Comment saurons-nous qui a gagné la guerre ?

Un jour, nous pourrions apprendre que l’Iran a incité le Hamas à lancer la dernière offensive contre Israël dans le but d’empêcher le leader du Ra’am, le député Mansour Abbas, de tenir son offre de fournir un soutien parlementaire au prochain gouvernement d’Israël.

Peut-être qu’un jour, nous découvrirons que l’impulsion de la nouvelle attaque du Hamas contre Israël n’était pas la décision en instance de la Cour suprême sur le respect ou non des droits de propriété des propriétaires juifs dans le quartier de Sheikh Jarrah/Shimon Hatzadik à Jérusalem. Peut-être découvrirons-nous que les efforts du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour détourner l’opinion publique palestinienne de sa décision d’annuler les élections au Conseil législatif et à la présidence palestiniens n’avaient pas grand-chose à voir avec l’offensive des missiles du Hamas contre Israël ou les pogroms arabes israéliens contre leur voisins juifs dans les villes et sur les routes à travers le pays.

La fumée monte suite à une frappe aérienne israélienne sur une cible du Hamas à Gaza le 17 mai 2021 | Crédit photo: Fatima Shabir / Getty Images

Il est possible qu’avec le temps, nous apprenions que, agissant avec la direction et la permission (l’impulsion) iraniennes, le Hamas a choisi de déclencher sa nouvelle campagne contre Israël maintenant parce que ses dirigeants et leurs patrons iraniens cherchaient désespérément à empêcher le député Mansour Abbas de s’acquitter de son offre de fournir un soutien parlementaire au prochain gouvernement d’Israël – quelle que soit sa forme.

Mansour Abbas, le chef de la faction islamiste de la Knesset Ra’am, composée de quatre hommes, est une énigme. Joue-t-il en prenant les juifs israéliens pour des imbéciles, parlant de la coopération judéo-musulmane d’un coin de la bouche, tout en restant fidèle au credo djihadiste des Frères musulmans de l’autre bord des lèvres? Ou est-il la vraie bonne affaire, l’expression intérieure arabe israélienne des Accords d’Abraham, fondée sur la volonté de forger une paix durable entre les Arabes et les Juifs?

La vérité, à ce stade, est inconnaissable.

Face à la violente attaque arabe israélienne contre les Juifs dans tout le pays, le moment n’est pas venu pour les Israéliens de fonder une coalition gouvernementale sur une énigme comme Abbas. Mais alors que pour les Israéliens, il est une source de confusion, pour le Hamas, Abbas est un cauchemar. Quelles que soient les intentions réelles d’Abbas, il va de soi que le Hamas, ses partenaires et partisans pensent qu’il agit de bonne foi et par conséquent, ils le considèrent comme la menace la plus grave que leur guerre politique de longue date contre Israël ait jamais rencontrée.

Dans un discours à Doha, au Qatar, le 15 mai, traduit par MEMRI , le chef du Hamas Ismail Haniyeh a discuté de la signification de la nouvelle guerre du Hamas. Bien qu’il n’ait pas mentionné Mansour Abbas, le texte de son discours démontrait qu’Abbas virait à l’obsession dans la tête de Haniyeh. Haniyeh a déclaré qu’effacer la notion même de paix véritable entre les Arabes et les Juifs en Israël était le principal objectif du Hamas dans cette guerre.

Selon ses mots, «Jérusalem nous unit. Aujourd’hui, les barrières géographiques à l’intérieur de la Palestine historique ont été levées. Aujourd’hui, la Palestine mène une Intifada de Rosh Hanikra à Eilat.

«Ils ont pensé que 70 ans ou plus pourraient tuer l’esprit d’appartenance de notre peuple sur la terre occupée en 1948 [Israël souverain, CBG]. Ils pensaient que notre peuple là-bas perdrait son identité et s’assimilerait à l’entité sioniste …

«Mais aujourd’hui, nos gens à l’intérieur des frontières de 1948 sont ceux qui défendent la mosquée Al-Aqsa. Ce sont eux qui mènent une intifada contre l’occupant et les colons. Aujourd’hui, frères et sœurs, certaines théories s’effondrent et d’autres sont en cours de reconstruction. La théorie de la coexistence entre deux peuples à l’intérieur des frontières de 1948, théorie qu’ils cultivent depuis 70 ans, est aujourd’hui foulée aux pieds par nos fils et notre peuple à Lod, Ramle, Baka al-Gharbiyeh, la Galilée, le Néguev, Rahat, Beersheba et Safed. Safed est à nous! «

L’axe qui soutient le Hamas commence en Iran, se poursuit à travers le Qatar et la Turquie, la Syrie et le Liban. Il se déplace ensuite vers l’ouest – vers l’Union européenne et vers les militants progressistes et les législateurs du Parti démocrate aux États-Unis.

Azmi Bishara, un ancien membre de la Knesset qui a fui au Qatar juste avant d’être arrêté pour trahison et espionnage au profit du Hezbollah lors de la guerre de 2006 au Liban, est aujourd’hui conseiller principal de l’émir du Qatar. Dans une interview avec le réseau Al Araby la semaine dernière, Bishara a discuté des liens croissants entre la gauche américaine et l’axe Hamas-Iran. L’interview a été traduite par MEMRI.

Bishara a fait valoir que le soutien apparent du président américain Joe Biden à Israël est une relique de ses 40 ans au Congrès. Bishara a affirmé que pendant le long mandat de Biden au Capitole, le Congrès était contrôlé par «le lobby sioniste», de sorte que Biden n’avait pas d’autre choix que de tenir la ligne.

Bishara s’est moqué de ce qu’il a présenté comme la dévotion servile de Biden au « lobby sioniste », en alléguant : « Biden est celui qui a dit que vous n’avez pas besoin d’être juif pour être un sioniste. C’est Biden qui a fait cette étrange déclaration ! »

Aujourd’hui, a soutenu Bishara, la situation à Washington a changé.

«À long terme», a-t-il soutenu, «nous devrions nous appuyer sur la base du Parti démocrate. Il y a plus d’Arabes et de musulmans parmi ces militants maintenant. Il y a plus d’Afro-Américains et de gauchistes là-bas…. Ces personnes constituent le groupe de pression au sein du Parti démocrate et ailleurs. Nous devons leur faire confiance à long terme. «

Les mêmes militants arabes, musulmans, noirs et de gauche auxquels Bishara faisait allusion qui siègent actuellement au Congrès sont venus cette semaine pour les soutenir, lui et ses collègues de l’axe Hamas-Iran. Les femmes du Congrès Rashida Tlaib, Alexandria Ocasio-Cortez et Ilhan Omar ont été rejoints par une douzaine d’autres législateurs alors qu’ils sortaient collectivement du placard en- affichant qu’ils sont antisémites.

Les législateurs démocrates ont adopté un langage antisémite classique lorsqu’ils ont condamné Israël comme un «État d’apartheid», rejetant son droit même d’exister. Ils ont également monté une campagne de pression sur le représentant Gregory Meeks (D-NY), président du Comité des affaires étrangères de la Chambre, exigeant qu’il suspende la vente approuvée de 735 millions de dollars de missiles guidés de précision à Israël.

Il a fallu une campagne de pression encore plus puissante sur Meeks du chef de la majorité Steny Hoyer (D-MD) pour annuler cet effort. Et bien que Hoyer ait pu éviter une attaque directe contre les ventes militaires américaines à Israël, le fait même que les antisémites progressistes du caucus démocrate aient mis la question à l’ordre du jour – là où elle demeure encore – témoigne du fait qu’aujourd’hui , ils dictent les termes du débat sur Israël au sein du Parti démocrate, et leurs termes commencent par l’hypothèse qu’Israël est le mal (absolu). La peur des démocrates à l’égard de leurs membres antisémites est si grande que cette semaine, chaque démocrate a voté contre une aide supplémentaire à Israël et chaque démocrate a voté contre la sanction du Hamas.

Le Hamas / Iran a estimé que Mansour Abbas était une menace qui valait la peine de partir en guerre pour détruire ces liens parce qu’ils le perçoivent comme l’expression israélienne des accords d’Abraham. Et dans l’esprit des dirigeants iraniens et de leurs supplétifs du Hamas, les accords d’Abraham représentent la plus grande menace militaire et politique pour les ambitions nucléaires et hégémoniques de l’Iran. Leur destruction est leur objectif stratégique.

Les accords d’Abraham fournissent un cadre formel au partenariat opérationnel qui s’est développé depuis 2006 entre Israël et les États arabes sunnites qui, comme Israël, sont menacés par l’Iran. En officialisant ces liens, les accords d’Abraham ont divisé le monde arabo-islamique en deux camps. Le premier camp comprend l’Iran et les États et groupes terroristes que l’Iran soutient, contrôle et dont il est allié. Les forces politiques hostiles à Israël en Occident soutiennent ce camp. Les membres du camp iranien et ses partisans en Occident insistent sur le fait que l’État juif est la plus grande source d’instabilité et le principal obstacle à la paix au Moyen-Orient.

Le deuxième camp est composé d’Israël et des États arabes qui comprennent que l’Iran est la plus grande menace à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient. Les membres arabes de ce camp comprennent l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Égypte, le Soudan et le Maroc. Ces États arabes pensent qu’en s’alliant avec Israël, ils pourront contenir et finalement vaincre le régime iranien.

Jusqu’à ce que les accords d’Abraham soient officialisés, seul le camp iranien avait une présence internationale. Le récit anti-israélien et pro-iranien, qui prétend qu’Israël est la plus grande menace pour la paix régionale et mondiale, avait la scène pour lui tout seul de Téhéran à la Californie. Depuis la signature des accords d’Abraham en septembre dernier, le camp iranien est sur la défensive.

Lors d’un point de presse mardi, la porte-parole du président Joe Biden, Jen Psaki, a indiqué que l’administration était tout aussi mécontente des accords d’Abraham que les Iraniens et les Palestiniens. En réponse à la question d’un journaliste sur les efforts de paix de l’administration Trump, Psaki a prétendu que les accords d’Abraham n’existaient pas.

« En plus de présenter une proposition de paix qui était morte à l’arrivée », a-t-elle dit avec dérision, « nous ne pensons pas qu’ils aient fait quoi que ce soit de constructif, vraiment, pour mettre fin au conflit de longue date au Moyen-Orient ».

Cette déclaration stupide a mis fin à l’idée que Biden optera un jour pour une alliance avec les pays membres des Accords d’Abraham sur l’axe Iran / Hamas. Tout comme l’administration refuse même de prononcer le terme «Accords d’Abraham», elle insiste pour ignorer leur signification politique pour les États de la région et leur capacité militaire à contenir l’Iran.

Malgré la pression massive exercée contre les États membres des Accords d’Abraham pour qu’ils désavouent leurs liens avec Israël depuis que le Hamas a ouvert son offensive la semaine dernière, jusqu’à présent, ils n’ont pas hésité. Les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc ont fait des déclarations modérées sur la guerre du Hamas. Le Maroc a envoyé une aide humanitaire à Gaza. Il n’y a eu aucune manifestation anti-israélienne dans les rues d’aucun des États membres des Accords d’Abraham.

Le leader soudanais, Abdel Fattah Al-Burhan, a évoqué la question dans un entretien avec France 24 en arabe en début de semaine. L’interview a été traduite par MEMRI.

Selon lui, « La normalisation [des relations entre le Soudan et Israël] n’a rien à voir avec le droit des Palestiniens de créer leur propre État. La normalisation correspond à la réconciliation avec la communauté internationale et avec Israël dans le cadre de la communauté internationale. »

Précisant que le Soudan ne se laisserait pas intimidé pour le contraindre à mettre fin à ses relations avec Israël, Al-Burhan a ajouté que la décision de maintenir les relations avec Israël est une décision souveraine du Soudan. C’est « la prérogative des institutions étatiques », a déclaré.

Puisqu’il est évident qu’Israël a clairement indiqué dès le départ qu’il n’avait aucun intérêt à conquérir Gaza, le Hamas déclarera la victoire, quels que soient les dégâts qu’il a subis des frappes aériennes israéliennes. De même, après que l’administration Biden a mis sur la table la menace de condamner Israël au Conseil de sécurité de l’ONU dans les premiers jours du conflit, il était clair qu’Israël n’oserait pas défier Biden pendant trop longtemps une fois qu’il aurait publiquement demandé un cessez-le-feu. Israël s’est donc retiré sans jamais dire clairement ce qu’il considérerait comme une victoire dans cette confrontation.

Malgré le manque délibéré de clarté, Israël pourrait bien sortir vainqueur. Deux paramètres détermineront qui a gagné ce round de guerre. Premièrement, si la Cour suprême se range du côté de la loi et respecte les droits de propriété des propriétaires fonciers juifs de Sheikh Jarrah, leur décision entraînera une défaite cinglante à l’axe iranien / Hamas et à leurs partisans américains et européens qui insistent sur le fait que les Juifs n’ont pas de droits de propriété dans le quartier parce qu’ils sont juifs.

Deuxièmement, si les accords d’Abraham survivent à la guerre et que les liens entre Israël et ses partenaires arabes s’étendent et s’approfondissent, alors le Hamas et ses partenaires seront les perdants. Quant à Mansour Abbas, le temps nous dira s’il est un ami ou un ennemi. Mais en attendant, sa survie politique est un intérêt national.

israelhayom.com

Source : Terre-des-Juifs.com

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