Les vaincus, qu’ils soient du bon ou du mauvais côté de l’éthique, finissent par jouir d’un certain capital de sympathie, car la défaite vous a toujours ce côté pathétique cultivé par certains esthètes.
En un mot, les victimes ont toujours raison, par-delà le bienfondé ou le malfondé de leur détresse.
Dans son genre, Lénine avait déjà compris le truc quand il disait : « Il faut donner mauvaise conscience aux bourgeois. »
Les nantis, même si leur richesse provient de leur travail, doivent se sentir coupables et contrits devant ceux qui ne jouissent pas de leur opulence, même si la loi n’a rien à leur reprocher. Parce que la loi, c’est le droit, et quand le droit est épaulé par la force, ils forment un couple adultérin dont la vocation est de nuire aux damnés de la terre.
Remarquez que lorsqu’entre le 13 et le 15 février 1945 les Alliés ont déversé 7000 tonnes de bombes incendiaires sur la ville de Dresde, et déchaîné une tornade de feu qui propulsait les habitants dans les brasiers et qui aspirait l’oxygène à des kilomètres à la ronde, aucun humaniste n’a moufté, même si ce bombardement n’avait aucun intérêt stratégique. Il s’agissait uniquement de ruiner le moral des Allemands.
Remarquez aussi que tout le monde y a trouvé son compte : – Les Alliés car c’était une belle opération de terreur. – Le nabot à moustache et son Goebbels chéri, qui se sont frottés les mains car ce malheur souderait les Allemands autour d’eux. – Et par la suite, les communistes de RDA qui s’en servirent de propagande pour montrer que les Alliés voulaient raser tout ce qui était appelé à tomber aux mains des soviétiques.
Par la suite, la chute apocalyptique de Berlin devint le carburant du néo nazisme et de ceux qui célébrèrent la bravoure des derniers Waffen-SS (dont beaucoup de Français) qui à 500 contre un, tinrent les Russes en échec pendant trois semaines, au nom d’un idéal d’autant plus noble qu’il était incompris des vendus à la ploutocratie judéo-bolchévique cosmopolite…
Avec le temps, et dans bien d’autres registres, cette nauséeuse mentalité qui consiste à fustiger le droit dès qu’il est défendu par la force a gangrené le monde occidental et la France tout particulièrement.
Les gavés du baby-boom qui ont fait leur petit caca nerveux en Mai 68 aux cris de « CRS- SS » devinrent les victimes d’une bourgeoisie jalouse de ses privilèges, même s’ils se faisaient les chantres d’idéologies pas moins mortifères que celle des SS en nombre de charniers. Mais ils étaient jeunes, pleins d’idéaux nobles et libertaires qu’une société réactionnaire cherchait à étouffer dans l’œuf.
Et puis avec l’essor du « socialisme aux couleurs de la France », (c’est-à-dire de la venue au pouvoir de « bleus », à qui on a fait un chèque en « blanc » et qui ont mis tous les compteurs au « rouge »…) la France a sombré pour des décennies dans un humanisme faisandé qui lui a fait abandonner la souveraineté républicaine pour un culpabilisme forcené dicté par des enjeux électoralistes.
Le tube des « travailleurs immigrés » longtemps au top du hit-parade national a donné les banlieues putrides rapidement métastasées par un islamisme qui doit à la délinquance bien plus qu’à la ferveur mystique, mais qu’on ne doit réprimer que lorsqu’il donne dans la barbarie, sous peine d’être fustigé pour islamophobie…
C’est un même humanisme de latrines qui doit dicter la contrition à ceux qui ont le malheur d’être « blancs » et à qui leur couleur fait croire impunément qu’ils sont chez eux en France, au nom d’une Histoire jalonnée de forfaitures à l’égard de ceux qui sont désormais « une chance pour la France » et qui ont le droit de déféquer publiquement sur toutes les valeurs auxquelles ils doivent leur parcours social…
Alors vous pensez bien qu’avec une mentalité aussi percluse de valeurs dévoyées, le désir d’Israël de défendre sa survie nationale au nom de valeurs que le peuple juif n’a jamais abdiquées en 20 siècles de tourmente, est perçu non comme un instinct de conservation, mais comme une volonté morbide de se faire l’oppresseur d’un peuple de damnés de la terre.
Remarquez qu’au moment de la Guerre des Six jours, la France, gaulliste en diable, qui se relevait de la perte de l’Algérie française, communiait de toute ferveur avec les israéliens qui avaient su, eux, « casser du bougnoule », pour reprendre l’expression d’un chantre de l’extrême droite d’alors…
Mais dans une France timorée qui peine à faire valoir sa souveraineté sur son propre territoire, la force employée par Israël pour assurer la sienne doit être « proportionnée » face à des « combattants de la liberté » dignes de nos grands héros de la Résistance…
Comme à Berlin en 1945, les vaincus n’en sont pas moins des héros. Pathétique.
© Schlomoh Brodowicz
Le devoiement des mots precede le devoiement des idées :
Les arabes de cette region , improprement nommés » palestiniens » sont faibles et inorganisés , certes , mais leur cause est injuste et inepte , il ne faut pas confondre faiblesse et victime car ils ne sont que les victimes de leur propre incurie
Très juste, très vrai. Quand le juif était physiquement vulnérable et éparpillé au sein des nations, lui était reproché d’avoir tué d. et contre ce crime aucun châtiment ne parut assez fort. Ce n’était pas le faible qui était massacré mais le coupable universel. Aujourd’hui qu’il n’est plus matériellement impuissant, pour le désarmer, et effectivement avec la lecture marxiste contemporaine, lui est adressé le surréaliste reproche de l’emploi de sa force pour se défendre. On en viendrait à accuser le petit peuple juif de prague de l’emploi du golem. Et tant qu’à faire, proposons un boycott des super-héros inspirés de cette légende pour motif de disproportion entre celui qui dispose d’outil pour se défendre face à celui qui cherche à le détruire.
L histoire de Judas et du Christ-a supposer que elle soit vraie…-etait le pretexte officiel pour spolier les Juifs,et parfois les assassiner-avant qu un bouleversement politique permette des poursuites judiciaires-en periode economique complexe.L endettement des elites,nobles desargentes,bourgeois ayant trop emprunte,clerge aux voraces velleites economiques et financieres,etait le mobile le plus frequent.Les riches donnaient le couteau au petit peuple,et le clerge l absolution a tout le mon de,a condition de recuperer leur part du butin.
Bien-sûr, vous avez raison, souvent par le passé, derrière les prétextes religieux de persécution existaient de véritables motivations économiques. Ceci n’excluant pas l’existence d’ un fond de haine archaïque diffus à l’endroit des juifs y compris dans les hautes strates sociales et qui faisaient d’un authentique prétexte également une partie de la cause profonde (dans quelle mesure qui peut le savoir?).
Mon pere a assiste a l execution en 1944 de l epouse du commissaire de police du 2eme arrondissement,qui en compagnie d une dizaine de miliciens et truands,avait tente de passer en Espagne avec des berlines dont les malles etaient remplies de fourrures volees aux Juifs du Sentier.Lorsque le peloton de FTP communistes et protestants se mit en position,elle hurla « si j avais su j aurais denonce encore plus ! ».Comme quoi on peut effectivement etre issu de la bourgeoisie et moralement tare.