OL. B. « Tsahal »

Quel que soit son avis sur le douloureux et éternel conflit israélo-palestinien, la réserve de Tsahal, l’acronyme de l’armée de défense d’Israël (Tsva Hagan Lelsrael en hébreu), constitue une particularité majeure. On peut même la considérer comme une forme de ciment de la société israélienne.

L’armée de défense d’Israël compte en permanence près de 200 000 soldats, des conscrits et des professionnels. Mais elle peut rappeler jusqu’à un total théorique de 450 000 personnes (sur 7,8 millions d’habitants), qui sont tous passés par l’inévitable service militaire, de 36 mois pour les hommes et de 21 mois pour les femmes. Tout le monde ou presque y passe puisqu’on évalue à 80 % le taux de réalisation de son temps militaire. Des cas d’exemption existent pour les femmes mariées, enceintes ou ayant des enfants et pour les étudiants en religion.

Jusqu’à 40 ans, voire 45 pour les officiers, les citoyens doivent réaliser près d’un mois d’entraînement et/ou de service actif et par an (ou 54 jours en 3 ans). Enfin, c’est la théorie. Beaucoup d’hommes cherchent aujourd’hui à esquiver ces rappels constants.

En tout cas, ce monde fonctionnement permet à l’armée de défense d’Israël de mobiliser des dizaines de milliers de personnes en moins de 48 heures. Il est très courant quand on se déplace dans le pays, même par temps de paix, de voir des jeunes faire du stop ou attendre l’autobus en treillis et rangers (plus ou moins en bon état d’ailleurs).

Les réservistes, les milouim ou milouimnik, sont à la base une fierté du pays. L’un des ferments d’Israël et le témoin de son histoire tourmenté. Pour les immigrants, ce temps militaire initial puis ces années de réserve s’apparentent à un facteur d’intégration dans la société. Si l’on parle souvent des jeunes nerveux et presque apeurés gardant un check-point (une réalité), la réserve permet de compter sur une armée très expérimentée, nourrie également par la vie civile. C’est une force dans la compréhension des choses, ça peut être une faiblesse dans l’engagement.

Le processus de rappel est d’une simplicité qu’on ose dire biblique. Le réserviste reçoit un appel téléphonique à son domicile ou sur son portable. On lui fixe un rendez-vous, en général pour le lendemain. Il fait son paquetage et rejoint son unité à bord d’un bus affrété pour l’occasion. Lors d’un rappel, une séance de formation rapide est censée remettre le milouim à niveau.

La doctrine de Tsahal est particulière : une stratégie défensive et une tactique offensive. L’armée prend l’initiative quand elle sent le pays menacé. Cela ne va pas sans critiques, internationales mais aussi sur son sol, dans les partis et la presse de gauche. Mais depuis la création du pays en 1948, l’armée reste un symbole essentiel d’Israël.

OL. B.

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  1. « Jusqu’à 40 ans, voire 45 pour les officiers, les citoyens doivent réaliser près d’un mois d’entraînement et/ou de service actif et par an (ou 54 jours en 3 ans). Enfin, c’est la théorie. Beaucoup d’hommes cherchent aujourd’hui à esquiver ces rappels constants. » Exact. C’est pourquoi les milouim peuvent être remplacés par des volontaires venus de pays extérieurs à Israël. Ce qui est une belle expérience pour eux.

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