Ecrit à Alger le 21 avril 2021
Chèr(e)s ami(e)s, qui êtes rassemblé(e)s au Trocadéro
D’Alger où je suis confiné depuis le début de la pandémie, je vous salue et vous adresse un court message. J’ai demandé à mon ami Jacques Tarnéro de le lire pour moi, je sais qu’il y mettra le ton que j’aurais pris si je m’exprimais de vive voix devant vous.
Nous sommes réunis pour Sarah Halimi, pour lui dire in memoriam notre affection, pour dire notre soutien à sa famille et pour dénoncer toutes celles et tous ceux qui à un titre ou à un autre ont permis qu’un jour, en France, à Paris, un islamiste pénètre dans l’appartement d’une femme, sa voisine en l’occurrence, de confession juive, la torture longuement et la défénestre au cri d’Allah akbar et se trouve aujourd’hui libre, libre de poursuivre sa misérable existence, honoré et félicité comme on s’en doute par les siens pour avoir accompli un commandement fondateur prononcé par Allah contre les Juifs et les Chrétiens, maintes fois rappelé dans son livre sacré, le Coran.
La colère et la honte nous broient la cœur plus que jamais auparavant. Il y a eu d’autres crimes, contre des Juifs et des Chrétiens, ils nous ont profondément touchés mais nous avons pu retrouver un semblant de sérénité car tous ces crimes ont vu leurs auteurs le payer d’une manière ou une autre, pourchassés et abattus par les forces de l’ordre, tels Merah, Coulibany, Anzorov, ou arrêtés et lourdement condamnés par la justice, tels le sinistre Fofana et sa bande de barbares.
Le crime contre Sarah Halimi, lui, reste impuni, la justice française en a décidé ainsi. L’assassin est officiellement autorisé à poursuivre son œuvre de haine et de mort.
oOo
J’en viens à la deuxième partie de mon message. Je souhaite que ce rassemblement soit pour nous l’occasion d’affirmer notre volonté absolue de ne plus jamais nous laisser cantonner dans le rôle de la victime, qui subit, qui déplore, qui se plaint, qui va fouiller le Coran, les hadiths et la jurisprudence islamique pour trouver quelques arguments à signaler aux islamistes qui les amèneraient à reconsidérer leur lecture de leurs livres sacrés et de bien vouloir aussi tenir compte de ce que la France est une démocratie laïque, réellement tolérante et pacifique qui permet aux islamistes d’y vivre en toute sécurité, sans être jamais inquiétés.
Agir de la sorte c’est reconnaître à ces assassins le statut de soldats d’Allah, quelle gloire, auxquels il faudrait presque appliquer les conventions de Genève, c’est en appeler à leur clémence, à les prier d’essayer de contextualiser les commandements coraniques, à tenir compte des lois de la République et des valeurs millénaires de la France.
L’affaire Sarah Halimi nous met aujourd’hui devant l’obligation morale de refuser ce statut que les islamistes et leurs avocats nous imposent et de nous poser en vainqueurs en toutes circonstances, qui refusent toute discussion sur leurs lois, leurs valeurs et leur mode vie.
Affirmons en cette occasion solennelle que l’islamisme ne passera pas en France, Ni aujourd’hui, Ni demain, Ni jamais, quels que soient les habits derrière lesquels il se cache parfois pour nous tromper.
© Boualem Sansal
Romancier et Essayiste algérien, Boualem Sansal est le lauréat de plusieurs prix littéraires, dont le Grand prix du roman de l’Académie française 2015 pour son roman 2084 : la fin du monde.
Après Le Train d’Erlingen ou la Métamorphose de Dieu publié en 2018, année où il reçoit le prix international de la laïcité de l’Association française Comité Laïcité République, Il publie en 2020 Abraham ou La Cinquième alliance, éd. Gallimard, coll. “Blanche”.
Boualem Sansal est l’un des hommes les plus honnêtes au monde. Une grande âme.
Simplement: il a du courage , celui qui manque à bien de nos juifs!
Monsieur Sansal correspond à la définition de : “l’honnête homme”, telle que définie au XVIIe siècle.
Homme d’esprit cohérent et réaliste a tout ce qui se produit autour de l’islamisme et de la France
Bravo pour ce texte !
Comment se fait-il que ce texte n’ait pas été lu hier par Jacques Tarnero comme Boualem Sansal l’indique dans son texte ?
Bonjour Laurence. En effet, ce texte, confié samedi soir aux organisateurs qui étaient en lien avec Jacques Tarnero et moi, n’a pas été lu.
Nous n’avons pas eu d’explications
In fine, le texte de Boualem , écrit d’Alger avec le courage que l’on sait, suit sa route royalement: il est dans la Newsletter et sur les réseaux sociaux
Le Figaro vient même de le publier en lr présentant , ce soir, comme une … exclusivité 😉
Soyons grands Seigneurs.
Les lecteurs de TJ l’ont trouvé sur leur site 2 heures après qu’il était supposé avoir été lu à La Tribune
Merci à Boualem Sansal et à Jacques Tarnero
Monsieur Sansal est un homme courageux et généreux. Ce texte aurait été une pierre de plus dans le jardin de l’hommage à Mme Halimi hier au Trocadéro. Mais Jacques Tarnero ne semble pas être venu et son texte n’a pas été lu.
Quel dommage !
Le texte n,a pas été lu à TROCADÉRO
Est pourtant la kabylie avec son drapeau flotté sur le parvis des droits de l,homme