La nature humaine a ceci de particulier qu’elle est indéfiniment flexible: on s’habitue à tout, on finit par tout supporter et tout accepter. Cette limite des 10 km imposée depuis début mars, dont la suppression vient d’être annoncée pour le 3 mai, était une mesure liberticide. Même les régimes totalitaires du siècle passé n’y avait pas pensé pour embrigader leur société. Elle n’avait aucun précédent nulle part. La libre circulation sur le territoire national est le socle inconditionnel de toute liberté. La règle des 10 km ressemblait à une sorte de ligne de démarcation individualisée, fragmentée, émiettée à l’image de la société actuelle, applicable à chaque citoyen dans un rayon de 10 km autour de sa maison.
Début mars le pouvoir justifiait cette mesure par un rythme des contaminations officiellement estimé à 20 à 22 000 jours. Aujourd’hui il serait de 30 à 35 000 jours (grosso modo) et la règle des 10 km est supprimée. Franchement, quelle logique?
Il faut en déduire soit qu’elle ne servait à rien soit que sa suppression est prématurée, donc irresponsable. L’un ou l’autre. La vérité c’est quelle ne servait à rien: le virus ne se réveille pas au-delà d’une distance parcourue de 10 km. Elle n’avait de sens qu’en termes de communication politique: empoisonner la vie des Français pour leur faire croire qu’on se préoccupait de leur sécurité sanitaire. Cependant, en termes d’image narcissique, elle risquait aussi, à terme, de faire quelques dégâts. Rien de plus, rien de moins. D’ailleurs, il restera le couvre-feu à 19H tout aussi absurde et l’étranglement du commerce, de la restauration et de la culture. Que les institutions de la République gardiennes des libertés (par ex. le Conseil d’Etat) aient validé cette règle (et les autres) sans sourciller n’est pas à leur honneur. Que les « intellectuels » presque sans exception, et l’immense majorité des politiques aient accepté béatement le sacrifice de la liberté n’est pas un signe d’intelligence ni de courage. Que les médias – à l’exception notable des éditoriaux du Figaro, de Marianne, Causeur et de quelques journaux de province – se soient si facilement couchés ne les grandit pas non plus. Quant au peuple, on ne l’a pas beaucoup vu et encore moins entendu. Le peuple? Soumis, à la niche. Pauvre France…
© Maxime TANDONNET
Fin observateur de la vie politique française et contributeur régulier du FigaroVox, Maxime Tandonnet a notamment publié André Tardieu. L’incompris (Perrin, 2019).
Bah voyons.
A en croire cet article la gouvernance française actuelle est plus liberticide que « les régimes totalitaires du siècle passé »:
Plus liberticide que Pol Pot et ses Khmers rouges.
Plus liberticide qu’Hitler et ses nazis.
Plus liberticide que Staline et ses soviétiques.
Et si l’auteur (re)lisait Talleyrand (tout ce qui est excessif est insignifiant) ?
Cela dit, l’auteur ne risque pas grand-chose. Le ridicule ne tue pas.
Me concernant, je me lève avec force contre la plus liberticide des mesures : la limitation de vitesse sur autoroute.
Sans oublier l’interdiction de fumer au restaurant. J’en passe.
Liberticides !!!