait Nietzsche — Nietzsche rappelé par Pierre-André Taguieff dans sa dernière interview remarquable au Figaro — en 1886 dans le paragraphe 208 de Par-delà bien et mal : « Le temps de la petite politique est terminé : le siècle prochain déjà apportera la lutte pour la domination de la terre — l’obligation d’une grande politique. »Le danger vient d’autres puissances et l’heure est aux décisions fermes, parce que la grande masse populaire ne supporte plus sa fragilité, l’amincissement progressif de sa peau sociale.
L’heure est venue aussi du dévoilement des mensonges et de l’abaissement des masques : la révolution bolivarienne, les Palestiniens et leurs dirigeants milliardaires, les Chinois communistes capitalistes, les indépendances autrefois glorieuses d’une Afrique devenue quémandeuse, en proie à la corruption. Le monde rêvé de la gauche s’écroule partout pour laisser la place à la dureté des rapports de force. En France l’intifada des banlieues dévoile une réalité sombre, celle des trafics, des délinquances et de l’islamisation, bien loin de l’image rêvée d’une chance pour la France. Les peuples demandent de la force et non de la bienveillance. L’espoir ne se mesure plus à l’utopie, mais au degré de protection et de sécurité. Et c’est la dure réalité qui l’exige.
© Charles Rojzman
Source: Front Populaire.
Le besoin de protection est précisément en adéquation avec les valeurs historiques de la gauche. La droite libérale, europhile et thatchérienne détruit’les protections : qu’elles soient sécuritaire sociale ou environnementale