Une journée ordinaire. Celle d’un flic


TJ a publié cette Lettre Ouverte ce matin, avant, donc, que ne soit perpétré l’assassinat odieux et insupportable de la Policière au sein du Commissariat de Rambouillet, par un individu présumé être un terroriste islamique au vu du mode opératoire tristement connu aujourd’hui.

Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, a rapporté que l’Affaire était confiée au PNAT.

Notre PR a répété le fameux Nous ne céderons rien devant une Police nationale en deuil et un Pays inquiet et en colère.

TJ présente aux enfants de Stéphanie M., à sa famille, ses collègues et à l’ensemble des Forces de l’ordre l’expression de son immense peine et leur redit tout son soutien.



– À toi qui craches sur la Police.
– À vous, petits bobos de la capitale et bien-pensants des centres villes, qui vous prenez pour les nouveaux prophètes de la morale quand vous n’êtes en réalité que des êtres médiocres voguant à voiles déployées dans les flots du prêt-à-penser.
– À toi, jeunesse de France, qui ne réalise pas la médiocrité dans laquelle tu t’enfonces.
– Toi, confortablement installé à l’abri de toute violence, à l’abri du quotidien d’un policier, qui te ferait en un instant prendre conscience de la réalité de la vie.
En t’y confrontant ne serait-ce que quelques minutes, ce qui serait déjà trop pour ton petit esprit aseptisé.
– Toi… Oui toi…..!!!
Enfile mon uniforme de policier et monte dans un véhicule sérigraphié “Police” , floqué de nos trois couleurs nationales et tu y découvriras une dure réalité…
Tu commenceras ta journée par devoir apposer un scellé sur le cercueil d’un nouveau-né. Cela s’appelle une vacation funéraire.
Ton café du matin prendra tout de suite un goût particulièrement amer.
Mais ne te démonte pas, cela fait partie du quotidien et d’autres choses t’attendent…
Tu iras ensuite sur un accident de la route, et tu y verras un gamin de 18 ans, le crâne fracassé sur le tableau de bord, le corps si déformé que tu peineras à croire que ce n’est pas un mauvais rêve.
Tu iras sonner, à l’heure du déjeuner, à la porte d’une famille heureuse, qui t’ouvrira avec un sourire se mélangeant aux effluves d’un repas préparé généreusement par l’amour d’une mère pour son foyer, afin de leur annoncer qu’ils viennent de perdre l’être le plus cher à leurs yeux.
Tu feras face aux hurlements de douleur de cette maman qui te tombera dans les bras, à la limite d’une hystérie humaine dont l’existence t’était jusque-là bien inconnue.  
Tu repartiras et iras prendre ta pause déjeuner, devant malgré tout garder la tête haute et rester lucide, car d’autres gens comptent sur toi…
Un appel radio t’enverra récupérer une gamine violée dans une cave, te regardant avec des yeux dans lesquels brille une lueur mêlée de honte et d’humiliation, au reflet d’une âme vidée par la violence et l’inimaginable abomination qu’elle vient de subir…
Il te faudra trouver les mots pour lui apporter une once de chaleur qu’elle sera de toute façon incapable de recevoir…
Tu te dirigeras ensuite dans un bel immeuble, à la façade raffinée et à l’intérieur somptueux, frapper à la porte d’une personne âgée, dont les proches n’ont plus de nouvelles. En pénétrant à l’intérieur, tu découvriras au sol le cadavre d’un homme de l’âge de ton grand-père, décédé dans la solitude la plus totale car délaissé par ceux qui l’entouraient, en état de décomposition avancée. Vision d’un corps que même les films d’horreur les plus crus n’osèrent jamais te montrer.
Les photos aux murs et les souvenirs en tout genre te feront parcourir malgré toi le fil de sa vie.  
Tu plongeras au jour de son mariage, tu verras les photos de ses enfants et petits-enfants, les anniversaires passés et multiples joies de sa vie, tout en étant l’unique et privilégié témoin de sa fin la plus triste.
Puis, sortant de l’immeuble, tu iras en soutien à d’autres collègues, pris sous les projectiles de jeunes gamins de 15 ans.  
Tu sais, ces “Chances pour la France”, à la violence sans cesse légitimée par leur pauvreté et leur discrimination quotidienne.
Tu leur feras face, et tu te feras insulter, toi ainsi que toute ta famille, pour une raison que tu ignores, hormis le fait de représenter un pays pour lequel ils n’éprouvent que haine et désir de vengeance, mais dont les aides sociales leur assurent la tranquillité de vie qu’ils n’auraient certainement pas dans le pays dont ils revendiquent leurs origines…
Des boules de pétanque et des machines à laver pleuvront des toits d’immeubles, manquant de te fracasser le crâne à la moindre inattention de ta part, t’assurant une mort certaine en cas d’impact soudain.
Tu prendras des crachats au visage, te réduisant à l’état d’animal pour ces jeunes qui n’hésiteront pas, lorsque l’occasion se présentera, à te brûler vif dans ton véhicule de service, et que la justice cherchera plus ou moins à disculper par peur des représailles en suivant les consignes hiérarchiques pour maintenir une paix sociale illusoire à laquelle seule elle fait mine de croire encore.
Tu tenteras malgré tout d’en interpeler un, avec la violence que cela implique et qui n’est que la seule réponse possible face à ce que tu reçois.
Ses amis te filmeront, hurlant d’un ton animal à la bavure policière et diffuseront la vidéo sur les réseaux sociaux, la laissant aux mains de tous les grands cerveaux de la fourmilière Facebook, Twitter, Instagram et j’en passe.
Tu rentreras le soir, chez toi, embrasseras ton mari ou ta femme et tes enfants avec ce soulagement quotidien de ne pas avoir fini la journée au service de réanimation ou au fond d’une housse mortuaire.
Tu allumeras ta télé et verras le gratin des personnalités de tous bords cracher sur ton travail, déblatérant leurs théories fumeuses de racisme et autres violences policières.
Tu entendras une petite chanteuse bourgeoise se prenant pour une habitante de cité te dire que toi et tes collègues massacrez chaque jour des hommes et des femmes de couleurs lorsqu’ils se rendent à leur travail.
Alors, tu fermeras cet écran, et tu repenseras à la journée que tu viens de passer, revoyant chaque scène de ces longues dernières heures.
Une larme coulera, peut-être…
Ce jour-là, croyez-moi, c’est bien honteux envers vous et reconnaissant envers nous que vous vous endormirez, sans danger, paisibles, dans votre linceul de paix, à la vie tranquille ayant pour éternelle dette l’ultime don de celle d’un policier anonyme.

Un policier parmi tant d’autres

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1 Comment

  1. Respect pour les fonctionnaires tombes en service commande.Tous mes saluts a leurs collegues qui perpetuent leurs traditions.Tout mon mepris pour les planques qui salissent leurs morts.

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