L’affaire française d’un rapport à la Loi
Suite à mon article ci-dessous paru le 18 avril dans Tribune Juive
« Psychopathologie d’un meurtre, anatomie d’un silence : d’Ilan à Sarah Halimi, le nom de personne – un syndrome contemporain« : C’était l’intitulé du Forum que Schibboleth avait organisé au Centre Rachi dès les premiers signes de ce qui allait insister en tant qu' »Affaire Halimi », qui s’avère en fait « L’affaire du médiatico-politico-culturel français » , La Chronique annoncée d’une faillite de la pensée et d’une culture « progressiste » , « cancel« , déconstructiviste, « woke« , qui fait, pour s’étayer sur Freud, « un pacte avec la barbarie « , lorsque les Institutions n’assument plus leur fonction de garant des « marqueurs du Symbolique » et valident les délires, matérialisant ce que Pascal Bruckner nomme « la rencontre entre les prêcheurs de haine et les prêcheurs de honte » : à contrario d’un « travail de culture » (le Kultur arbeit freudien), assumant une éthique de vérité et de responsabilité dans le nouage à la Loi et le rapport à un surmoi collectif.
14 avril 2021. L’Arrêt dans L’Affaire Sarah halimi est rendu par la Cour de Cassation alors même qu’Israël rend hommage aux soldats et civils ayant perdu leur vie dans la défense et la protection du Pays Avant de célébrer dans la joie son Indépendance : Comment ne pas noter la coïncidence temporelle du jugement désubjectivant l’être Juif, et à contrario ce passage bouleversant de Yom HaziKaron, la peine et le deuil, à Yom Hatzmaut, la liberté responsable et la joie, qui marque au contraire la décision et la réalisation du peuple Juif de faire parler le destin et d’assumer universel du singulier et subjectivation, passant de l’identité à l’existant.
14 avril 2021. Lorsque le même jour, d’un côté l’on condamne un alcoolique pour avoir jeté un chien par la fenêtre, et que de l’autre la prise de stupéfiants, par ailleurs facteur aggravant en cas d’accident de voitures, justifie qu’un crime prémédité et particulièrement barbare commis par un délinquant multirécidiviste sur une vieille dame médecin et directrice de crèche à la retraite, insultée et harcelée des mois durant parce que de confession juive, et torturée sauvagement avant d’être défenestrée vivante, amène les magistrats à juger le criminel non responsable pénalement bien que le caractère antisémite de l’acte, facteur habituellement aggravant, ait été reconnu, et soient ainsi amenés à forclore un procès qui aurait permis de dégager une généalogie historique, culturelle, psychopathologique, politique de ce crime, dans la série hallucinante des crimes de masse « génocidaires » que nous connaissons, Nous ne pouvons nous taire.
Bien sûr que l’antisémitisme est une pathologie psychiatrique, une paranoïa apathiquement perverse de masse, un délire de filiation, d’auto-engendrement, désavouant toute étrangeté, trouble de pensée, toute altérité, une identité mortifiée dans l’envie, l’identification projective et mimétique, la haine identitaire et le fantasme de substitution et alors le besoin de destruction de celui, personne, peuple, qui serait assis sur le Trésor du Symbolique qui lui octroierait une toute-puissance infinie d’être qui empêcherait l’autre d’exister, qui serait responsable de tous les échecs, des sentiments d’humiliation et de manque-à-être.
Le Procès de Nuremberg, le procès d’ Eichmann à Jérusalem auraient-ils été illégitimes, au regard de la pathologie de ces criminels en série.
Leur jouissance narcissique sans limites n’était-elle pas délirante? Et chronique en plus, pas une simple bouffée.
Ces décisions judiciaires, hors tout processus de justice, le criminel d’emblée déclaré irresponsable par la juge d’instruction qui refusera la reconstitution du crime, les confrontations réclamées par les avocats de la famille de la victime, qui nommera trois nouveaux experts-psychiatres dans un après-après coup du crime, qui effaceront l’expertise du reconnu Dr. Daniel Zagury qui avait conclu à la responsabilité pénale, font là événement marquant, bien au-delà d’une représentation d’erreur judiciaire avec les sentiments de frustration, de colère, voire de « dégoût » qui y sont associés, de l’idée d’un « tournant » dans l’existant Juif en France, marquant donc une violente rupture anthropologique et civilisationnelle dans le Politique et la psyché collective en France.
Régression? Involution? A moins que, oui, la barbarie soit une civilisation! Le déshumain s’est aujourd’hui institutionnalisé dans la société française, substituant une norme à la Loi, l’idéologie, et tant le subjectivisme absolu que la rationalité instrumentale tout aussi absolue, au Droit garant de la vie en société et du statut civilisationnel et éthique du sujet.
Un événement plus que révoltant: d’une gravité essentielle.Une affaire française!
Addendum du 20 avril
Merci de vos lectures à cet article et aux remarques et discussions qu’il a mobilisées,Particulièrement à propos de l’annonce dans une interview dimanche du Président Emmanuel Macron d’ un changement de loi à propos de la responsabilité pénale, ou du moins de son désir d’élargir la loi existante.
Et pourquoi pas en effet poursuivre dans du faux semblant, dans l’agitation d’un discours qui redoublerait l’illusion par une nouvelle manifestation de pensée magique.
En France ces dernières années, dès qu’il y a un problème que pose un fait singulier, on édicte une loi, évidemment compulsivement masque de l’impuissance, une loi qu’on n’appliquera pas, tout comme n’ont pas été appliqués la loi précédente ou les droits et surtout les sanctions qui y ont été associés, ou qui sera disqualifiée en tant que telle dans la relation que nous avons avec l’éthique de la loi, en tant que fondement du Symbolique.
Nous sommes fascinés par la figure du rebelle, qui ne transgresse pas la loi, ce qui la réinstitue, mais dans la jouissance de son évitement.
Car il s’agit dans cette Histoire d’une affaire française et non pas de « l’Affaire Halimi », dont on veut faire, le Président Macron en premier, une « affaire juive ».
Il y a déjà eu un Ministère Francais aux Affaires juives dans le gouvernement français, dit de Vichy, de collaboration avec les Nazis. Emmanuel Macron « comprend que la sensibilité de la communauté juive soit touchée », et ajoute que l’Etat francais fera tout pour « protéger les français de confession juive. »
Bouchik ! Comme s’il nous mettait au fond dans le viseur des criminels islamistes, les français non de confession juive n’étant pas alors concernés, la citation de La Défense de la République venant comme l’affirmation répétée, répétée, ayant valeur ainsi de dénégation.
A côté, Jack Lang, directeur du musée du monde arabe, à l’occasion des voeux pour le début du ramadan, ce qui en soi est normal, se prosterne devant les musulmans qui eux, selon lui, font et sont la France de la Lumière!
Remarquons que le président français et le premier ministre sont parmi les seuls dirigeants occidentaux à n’avoir pas souhaité de bonnes fêtes de Pessah aux français juifs.
Il s’agit de l’interprétation de la Loi qui a été préconçue et pervertie pour éviter un procès contextualisant, historicisant, qui aurait dévoilé les responsabilités au plus haut niveau de la Police (Préfet), de la Justice ( Procureur, Parquet et instruction , du Politique (Ministre de l’Intérieur et Services du 1er Ministre) qui ont donné l’ordre aux policiers de ne pas intervenir.
Pourquoi?
Parce que cette affaire révèle, après tant d’autres reculs, démissions, soumissions, discours solennels creux recouvrant des manques d’actes, mettant en exergue une psyché collective, l’état d’une culture, d’une nation, des discours Qui parlent de Guerre sans jamais nommer l’adversaire, l’ennemi, Qui ne parlent de Guerre que face à des microbes: une guerre qu’elle sera d’ailleurs incapable de mener: la lutte contre la pandémie a ressemblé à la politique de la ligne Maginot, non dénuée d’auto-suffisance et d’arrogance.
La loi actuelle, même en considérant le criminel « malade » et ayant agi sous l’emprise du cannabis, n’empêchait nullement de décider d’un procès et d’un jugement.
Remarquons que le nom du criminel n’est jamais cité, comme si on validait que ce n’était pas du tout son affaire, ni celle du milieu dans lequel il a été imbibé de haine.
Remarquons que les jugements reconnaissent le caractère antisémite de l’acte perpétré par le sujet criminel, mais qu’il n’aurait pourtant pas la capacité de discernement! Comme si la motivation avérée ne participait pas de la décision du passage à l’acte.
Et d’ailleurs, quitte à répéter ce qui a été maintes fois souligné, s’introduire chez des voisins en avançant un prétexte, les enfermer dans la salle de bains, passer d’un balcon à l’autre pour s’introduire dans l’appartement de Sarah Halimi qu’il connaît bien, dont il situe l’appartement et repère comment y accéder, Sarah Halim qu’il a insultée et menacée de nombreuses fois, les prières connues présidant à la torture de cette femme, au massacre et à l’exécution finale, tout confirme la préméditation et le discernement.
Essayez de vous droguez à mort et de faire l’acrobate et tout ça, vous verrez!
Mais c’est surtout cette société qui est malade, folle, ses institutions défaillantes, qui en n’assumant pas leur fonction de garant des marqueurs du Symbolique (en particulier le « Tu n’assassineras pas »), entretiennent les délires dans nombre de champs et ainsi les violences.
Oui nous « vivons ensemble » dans la confusion, la violence, la soumission aux délinquants, aux islamistes, aux islamo-gauchistes-fascistes, aux minorités auto-victimaire et agissant dans le mimétisme et la terreur, afin d’inféoder le droit, l’Histoire, à leur revendication identitaire et narcissique, Mais nous ne vivons plus en société.
« We have in a certain way to deconstruct our own history. » Propos édifiants d’Emmanuel Macron sur CBS qui a expliqué que la France souffrait de racisme, a lié ce racisme à son passé colonial et a justifié un projet de « déconstruction de notre histoire ».
Fasciné par la cancel, la woke culture, Macron qui nous annonçait la transformation poursuit dans la “déconstruction” qu’avait exportée la French Theory dure des campus californiens et qui nous est revenue mixée, en France, sous les formes de la nébuleuse des groupes identitaristes racialistes antiracistes racistes, néo-féministes mac cartystes, indigénistes, de la théorie du neutre et du dogme du genre, du dogme du genre qui substituent la norme à la loi, dans la toute-puissance du désir et du fantasme, effaçant la figure du père et le sexuel, toutes « étonamment » complices des islamistes, nébuleuse que George Orwell nommait jadis les fascistes.
© Michel Gad Wolkowicz
Michel Gad Wolkowicz est Psychanalyste – APF – Professeur de psychopathologie GHU Paris Sud Orsay. Visiting Professor Tel Aviv. Président de l’Association internationale interuniversitaire Schibboleth – Actualité de Freud ( France ) et de The Interdisciplinary Institute Schibboleth – Presence of Freud – ( Israël )
mais franchement , en israel quand on attaque et massacre des juifs au couteau , les coupables arrétés ne risquent rien du tout sauf d’être bien traités , d’apprendre la langue juive et passer des diplomes , d’être vaccinés en premier , d’être bien nourris et bien soignés et de toucher une pension coté palestinien pour leur bravoure d’avoir massacré des femmes et des enfants juifs . On les voit même sourire quand ils sont jugés .
et puis l’expert psychiatrique qui s’est occupé de l’affaire est un bensussan .
Bien vu, bien dit.
» Il s’agit de l’interprétation de la Loi qui a été préconçue et pervertie pour éviter un procès contextualisant, historicisant, qui aurait dévoilé les responsabilités au plus haut niveau de la Police (Préfet), de la Justice ( Procureur, Parquet et instruction , du Politique (Ministre de l’Intérieur et Services du 1er Ministre) qui ont donné l’ordre aux policiers de ne pas intervenir. »
Eh bien, je parie (optimisme ashkénaze) que ce dévoilement aura lieu — chez les Français innocents, pour nous c’est déjà fait — précisément en raison de l’énormité de l’affaire.
La police avait arrete 22 fois Traore.Qui l a libere a chaque fois ?