La musique adoucit les moeurs:
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Voici l’anecdote du jour, qui permet de comprendre un peu mieux ce qu’est Israël, avec ses contradictions et son énergie si positive.
Il est environ 18h, et comme tous les boss un peu séniles, je pointe pour vite rentrer chez moi (tu parles 🙂 🙂 🙂 ). A peine sorti du bâtiment, je trouve un taxi. Le jeune conducteur , manifestement arabe, commence à négocier la course ; mais je lui explique qu’il y a plein d’embouteillages, et qu’il va se faire avoir…
Nous roulons doucement, moi silencieux avec mon « machin » avec des boutons de partout , pour consulter mes mails, mes Whatsapp,
mes SMS, mon Facebook, et j’en passe (quelques tableaux notamment). En somme, la politesse dite « du téléphone portable ».
Au bout d’un moment, j’entends quelques notes de ‘Oud à la radio,
puis un solo. Et je commence à discuter avec mon chauffeur d’une musique que je connais pas mal.
Le type est sidéré: il voit un blanc bec , barbe blanche et kippa tricotée, yeux bleus, qui lui parle des solos de Oud de son luthiste
préféré , un certain Sabah Fakhri. Le mec ne sait pas s’il n’a pas eu une insolation dans la journée (chose assez rare à Paris, soit dit en passant, pour énerver mes copains). Et soudain, mon chauffeur décide me faire kiffer.
Il reste plus de 10 minutes pour arriver chez moi. Et il se met à chanter. Super bien, avec l’envie de me faire plaisir. On se parle
de cette musique qui a baigné toute ma jeunesse, et qui, évidemment, continue à me donner tant de plaisir . Il n’en revient pas que je lui cite mes références ; et que je relaye ses bouts de phrases par la strophe suivante.
Bref, en arrivant, je crois que lui et moi, on aurait bien pris un embouteillage supplémentaire pour continuer à fredonner Abdel Wahad et Fairouz ; désolé, pas les plus modernes, pas du Raï, ni du Rap, juste de la belle musique. Mon taxi étonnant connaissait même le Maalouf ,ce qui n’est pas dans la culture de mes amis du côté de Casablanca, par exemple.
Voilà des années que je dis combien les arts, surtout la musique, sont des ponts magnifiques entre les cultures, entre les gens.
Et là, j’ai passé un moment formidable.
© José Boublil
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