Freddy Eytan – Des frontières sûres et défendables pour l’Etat Juif

L’Etat d’Israël est l’un des rares pays au monde qui ne possède pas de frontières internationales sûres et reconnues. Pourtant, la fameuse Résolution 242 de l’ONU adoptée après la guerre des Six Jours par toutes les puissances du Conseil de sécurité le garantissait explicitement. Aujourd’hui, quand les Occidentaux permettent à l’Iran de poursuivre sa politique belliqueuse, tout en menaçant d’anéantir l’Etat Juif. A l’heure où les dirigeants Palestiniens refusent d’abandonner la lutte armée et les actes terroristes, lancent des roquettes sur nos villages, et les Islamistes profitent du Ramadan pour provoquer une guerre de religion à Jérusalem, le devoir de l’administration Biden et l’Union européenne est de garantir à l’Etat Juif des frontières sûres et défendables.

Pour le faire, le nouveau président américain devrait simplement reprendre les engagements de ses prédécesseurs et ceux du Congrès. Quant au président Macron, nous lui proposons de méditer sur les propos de François Mitterrand affirmant en avril 1991 à David Lévy, ministre des Affaires étrangères : « Personnellement, je préfère employer le terme de Territoires « disputés ». « Je pense toujours que nous devons accepter l’interprétation de la version anglaise concernant la résolution 242, surtout qu’on évoque Jérusalem, votre histoire millénaire ne peut être déracinée. »

Aujourd’hui, les récentes démarches des dirigeants palestiniens auprès de l’Elysée et du Quai d’Orsay- pour exercer des pressions sur Israël pour qu’il accepte le vote des résidents de Jérusalem Est aux élections- témoignent d’un soutien inconditionnel de la France à la revendication palestinienne de créer un Etat dont la capitale serait Jérusalem. Les violents affrontements déclenchés ces jours-ci dans la Ville Sainte entre Arabes et Juifs sont provoqués systématiquement par le Hamas pour justement ébranler la coexistence, diviser et créer une guerre de religion inutile. Le seul but est de gagner les élections et prendre le pouvoir en Cisjordanie. En encourageant Mahmoud Abbas de refuser tout compromis avec Israël, Macron ne pourra pas éviter une victoire des Islamistes. Il se trompe comme les Américains, pensant que Mahmoud Abbas est capable de maitriser la situation après 15 ans d’échecs successives. Oublie-t-il que le même scénario s’était déjà produit en 2006 dans la bande de Gaza justement après des élections ? Qui garantira la protection des lieux saints chrétiens et la liberté des cultes ?

Au moment où divers plans de paix sont étudiés par les chancelleries, le nouveau gouvernement israélien devrait présenter ses revendications en matière de sécurité et de défense qui comprendraient le statu quo à Jérusalem et un contrôle de la vallée du Jourdain « au sens le plus large du terme » comme l’avait défini le Premier ministre Yitzhak Rabin, en septembre 1995, un mois avant son assassinat.

Ces derniers jours, nous constatons que le royaume hachémite est bien fragile et pour Israël, il est d’une importance cruciale pour que la Jordanie demeure un État tampon stable entre le front de l’Est et l’éventuel État palestinien démilitarisé en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

(Wafa)

Face aux intentions hégémoniques de l’Iran qui souhaite après ses interventions en Syrie, au Liban et en Irak une emprise également en Jordanie, et devant les intentions islamistes de la Turquie d’Erdogan, le contrôle de la vallée du Jourdain revêt également une signification géostratégique pour l’ensemble de la région et en particulier sur la sécurité de l’État d’Israël.

Seules des frontières sures, reconnues et défendables et Jérusalem unifiée éviteront l’escalade et pourront réaliser une paix viable en garantissant une sécurité absolue à l’Etat Juif.

Si à ce jour la communauté internationale n’est toujours pas capable d’assurer à Israël les moyens de se défendre, l’Etat Juif devra prendre lui-même des décisions unilatérales pour garantir sa sécurité et son avenir dans cette région du monde.

Dans ce contexte, l’étude que vient de publier l’Ambassadeur Dore Gold avec le général de brigade, Yossi Kupervasser, offre un nouvel éclairage aux problèmes sécuritaires de l’Etat Juif et présente un dossier précieux et indispensable pour mieux comprendre la complexité d’un conflit qui endure voilà déjà plus d’un siècle.

Voir la nouvelle étude du JCPA-CAPE en PDF.

,                                                                                                                Le CAPE de Jérusalem   jcpa-lecape.org

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1 Comment

  1. Ben Gourion, que l’on veut souvent nous faire oublier, déclarait que la Jordanie n’était pas un état viable. Aujourd’hui, la géographie retrouve sa place dans l’histoire politique (article « The Tides of War »,Financial Times 17-18/4/2021); si l’idée de frontières sûres est incertaine pour un territoire trop petit, il faut penser à des frontières plus sûres. La frontière du Jourdain s’impose parce que c’est une frontière naturelle, comme le Rhin pour la France, ou les hauts plateaux du Tibet pour la Chine. Toutes les grandes démocraties actuelles ont trouvé leurs frontières modernes par la guerre, défensive ou non. Il est abusif de refuser à Israël le même destin et de trouver normal cet état de guerre permanente qui lui est imposé par les vaincus. Ce refus, sur une position de supériorité morale, est malheureusement renforcé par des extrémistes maladroits qui répètent des mensonges comme une déclaration Balfour qui aurait offert les deux rives du Jourdain au futur foyer juif.

    La cause d’Israël est une cause juste,elle n’est pas une cause sacrée pour la France.

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