Marco Koskas. Métamorphose d’un sentiment

Hier j’ai assisté à la métamorphose spectaculaire d’un sentiment en moi ; un sentiment que m’inspirait la situation électorale en Israël.

J’étais très pessimiste, avant cette cérémonie d’investiture à la Knesset du gouvernement Benett. Pessimisme paradoxal d’ailleurs, parce que dans ma tête je pensais aussi que Bibi Nethanyaou devait se retirer pour que la démocratie israélienne ne sombre pas dans la répétition anxiogène d’élections sans résultat net. Mais recourir au soutien de Mansour Abbas pour arriver à former une majorité, non. Ca ne passait pas. Et je voyais tout en noir.

Fauteuils rembourrés

Et puis il y a eu cette cérémonie, avec un rituel propre aux moeurs politiques d’Israël, au cours de laquelle l’ancien gouvernement quitte les fauteuils rembourrés qui lui sont réservés au premier rang de l’hémicycle pour céder la place à son successeur.

Auparavant, ses ministres doivent monter au perchoir prêter serment. Ensuite, ils regagnent les sièges laissés vacants par leurs prédécesseurs.

C’est à ce moment-là, que mon sentiment s’est mis à changer ; là, que la métamorphose a eu lieu.

En voyant ces hommes et ces femmes accomplir ce rituel, je me disais : Eh bien quoi ? C’est le nouveau gouvernement de l’Etat d’Israël et puis c’est tout. Traître ou pas traître à ses idées, Benett en est le nouveau PM, et puis c’est tout. Ce n’est ni une cata ni l’apocalypse. Juste une passation de témoin. La vie qui continue. Sait-on jamais ?

Sait-on jamais

Ca n’a rien à voir avec l’analyse politique que j’en fais par ailleurs car, même si je pensais et j’espérais que ce gouvernement tomberait vite, c’est au cours de cette cérémonie que j’ai commencé à me dire qu’il faudrait quand même lui donner sa chance.

Sait-on jamais ? Bibi a été un dirigeant tellement extraordinaire qu’il a sans doute empêché toute une génération d’éclore.

Le nouveau PM n’a pas hérité du poste comme un fils à papa. Il l’a arraché avec les dents, sans tenir compte des tombereaux de merde que la droite lui jetait à la tête.

Et j’ai cru alors comprendre que c’est toujours le Désir, le Désir et lui seul, le Désir-Maître d’un ou plusieurs individus, qui soulève les montagnes.

Jusqu’avant cette cérémonie, je pensais que ces gens-là n’étaient bons qu’à renverser Bibi en s’alliant aux pires fripouilles. Après, j’ai admiré leur tour de force, parce que c’est sur les décombres d’une situation électorale sans issue qu’ils ont trouvé le moyen de nous faire passer à autre chose.

© Marco Koskas

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Son Balace Bounel, publié chez Ramsay, reçut en 1979 le Prix du Premier Roman. Marco Koskas, pensionnaire de la Villa Médicis de 1980 à 1982, est l’auteur de la biographie du Docteur Schweitzer ( 1992 chez Lattès ), mais également de nombreux romans. Si on lui doit l’adaptation du Roi des Schnorrers d’Israël Zangwill, créé au Festival d’Avignon en 1995, Si on a lu et aimé Mon coeur de père, publié chez Fayard en 2012, Ivresse du reproche, et son Bande de Français, retenu en 2018 pour la première sélection du très prestigieux prix Renaudot, faisant dire au chroniqueur du Point que Marco Koskas écrivait comme un « combattant du style », « un guerrier tartare » au service d’un « récit alerte, violent, désordonné, où on entend cette musique de plus en plus rare dans la littérature contemporaine étouffée: la respiration de l’auteur« , il faut aujourd’hui lire Aline Pour qu’Elle Revienne, décrit comme un « polar lyrique et déjanté » et que TJ vous présentera très bientôt.

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Sentimental Oxymore, série israélienne en 43 épisodes, est sorti le 12 avril 2021

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9 Comments

  1. Arrêtez votre comedie et votre propagande à 3 sous. Il y’a une dégradation et une baisse de la politique israéliens.Non LAPIDE ne sera jamais mon représentanttellement minable et faux. Non la trahison ne doit jamais être récompensée et Nénette est minable.Chaque jour ISRAEL se dégrade. Vite le changement. Le changement c le Retour de Netanyahou. Déjà 2 jours que ce gouvernement de clowns dure…C’est pour quand sa fin?

  2. Et les laisser pour compte, toute la périphérie d’Israël,dominé par l’élite embourgeoisé de Tel-Aviv .Cette périphérie est inconditionnelle de Bibi,appelez cela du populisme si vous voulez,comme Begin,Bibi représentait le vrai sionisme, un état juif fidèle à des valeurs ancestrales et fondamentales. Le modèle occidental et l’esprit austrohongrois,démocrate a montré ses limites. La jeunesse de Tel-Aviv veut vivre comme en Europe égoïstement, mais le premier missile tombé sur Tel Aviv a rappelé et ramené la réalité. Israël est un minuscule état, en danger permanent que vivent la majorité des israéliens séfarades au sud.Tel aviv qui s’amuse ne sait jamais inquiéter pour eux .Tous le pays est sous contrôle de cette élite (médiatique, financier, culturel, universitaire etc..)Les dindons de la face seront toujours les mêmes. Parqués aux frontières, dans des villes de sous développement, sans espoir d’évoluer sauf dans l’armée. Un million et demi sous le seuil de pauvreté, je ne crois que Liberman ou Lapid s’en soucient, mais pour les dejudaiser,pardon les assimiler à un monde moderne civilisé ou tout simplement les ignorer ou les dénier. Alors Bibi a divisé le peuple. A monter cette « populace »contre la race blanche, méprisante, de tel aviv qui se sent en danger par la démographie montante et la religiosité de ces citoyens. Le renfort des émigrés russes n’a rien changé.

  3. Koskas et moi, moi et Koskas nous avons, au sujet de la nouvelle coalition, pensé puis réagi de la même façon.
    Bravo et merci à Nétanyahou pour ce qu’il a apporté à Israël, et maintenant, Bravo à Naftali Bennett d’avoir réussi à mettre en place une nouvelle coalition dans des conditions difficiles.
    Prions et espérons que « le faiseur de Roi », Mansour Abbas, se conduira comme un gentleman, au service d’Israël, des Juifs et des Arabes.

  4. Et bien je n’interviendrai plus jamais dans votre revue je ne ferai plus jamais de commentaires vous avez censuré ma remarque qui était subtile et intelligente Je vois qu’avec vous Israel devient frileuse comme la France👎 Sergio26 se retire😜

    • Il n’appartient pas au commentateur de dire si son propos était « subtile et intelligent », mais aux lecteurs.
      Aussi bien en Israël qu’en France, il vaut mieux parlementer que de provoquer des crises.
      Est frileux celui qui perd le contrôle de soi, Sergio 26.
      Rentrez donc votre langue méprisante et revenez quand vous aurez compris le message.
      En attendant, bon vent.

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