Bernard Zanzouri. Les vrais héros ne parlent pas trop. Mais ils sont là, où il faut, quand il faut

Mon histoire n’en est pas vraiment une. Mon gendre est officier supérieur à l’armée. Il ne devait pas sortir pour Shavouot. Logiquement. Alors, ma fille et ses trois enfants sont venus chez nous.

Et puis, soudain, ce matin, surprise, il sort. Permission de dernière minute. Toute la maison est galvanisée. Ça sourit. Ça rit. La fête va en être vraiment une. Nous allons recevoir la Thora; Kerem, Nof et Matah, eux, vont recevoir Papa.

Et il arrive, heureux, jouant avec sa progéniture, laquelle est habituée aux bonnes et aux moins bonnes surprises. Famille réunie, enfin sereine. Tu lui demandes si ça va, et lui répond toujours avec le sourire: Ça va « super «  .

Et puis, un coup de téléphone de la base. Il parle doucement. Et tout le monde comprend. Il reprend son sac, embrasse femme et enfant et repart. Sans pester. Sa jurer. Pas résigné. Concentré.

Les vrais héros ne parlent pas trop. Mais ils sont là, où il faut, quand il faut. Sans gros titres. Sans cinéma. Pour moi, le Messie arrivera un jour sur une jepp. Et pourvu qu’on ne le rappelle pas.

© Bernard Zanzouri

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