La Chronique de Richard Prasquier. Parti Pris contre Israël

L’hostilité à Israël a un spectre large.

A une extrémité, il y a des ignominies telles que « Fuck the Jews and rape the girls », ou ses variantes qui appellent à la destruction de l’Etat.    

A l’autre extrémité ce sont les articles, déclarations et critiques de ceux qui disent se soucier de la sécurité d’Israël, mais dont les conseils, s’ils étaient suivis, feraient de ce pays la proie de ses ennemis.

Il est contre productif et en général inexact de les qualifier d’antisionistes et encore moins d’antisémites. Pourtant, par leur nombre et leur influence, ils sont les  fantassins de la délégitimation d’Israël.

Vous les lisez, vous  les regardez ou  vous les entendez tous les jours. D’où vient leur préjugé anti-israélien?

On peut en décrire deux pôles différents; l’un serait  tiers-mondiste et universaliste,  sensible aux valeurs de justice sociale et de compassion aux plus faibles. Depuis 50 ans, orienté alors en sous-main par l’Union soviétique, il a fait des Palestiniens son étendard et n’a pas trouvé parmi les nombreux peuples  victimes d’exactions un autre plus digne de son combat. L’autre, à l’opposé, serait souverainiste et conservateur. Certains de ses représentants sont xénophobes , d’autres admirent Israël , mais  il y a aussi ceux qui, dans le sillage du Général de Gaulle, voient en Israël un sous-marin d’une américanisation  qu’ils détestent.

 Natacha Polony a publié dans Marianne un éditorial exemplaire de ce parti pris souverainiste anti-israélien. Elle y disserte sur les analogies entre le Hamas et les sionistes religieux, suggère que les Présidents Américains sont sous l’influence de leur communauté juive, que ce sont les intégrismes d’un Etat d’Israël qui se délite qui ont poussé les habitants de Gaza à une logique suicidaire et qu’il faut regretter la période où grâce à l’Union Soviétique le mouvement palestinien était maintenu dans la modération.

Elle ne connaît donc pas la charte du Hamas qui date de 1988 et promet aux Juifs leur extermination, elle ne connaît de l’Autorité Palestinienne que les discours  de ses chefs en anglais et pas  en arabe.

Si sensible aux tares de l’Education nationale en France, elle ne trouve pas une phrase pour l’enseignement de la haine dans les écoles palestiniennes.  

Elle glisse sur le fait qu’on ne peut croire à une paix ni avec le Hamas, ni avec une Autorité Palestinienne qui réclame une Palestine judenrein et qui salarie grassement les assassins d’Israéliens avec notre propre argent.

Son éditorial, surtout, commence par une phrase terrible et déshonorante sur les bombardements israéliens « qui ensevelissent sous leur maison des enfants palestiniens« , phrase en forme d’évidence qui se gravera automatiquement dans le cerveau du lecteur.

Israël tueur d’enfants

Israël tueur d’enfants. 

Ca ne vous rappelle rien? Les paroles de Merah après ses assassinats, les images truquées de la mort de l’enfant Al Durra,  la place vide de l’enfant Jésus auprès de Arafat le jour de Noël et au-delà les innombrables accusations de meurtre rituel qui ont marqué l’histoire du peuple juif…

Quand on écrit une telle phrase on sait ce qu’elle va produire chez le lecteur.

Oui, des enfants de Gaza ont été tués par des tirs d’Israéliens pendant cette guerre comme au cours des précédentes,  malgré les efforts de l’armée pour réduire au maximum des morts civiles, alors que le Hamas a parfois exposé ces enfants pour instrumentaliser leur mort. 

Comment Mme Polony, si soucieuse de souveraineté nationale, peut-elle éluder cette évidence:  aucun Etat digne de ce nom ne  laisserait des roquettes tomber sur sa population sans réagir. De Gaulle, qu’elle admire, avait fait tirer sur Bizerte en 1961, quand il a cru la base française en danger, alors qu’il savait qu’il allait bientôt abandonner cette base aux Tunisiens: bilan: 4000 morts dans la population civile de Bizerte…

Israël aurait-il l’exclusivité de ne pas avoir le droit de se défendre quand il est attaqué? 

© Richard Prasquier

Chronique Radio J du 26 Mai 2021

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3 Comments

  1. Lorsque un Etat et son peuple a commis il n y a pas si longtemps le crime abominable de déporter 72 000 civils innocents dont la quasi majorité n’ en survivra pas, ce peuple cette nation n e peut en aucun cas, en aucune circonstance, se sentir autorisé, compétent, légitime pour porter un jugement sur la défense de ce Peuple qu il n a eu de cesse de martyriser, pogromiser, brûler sur des bûchers, déporter.
    Ce pays, la France et son Peuple feraient mieux de se taire a tout jamais.

  2. A travers cet article ignoble d une journaliste comme Polony qui semblait plutot sortir du lot des courtisans par le haut , on a la tristesse de mesurer l etendue du pourrissement de l intelligentsia française , il devient urgent de faire savoir a chaque juif residant encore dans ce pays a quel point les entrailles françaises sont nourries et gavées de haine antijuive , a gauche a droite au centre en bas autant qu en haut .

  3. C est faux,la France n est pas antisemite;l affaire Dreyfus est un horrible complot qui a fait long feu en divisant presque toutes les familles,y compris les catholiques et l aristocratieEn 1940-1944,les durs de la « collab » n etaient que 5000,membres de la milice du tandem Darnand-Henriot,soit 0,1 % de la population.Presque tous furent fusilles.Quant aux rumeurs antisemites d Orleans-l affaire des magasins de fringues-on sait tres bien qu il s agissait de ragots inventes par des vieux croulants dont les enfants commercants craignaient la concurrence des juifs rapatries d Algerie.Mon pasteur disait  » c est le retour de la bete,soyons vigilants ».

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