Tribune Juive

Sarah Cattan à Ursula von der Leyen. Une Histoire de Dignité

Ursula von der Leyen

Alors que le sofagate est The talk of the Town en Europe et le dispute aux dîners clandestins parisiens, alors que le Président du Conseil européen Charles Michel, au lieu que de se taire, se plaint d’avoir perdu le sommeil et que des associations de femmes européennes ont écrit à l’indélicat doublé d’un pleutre pour demander sa tête oh pardon sa démission au vu de l’affront, Un ami mien, tandis que je me remémorais ces temps anciens où l’honneur, qui existait encore, se lavait à coup de duel s’il avait été égratigné, un ami mien, donc, m’envoya ces mots de Panckoucke, extraits du paragraphe Dignité de l’œuvre référencée ci-dessous, et que vous saurez, Madame la Présidente, chère  Ursula von der Leyen, apprécier à leur juste valeur :

Un ambassadeur de Charles-Quint auprès de Soliman, empereur des turcs, venait d’être appelé à l’audience de cet empereur .

Comme il vit, en entrant dans la salle d’audience, qu’il n’y avait point de siège pour lui, et que ce n’était pas par oubli, mais par orgueil qu’on le faisait tenir debout, il ôta son manteau et s’assit dessus avec autant de liberté que si c’était un usage établi depuis longtemps ; il exposa l’objet de sa mission avec une assurance et une présence d’esprit que Soliman lui-même ne put s’empêcher d’admirer.

Lorsque l’audience fut finie, l’ambassadeur sortit sans prendre son manteau.

On crut d’abord que c’était par oubli, et on l’avertit : il répondit avec autant de gravité que de douceur :

Les ambassadeurs du roi mon maître ne sont point dans l’usage de remporter leur siège avec eux.[1]

Charles-Joseph Panckoucke fut un écrivain et libraire-éditeur français, éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.


[1] Belles histoires d’humour de nos ancêtres: éloge du bonheur de vivre. Bernard Peyrous et Marie-Ange Pompignoli. Editions de l’Emmanuel. Mars 2009

Merci à Maître David-Olivier Kaminski

Quitter la version mobile