Fort de la position d’arbitre qui lui a été très généreusement accordée (dans les deux sens du terme), Mansour Abbas peut sans crainte dévoiler les étapes ultérieures de sa stratégie. Le président du parti islamique Ra’am a indiqué que « ses acquis lors des négociations pour les accords de coalition, et notamment les budgets considérables qu’il a réussi à obtenir ne seront que le point de départ et non pas le point final ».
Le député a expliqué son plan par étapes, en commençant d’abord par devenir un acteur incontournable de la vie politique en se détachant de la tutelle de la gauche pour constituer une force indépendante n’agissant que dans l’intérêt de la population arabe.
Cet objectif atteint, Mansour Abbas dit vouloir maintenant passer à l’étape suivante avec de nouveaux objectifs : maintien de la force politique et de l’influence du parti et poursuite des objectifs à long terme, « qui prendront du temps ». Tout en restant flou dans la formulation, il est aisé de comprendre entre les lignes ce que Mansour Abbas a dans la tête : « Agir pour obtenir toutes les revendications de notre société, réparer le préjudice historique qui s’est prolongé depuis de nombreuses années suite à une politique discriminatoire, conformément à notre vision claire et à une stratégie à long terme ».
Le président de Ra’am ne perd pas de temps et il sera déjà reçu cette semaine par le Premier ministre Naftali Benett pour évoquer l’annulation (promise) des ordres de démolition des milliers de maisons construites illégalement par les Bédouins dans le Néguev.
Dans une interview, Mansour Abbas a dit avec fierté : « Ce gouvernement a été formé grâce à notre soutien et par notre volonté, et nous allons l’influencer à chaque instant. Nous avons prouvé aujourd’hui que la population arabe est un acteur central dans la vie politique israélienne (…) Ce gouvernement dépend de nous et de nos décisions, et s’il y a des décisions qui contredisent nos principes nationaux et notre religion, nous n’y serons plus ».
Il est « intéressant » de voir que Mansour Abbas parle des « principes nationaux » car pour justifier leur collaboration avec le parti islamique au sein d’une même coalition, les membres de droite de ce gouvernement avaient affirmé qu’il avait abandonné les aspects nationaux des revendications arabes pour ne se focaliser que sur les aspects civils…
Source : LPH
Photo Avshalom Sassoni / Flash 90
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