La Cour de cassation a confirmé que Kobili Traoré, le meurtrier de Sarah Halimi, est rendu inaccessible à toute sanction pénale. Amine El Khatmi déplore cette décision et plaide pour qu’un accusé qui a volontairement consommé des stupéfiants soit reconnu responsable de ses actes et jugé.
Le meurtrier de Sarah Halimi ne sera pas jugé. Jamais. Rendu inaccessible à toute sanction pénale par un arrêt de la Cour d’appel de Paris, confirmé il y a quelques jours par la Cour de cassation, il est désormais simplement privé de liberté, pour une durée que chacun redoute trop courte. Il ne reste que le vide d’une cour d’assises qui ne se réunira jamais pour rechercher la vérité. La justice a considéréré que la prise de stupéfiants avait aboli le discernement de cet homme au moment des faits. Cette décision n’est pas une décision « de justice » mais une décision « d’injustice », qui soulève le cœur autant que l’indignation.
Comment comprendre en effet, que lorsqu’un délit routier, un homicide involontaire par exemple, commis par un conducteur bourré de stupé́fiants, la consommation de drogues soit considé́rée comme une circonstance aggravante alors que dans le cas de Sarah Halimi, où l’assassin a repéré les lieux de son crime et sa victime, la consommation de cannabis a été considérée, de fait, comme atténuante ?
Comment comprendre que la justice invoque l’abolition du discernement alors qu’elle reconnaît noir sur blanc son antisémitisme ? Assez lucide pour discerner sa victime juive mais pas assez pour être responsable de son assassinat ? En tout état de cause, sa haine des juifs, elle, n’a souffert d’aucune abolition et lui a tenu la main au moment de jeter sa victime par la fenêtre !
Depuis le début de cette affaire, depuis le soir du crime, rien n’a été fait pour que la vérité éclate. On n’a pas voulu voir l’islamisme, on n’a pas voulu voir l’antisémitisme et désormais la justice se cache derrière le petit doigt de la prétendue folie d’un homme, derrière « une bouffée délirante aiguë » qui sert d’édredon duveteux au confort d’une société qui refuse de regarder le réel.
Mais comme l’écrivait Mirabeau, « il existe quelqu’un de pire que le bourreau, c’est son valet. ». Et dans cet emploi, depuis plusieurs jours, les postulants sont nombreux.
Il y a ceux qui, n’écoutant que leur courage ne rien leur dire, se gardent bien d’intervenir, faisant ainsi écho à l’impassibilité du pays après l’attaque antisémite de l’école Otzar Hatorah de Toulouse qui aurait pourtant dû jeter les Français par millions dans les rues.
Il y a ceux qui comme Julien Bayou, autruche écologiste en campagne, expliquent au final que tout ceci, c’est une affaire de juifs et que ceux-ci devront vivre avec. On a connu EELV avoir moins de retenue quand il s’agissait de défiler avec le comité́ Adama et piétiner l’honneur de gendarmes jamais condamnés. On a connu une partie de la gauche, brillant aujourd’hui par son silence, moins timide lorsqu’il s’agissait de défiler contre la prétendue « islamophobie » d’État qui régnerait en France aux côtés d’islamistes et d’enfants affublés d’étoiles jaunes.
Comme toujours, on accuse les juifs d’un « deux poids deux mesures ». Cette réalité est exacte. On meurt encore en France pour le simple fait d’être né juif. Par bonheur, aucune autre communauté́, aucune autre appartenance ne vous conduit à être défenestré́ en pleine nuit, à être torturé et brûlé, à être abattu à bout portant dans la cour de votre école ou dans votre épicerie de quartier. S’il y a un deux poids, deux mesures, c’est dans cette hideuse injustice qui accable les français juifs qu’elle réside. C’est de ce poids deux mesures que je suis accablé aujourd’hui et contre lequel je manifesterai dimanche.
Je manifesterai également pour réclamer une évolution de la loi. Puisque celle-ci ne fait pas de distinction sur l’origine du trouble psychique, il est de la responsabilité du législateur de combler ce vide juridique rapidement. Il faut que dorénavant, lorsqu’un accusé aura volontairement consommé de la drogue, de l’alcool ou des médicaments, il soit reconnu responsable de ses actes et jugé.
Je manifesterai enfin pour rappeler haut et fort que l’antisémitisme n’est pas l’affaire des juifs, le combat d’une communauté. Il n’est pas question de laisser nos concitoyens de confession juive seuls dans ce combat car s’en prendre à eux, c’est s’en prendre à la France. Les victimes de l’école de Toulouse, celles de l’hypercasher, Ilan Halimi, Sarah Halimi et Mireille Knoll, avant d’être juifs, étaient d’abord des enfants de la France.
© Amine El Khatmi
Amine El Khatmi est président du Printemps Républicain
MERCI MONSIEUR
ROSA
Devant un article aussi complet et aussi clair pour condamner la Cour d’Appel et la Cour de Cassation au sujet de l’assassinat de Sarah Halimi, on est plein de reconnaissance et de courage pour continuer à défendre la famille de la victime.
Combien de victimes aura t’il fallu pour que la France redresse la barre?
Il devra payer pour la répercussion de ses actes ainsi que la justice qui n’en est plus une depuis trop longtemps
Le peuple a raison ,j’ose espérer encore que les français feront le nécessaire