Déconstruire l’histoire, comme annoncé sur une chaîne de télévision US, c’est tout un programme: l’histoire étant la mémoire, l’identité de la nation, déconstruire l’histoire est une manière de déconstruire la nation.
Mais cela ne suffit pas. Dans un pays forgé par l’Etat, il est urgent de déconstruire l’Etat. D’où la suppression de sa haute fonction publique qui en est un pilier, son école l’Ena, issue de la Libération, le métier de préfet qui en est l’incarnation même depuis Napoléon.
Il est essentiel aussi de déconstruire sa tradition de liberté à travers une dictature sanitaire qui ne dit pas son nom, constituée de mesures aussi absurdes et contreproductives que liberticides (emprisonnement à domicile et couvre-feu).
Au passage il convient d’éradiquer les lieux de sa vie sociale (restaurants, théâtres, cinémas, commerces de quartier).
L’anéantissement de la démocratie parlementaire, au centre de l’identité politique de ce pays en est un passage obligé avec l’abolition de fait du parlement (prolongation indéfinie de l’état d’urgence, usage des ordonnances à répétition).
Qu’il y a-t-il derrière cette politique de déconstruction? Un projet idéologique, certes, la table rase comme réminiscence des régimes totalitaires du siècle dernier.
Y voir également une stratégie politicienne: ayant échoué ou renoncé à de grandes réformes indispensables (retraites), déconstruire est censé donner l’illusion du mouvement.
De même la grande casse doit permettre de détourner l’attention du chaos (violence, insécurité, gigantesques déficits) engendré par l’irrésolution et l’incompétence.
Une dimension psychologique enfin, l’ultra-narcissime qui consiste à déconstruire le pays pour mieux pavoiser sur ses ruines.
Entre le mot déconstruire et celui de détruire, la nuance est faible. Une certitude, tout cela se paiera et se paiera très cher. “Ceux qui donnent le branle à l’Etat sont les premiers absorbés par sa ruine.” Montaigne. Les Essais. Tome 1- ch. 24.
© Maxime TANDONNET
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