Tribune Juive

Le « soufflet » au Président est une claque à nous tous. Un terrifiant affront à la dignité de chacun

Ça s’appelait jadis un soufflet et celui qui fut administré à Don Diègue au sortir du Palais par le père de Rodrigue nous a offert Le Cid.

Que nous sommes loin du débat cornélien lorsque, ébaubis, nous entendons les commentateurs évoquer d’abord un petit incident qui en réalité n’était rien moins qu’une gifle assénée au Président, entendez bien une beigne, une mandale, alors qu’il allait vers un bain de foule dont chacun sait l’Homme friand, et que, concomitamment, l’ensemble des politiques se rallie soudainement à son blanc panache, Eric Coquerel  expliquant qu’on n’est pas responsable de ce dont on est victime, Jean Castex en direct de L’Assemblée nationale déclarant avec solennité qu’à travers le chef de l’État, c’étaient les fondements de notre démocratie qui étaient visés, et le sieur Mélenchon montant au créneau pour se ranger promptement aux côtés du PR, trop heureux d’y mêler comme à l’ordinaire ses propres déboires avec le soudainement célèbre Papacito : Vous l’aurez compris C’est le Balagan.

Nous ne saurions dire laquelle, de la Dépêche ou de la Video qui suivit aussitôt, était le plus surréaliste. Etait-ce la gifle, captée et relayée en images ubuesques, qui posait le plus de questions sur la sécurité d’Emmanuel Macron, Etait-ce le climat de violence inédit, Etaient-ce encore la manière dont les media en causaient et les mots employés. Etait-ce encore l’adresse à l’agressé, ce « Monjoie, Saint-Denis, à bas la macronie« , en référence potache au film Les Visiteurs.

Notre ineffable Mélenchon, victime la veille d’un appel à la violence contre les militants de la France Insoumise mis en ligne par le youtubeur Papacito, se retrouva « solidaire du président » et put  faire entendre sa plainte sur Twitter : « Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l’acte ? » L’infâme escomptant faire oublier son obscène saillie de l’avant-veille.

Autour du chef de l’Etat, se retrouvèrent, pêle-mêle, une Marine Le Pen, un Adrien Quatennens, un Xavier Bertrand, un François Hollande ou un Jordan Bardella, Tous prompts à condamner une telle offense et pour certains à désigner un même coupable … en la personne … d’Éric Zemmour qui aurait qualifié de gag les  déboires du leader des Insoumis, Eric Coquerel se distinguant en convoquant pour sa part un slogan « de l’extrême-droite royaliste ».

Semaine sombre. Atmosphère pesante. L’agression du PR dépasse par sa force le précédent auquel fit jadis face Nicolas Sarkozy :  Si l’identité de l’agresseur n’a pas encore été dévoilée, on nous chuchote qu’il n’aurait pas d’antécédents judiciaires. C’est presque pire. Ce serait juste un mécontent parmi les très mécontents? Non C’est assurément un individu de peu. Sans Foi ni Loi: Le « soufflet » au Président, s’il est à entendre comme une claque à la classe politique française dans son ensemble, est une claque que chacun de nous a reçue aujourd’hui. Terrifiant affront à notre dignité.

Pour rappel, le Président de la République s’était rendu dans la Drôme pour rencontrer des professionnels de la restauration, à la veille de la réouverture des salles des restaurants.

Sarah Cattan

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