Gare à ceux, nombreux, qui pensent que l’Histoire peut s’arrêter. La réalité montre que l’humanité crée sa propre histoire à chaque instant.
Contrairement à ce que nous raconte l’idéologie dominante millénariste qui décrète que l’urgence est le climat, c’est bien le désordre humain, celui des nations, des peuples et des religions qui accélère l’histoire de façon inquiétante ces jours ci. Il y a des périls climatiques certes, il est évident qu’il faut prendre soin de l’environnement mais ce qui va changer notre vie dans les prochains mois c’est tout autre chose.
C’est par exemple le retrait précipité des Etats-Unis d’Afghanistan qui doit être terminé pour la fête nationale américaine le 4 juillet.
Cette mesure est populaire aux Etats-Unis et au-delà mais déjà avant même que ce retrait soit terminé, l’Afghanistan s’enfonce dans la barbarie.
50 jeunes filles chiites hazaras ont été assassinées lors d’un terrible attentat à Kaboul ce weekend alors qu’elles étaient à l’école. L’Afghanistan ça semble loin et ce bain de sang a certes eu moins d’écho que les tensions à Jérusalem où heureusement il n’y a pas eu de mort.
L’Afghanistan, tout le monde s’en fiche, il ne peut y avoir de journalistes, mais pourtant ça nous concerne ici en Europe au premier chef.
Les institutions afghanes sont plus que fragiles et le départ de l’OTAN ouvre la voie à un régime taliban appuyé par le Pakistan.
La vie va être rendue impossible pour les femmes, les jeunes, les chiites, les intellectuels et on peut présager une émigration massive, les gens partant pour sauver leur vie.
Le dernier juif afghan, le gardien de la synagogue de Kaboul part ce mois-ci pour Israël. On le sait, le juif c’est le canari au fond de la mine. Quand il veut partir c’est que le coup de grisou est imminent.
Le drame afghan se transposera bien sûr en Europe avec de nouvelles populations expulsées par leur pays par la violence et qui ne pourront en aucun cas être rejetées par l’Europe en vertu des lois actuelles.
La situation n’est guère meilleure en Tunisie, au Maroc, en Algérie où des centaines de milliers de jeunes se lancent vers l’Europe dans l’espoir d’une vie meilleure.
Le désordre s’étend maintenant à toute l’Afrique subsaharienne qui cherche le même refuge ici.
Il n’y a plus de gouvernance mondiale s’il y en eut jamais.
Les gouvernements des pays d’émigration sont souvent brutaux, corrompus et injustes et maltraitent tellement leurs populations qu’elles préfèrent l’exil.
Mais pendant ce temps l’ONU fait élire l’Iran à la commission des droits des femmes…
Le multilatéralisme revendiqué par beaucoup montre ses limites et malheureusement ce ne sont pas les trois grandes puissances que sont les Etats-Unis, la Russie et la Chine qui vont en payer les pots cassés.
C’est l’Europe qui est exposée, et l’Europe va devoir se réinventer dans la tempête qui s’annonce et à laquelle elle n’est pas du tout préparée.
L’avis de tempête n’est pas que climatique, il est malheureusement institutionnel.
Angela MERKEL s’était rendue très populaire pendant un temps en s’exclamant devant l’afflux de réfugiés syriens « nous le ferons ».
Mais demain quel leader européen pourra dire cela et surtout l’Europe pourra-t-elle le faire ?
Raphaël Nisand Chroniqueur sur Radio Judaïca
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